Une nouvelle production du duo éprouvé Pelaez / Laval, avec de surcroît une inspiration d'après "
Le Roland Furieux" - "
Orlando Furioso" en VO - qui constitue l'une des œuvres les plus célèbres - peut-être pas les plus lues - de la Renaissance, avec son extraordinaire diversité, qui ne rompt pas l'équilibre de la composition.
Sans doute connaissons-nous moins son auteur,
Ludovico Ariosto, l'un des plus attachants de l'époque par sa bonhomie, sa sincérité, ses revendications d'écrivain tranquille voué à la morgue et à l'incompréhension de prétendus « protecteurs ».
Héritier de Plaute et de Térence dans ses comédies, héritier d'Horace dans ses Satires, "
l'Arioste" est aussi curieusement en avance sur son temps.
"Le Roland Furieux" n'eut pas moins de 154 éditions au XVIème siècle et 24 de 1600 à 1630, mais 7 seulement de 1630 à 1679, puis aucune de 1679 à 1713.
Passé le milieu du XVIIème siècle, dans les cercles cultivés, une désaffection l'atteignit ; le retour en faveur qui se dessina vers le milieu du XVIIIème et s'amplifia au XIXème fut plus lent. Il en fut d'ailleurs de même pour Dante.
Mais cette désaffection ne s'étendit pas au peuple le moins instruit : "
Le Roland Furieux" est longtemps resté, comme la Jérusalem délivrée du Tasse, un poème très goûté des auditoires publics de l'Italie du Sud et de la Sicile notamment où il a alimenté le répertoire des déclamateurs des rues et des théâtres de marionnettes géantes ("
opera dei pupi").