Nous sommes dans un futur proche, dans un monde qu’on ne finit pas de saigner à blanc et où le Pouvoir à déployé un brouillard épais qui en occulte la vérité. Un écran fait de millions d’écrans d’où, dans un immense et continu bavardage, se répandent des flots d’images et de mots mis en circulation dans le seul but de travestir la réalité. C’est un monde peuplé de silencieux et d’immobiles ; de temps à autre, certains explosent dans un acte fou, une violence primitive, expression d’une souffrance morale qui rend la vie invivable. Tout semble suspendu dans une sorte de danse cosmique, sans fin, dans cette loi de la conservation de la violence dont parlait Pierre Bourdieu. Soudain, l’empire du mensonge est bousculé par une fureur irrésistible : c’est l’émeute qui sème le chaos et qui fait éclater la vérité. C’est la vie qui recommence.
Format à l'italienne, 24€, une centaine de planches.
Le mot de l'éditeur :
Grand Hôtel Abîme met en scène une dystopie effrayante tout autant que familière, tant elle s’abreuve de « faits » que nous venons peut-être de lire dans les journaux ou voir à la télévision, aboutissant à une satire politique et sociale qui ne cesse – page après page – de mettre l’accent sur des questions bien contemporaines.
L’expérimentation formelle de Marcos Prior, le découpage dynamique et l’extraordinaire palette de David Rubín sont les moteurs de ce récit « d’anticipation » où, avant toute chose, les deux auteurs appellent à mettre le feu au lourd rideau du mensonge : “Le contenu de ce livre veut te pousser à réfléchir à des sujets qui peuvent être dangereux pour ton intégrité physique mais qui sont nettement profitables pour la liberté, l’égalité et la fraternité. Nous voulons réveiller le Tyle Durden que sommeille en toi sous une couche de normalité auto imposée. Alors prête-nous attention, serre les fesses et change le monde, tu pourrais être l’étincelle qui fera tout exploser.”
La page de l'éditeur (avec la possibilité de télécharger un extrait).
La couv et une planche