Enfin, les mangas de la formidable Fumiyo Kouno vont être à nouveau disponible, à commencer par Le Pays des cerisiers qui vient de ressortir dans une version augmentée. Il s'agit là de son œuvre la plus connue car il existe un film et un drama qui sont sortis au Japon respectivement en 2007 et en 2018. Mais penchons nous plutôt sur Les Fleuristes du coin de la rue. Voici donc ma bullechronique :
Après dix années d'absence en francophonie, Fumiyo Kouno nous revient dans la collection Made In de Kana. Outre un nouveau titre (si on peut dire), l'éditeur franco-belge spécialisé dans la bande dessinée asiatique ressort l'excellent et poignant Le Pays des cerisiers (dans une édition augmentée), presque vingt ans après la première édition, en 2006. D'autres œuvres de la mangaka vont suivre dans les prochains mois. En effet, des changements de droits au Japon avaient obligé Kana à ne plus pouvoir publier l'autrice en version française. Ces problèmes ayant été résolus, nous allons pouvoir à nouveau lire ou relire ses mangas. Surtout, nous espérerons désormais pouvoir lire un jour ses créations des années 2010, qui sont parfois très différentes de ce que l'on connait.
Les Fleuristes du coin de la rue, toute nouvelle sortie qu'elle soit, est en fait une sorte d'anthologie des premières histoires de la mangaka. Faire du neuf avec du vieux ? Pourquoi pas quand on connait le talent de Fumiyo Kouno pour narrer les vies simples de tous les jours des « petites gens ». L'ouvrage est composé de deux versions des Fleuristes du coin de la rue. Tout d'abord, nous avons la version la plus récente, réalisée au tout début des années 2000 pour le mensuel Manga Town de Futabasha puis la toute première version réalisée sept années plus tôt. Entre les deux sont intercalées six courtes histoires datant des débuts de l'autrice.
Pour la plus récente, le dessin ressemble fortement à ce qu'on connait de l'autrice, même si la narration n'est pas toujours fluide et immédiatement compréhensible. L'histoire met en scène la vie de deux fleuristes, la patronne assez tête en l'air et décalée, ainsi que son employée, venue à l'origine encaisser des loyers impayés, mais virée aussi sec après l'échec de sa mission. Ce sont ainsi sept saynètes qui nous sont proposées. C'est plaisant, voire amusant, mais sans réelle profondeur. Passons rapidement sur les histoires courtes qui ont surtout un intérêt historique pour les amatrices et amateurs de la mangaka qui peuvent ainsi voir une Fumiyo Kouno parfois assez onirique. Enfin, la première version des fleuristes permet de voir les immenses progrès tant sur le plan du dessin que celui de la narration, ou de l'intérêt de l'histoire, qui ont été réalisés en quelques années, et qui vont donner de petits chefs d’œuvres comme Une longue route sorti en 2001 au Japon.