et puis l'excès de références littéraires m'a assomé ... j'ai eu l'impression que l'auteur voulait absolument m'en mettre plein la vue avec ses connaissances en la matière (ce qui est facile puisqu'elle a évolué dans ce contexte par son père prof, et qu'elle a fait des études de littérature) et que je n'étais qu'un gros naze incapable de faire le parallèle entre son histoire et les ouvrages cités ...
Fun Home, chef-d'œuvre d'introspection familiale, élargissait le territoire du roman graphique. Avec cette nouvelle plongée dans l'alchimie fondatrice des êtres, de leur conscience, de leur sexualité, Alison Bechdel apporte une profondeur inconnue. Son père était le sujet du premier livre. Cette fois, elle tourne le scanner ravageur de sa lucidité et de son humour vers sa maman : lectrice vorace, mélomane invétérée, ardente actrice amateur. Mais aussi, épouse infortunée d'un gay du placard, mère dont les aspirations artistiques ont bouleversé l'existence de sa fille, mais qui a cessé de la toucher et de l'embrasser à l'âge de sept ans.
Là où James Joyce et Proust étaient les anges tutélaires du premier livre, ce sont les figures de Virginia Woolf, du pédopsychiatre Donald Winnicott et de l'extraordinaire auteur pour enfants D. Seuss, qui illuminent cette traversée des gouffres mère-fille, prétexte pour Bechdel à revisiter les replis d'une enfance singulière, les tourments d'une artiste à la poursuite de la vérité et les errements d'une vie amoureuse de serial-monogame.
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