Beaucoup aimé.
C'est à ce jour à mon avis l'album le plus ambitieux de Kevin Huizenga.
L'album est découpé en de nombreuses courtes histoires qui s'accumulent de manière assez lâche en prenant place au cours d'une nuit d'insomnie et de rêveries du personnage principal Glenn Ganges, un quarantenaire qui commence comme beaucoup à cet âge à regarder dans le rétroviseur.
Visuellement, c'est plein de trouvailles et ça donne un album dans lequel on peut prendre beaucoup de plaisir à vagabonder.
L'idée de flot qu'on trouve dans le titre est bien vue (en vo, c'était "the river at night"), parce que c'est vraiment ça, un flux de micro-évènements qui forment un patchwork et racontent des bouts de vie triviaux, poétiques, didactiques, marquants,...
J'ai également apprécié le ton plein de douceur, ce qui donne un album qui parvient à être dans le même temps stimulant et reposant (bon, ceux qui n'adhèreront pas diront soporifique mais tant pis pour eux).
Bon après, ça reste quand même pour les fans hardcore de copieux albums où, en gros, il ne se passe pratiquement rien.
Petite précision; j'ai lu l'édition américaine parue chez Drawn & Quarterly donc je n'ai pas d'avis sur la qualité du travail effectué par les éditions Delcourt ppur l'adaptation en français
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - "Arbre de fumée"