Une de mes premières et plus grosses déceptions au cinéma avait été, à sa sortie, Waterworld, comment un film, avec des images si belles, et une idée de base si pleine de promesses peut-il être aussi mauvais ? c’est la magie des grosses productions Hollywoodiennes. En attendant que quelqu’un, un jour reprenne cette idée de film post apocalyptique marin et en fasse une réussite cinématographique, on pouvait déjà se consoler, un peu, avec Ponyo de Miyazaki dans le domaine de l’animation japonaise, on a maintenant en bandes dessinées Grand Océan de Fabien Grolleau et Thomas Brochard-Castex.
Le pitch de départ est identique à celui de Waterworld, suite à la montée des eaux, la planète entière est devenue un vaste océan, les quelques humains rescapés, tentent de survivre au grès des flots sur des embarcations de fortunes en matériaux de récupération. Grand Océan suit le parcourt d’un père et de son fils dans ce monde hostile où la nature a repris ses droits.
Si le message écologique en arrière-plan est clair et bien présent, Grand Océan est avant tout un récit d’aventure où l’imagination règne, dont les référence sont plus 20 0000 lieux sous les mers et Moby Dick que Mad Max.
Grand Océan est un hommage à la mer et à l’imaginaire romanesque qui lui est associé comme Mikaël ou le mythe de l’homme des bois du même Fabien Grolleau chez 6 pieds sous terre, était un hommage à l’imaginaire sylvestre. On y retrouve toute la poésie et le goût pour les récits d’aventure de l’auteur.
Pour ce livre, il s’est associé, pour les dessins, à Thomas Brochard Castex dont la naïveté du trait, sur le traitement des personnages évoque les premiers comics strip américain du début du XXème siècle et le minutieux et méticuleux travail de tramage évoque les gravures illustrant les romans d’aventures du XIXème siècle. Le résultat admirable sert parfaitement le récit, où le charme des dessins se marie harmonieusement avec celui de l’histoire.
