Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe

Flic de Desforges et Séra

Séries Franco-belge, "récentes" nouveautés "grand public".

Flic de Desforges et Séra

Messagede DixSept » 02/09/2012 17:25

Bonjour,

Rien sur le sujet !
Un peu inclassable comme ouvrage, alors là ou ailleurs... ;)

« Le gens ont toujours bien aimé les histoires de flics. Mais les gens n’aiment pas les flics », à défaut d’aimer, Flic permet de comprendre… un peu mieux !

[:fantaroux:2]
Les gens intelligents doutent, les imbéciles aussi... mais de rien !
Avatar de l’utilisateur
DixSept
Expert BDGestiste
Expert BDGestiste
 
Messages: 10664
Inscription: 28/06/2009
Localisation: Tours

Re: Flic de Desforges et Séra

Messagede edgarmint » 05/09/2012 15:11

Un nouvel album de Séra constitue toujours un dilemme pour moi : son dessin me fascine, mais systématiquement, très vite, je décroche et suis déçu au final. J’ai comme un problème avec sa manière de narrer les choses.

Quand j’ai vu cet album sur les étals, j’ai tergiversé, suis rentré chez moi avec d’autres livres. Je me suis renseigné sur ce que proposait exactement cet album et, notamment grâce aux quelques mots de la scénariste (cf. : texte ci-dessous en italique), Bénédicte Desforges, j’ai franchi le pas. J’y voyais la possibilité d’une alchimie réussie entre le dessin de Séra et ce qui allait être raconté : un propos brut de décoffrage et décousu. Quand je dis décousu, il faut bien comprendre que l’ensemble de ces morceaux choisis forme un tout parfaitement cohérent, mais qui n’en restent pas moins, pris isolément, comme orphelins de tout passé et exempts de toute suite. Ce n’est pas un polar, encore moins un thriller, c’est du pur terrain, du vécu au quotidien, sans fioriture ni caricature, c’est d’ailleurs sans doute là l’idée première de B. Desforges : essayer de permettre à un extérieur de comprendre la réalité du métier de flic (en opposition à celle fantasmée, déformée et surtout dénaturée véhiculée tant par les films, les séries sur la profession, que par les reportages destinés à la télévision), et peut-être surtout permettre à ses collègues de trouver quelque chose qui leur parle, qui retranscrive avec une certaine justesse leur quotidien.

Et là, je repars sur l’idée sur laquelle j’étais parti initialement, un Séra incapable de me combler autrement que par son dessin dans un récit un minimum long dispose ici d’un terreau idéal pour que la spécificité de son graphisme fonctionne autrement que pour lui-même, au service de ce qui est raconté. Je m’explique, il ne s’agit pas dans cet album de raconter une histoire dans sa longueur, mais de faire vivre des séquences, de leur donner une ambiance, qui permette, in fine, de faire émerger un ensemble. Et ça marche ! Lui proposer ce projet était une riche idée ! La singularité de son trait, son usage perturbé de la couleur, toujours sombre, souvent malade, parfois en contraste, fonctionne à merveille pour illustrer ces scènes qui s’enchaînent sans répit, sans prévenir, prises sur le vif. Il a cet art de saisir l’instant, de lui conférer une telle puissance, une telle violence, que certaines cases se figent dans l’esprit tant elles donnent l’occasion de percevoir, de ressentir, dans toute son intensité, ce qui se passe.

Bref, comme quoi on a parfois raison d’insister quand on sent qu’il y a quelque chose d’indéfinissable qui, chez un auteur, nous titille au point de nous faire dire que, peut-être, un jour viendra où l’un de ses livres nous mettra une claque. C’est ici le cas pour ma part.

=

« Les gens ont toujours bien aimé les histoires de flics. Mais les gens n’aiment pas les flics… Le portrait-robot du flic culturellement conforme, c’est l’emmerdeur institutionnel, le tortionnaire latent, le sous-prolétaire cogneur de la fonction publique. Pluriel de caricatures. C’est dire si la fiction ne colle pas à la réalité. Problème de casting et de mise en scène probablement. Il manque quelqu’un au générique. Le héros standard est toujours un policier galonné travaillant en tenue civile, et le scénario décline à l’infini les mêmes aléas des enquêtes policières. Mais le flic de base – comme on dit – est exclu de ces représentations, et si toutefois il doit apparaître, ce sera dans le rôle d’un larbin, sous les traits d’un abruti bedonnant cérébralement limité. La fiction est une vitrine ingrate où le flic en uniforme n’est qu’un figurant. La réalité est tellement autre… Il fait le sale boulot, c’est vrai. Le flic a les mains sales de la crasse sociale, c’est sûr. Il n’a pas de nom, mais un matricule. Affirmatif. Mais quand ça ne va pas, c’est lui qu’on appelle. Alors à toutes ces histoires de flics, j’ai toujours préféré celles des flics, de mes collègues, et celles que j’ai vécues. De toutes petites histoires de rien du tout, du quotidien, du banal, de l’anonyme, sans début et sans fin, sans lumière. Mais c’est ce monde-là que j’avais choisi et dont j’aimais le souffle. J’avais tiré, sans savoir à quel point elle me ferait grandir, la carte de la chance d’entrer dans les coulisses de la société et d’approcher ce dont les regards se détournent. Le privilège de vivre et partager l’intimité de la rue. Flic. »

Bénédicte Desforges
Avatar de l’utilisateur
edgarmint
Expert BDGestiste
Expert BDGestiste
 
Messages: 11058
Inscription: 01/09/2005
Localisation: PXIII
Age: 52 ans

Re: Flic de Desforges et Séra

Messagede toine74 » 06/09/2012 18:21



:arrow: Chronique de Flic par S. Salin
« Les gouvernants ont décidé de retarder la concrétisation de l'utopie tant que les citoyens ne seront pas parvenus à un consensus. »

José Carlos Fernandes
Avatar de l’utilisateur
toine74
Grand Maître BDGestiste
Grand Maître BDGestiste
 
Messages: 23584
Inscription: 02/12/2007
Localisation: Sherbrooke
Age: 50 ans


Retourner vers Bande Dessinée Franco-Belge - Contemporaines - XXIe siècle

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 1 invité