Alors, tu l'as lu ? Parce que des albums comme celui-là, il faut bien que certains se lancent, avec l'aléatoire relation "pécunier/apport lecture" que cela comporte ! Ce gêne est ancré dans ces BD atypiques.
Lu hier soir.
C'est un beau livre dans le sens livre/objet. Mais c'est aussi plus que ça, cette BD offre une interprétation autobiographique de D. Goblet par une sélection de scènes relativement brèves. Un texte intéressant de G.M. Hinant dans les dernières pages amène un angle pertinent de relecture sur ce thème. Y est traité le rapport plus que difficile à un père qui n'en est plus à l'amorce d'une longue dérive, mais déjà noyé depuis des années dans des litres d'alcool, la folie ayant pris le pas sur l'alcoolisme. Le présent alterne avec un passé dont il demeure des visions propres à chacun. Il y est question de longs silences qui en disent tout aussi long. A la lecture, on ressent profondément que chaque terme a été choisi après mûre réflexion, pas de hasard.
Le graphisme retranscrit bien tout cette folie, les variations de ton vont de pair avec celles du trait et l'utilisation des couleurs porte cette atmosphère glauque à son paroxysme. Le décor en est réduit à une relativement simple expression, presque d'un autre temps, comme délavé. Les intervenants secondaires sont réduits à la notion de spectre, certains n'ont plus rien d'humains, comme rongés par l'existence.
Je n'en dirai pas plus, c'est construit avec finesse ce qui contraste avec la violence sourde du sujet. Maintenant l'approche que peux avoir le lecteur d'une BD non conventionnelle comme celle-là n'a pas grand chose de rationnel. Alors te dire si tu apprécieras ou non, bah je n'en sais pas grand chose, voire foutre rien
. Moi oui, ça m'a parlé, et ensuite
. Mais il faut bien se lancer de temps en temps, tu prends le risque de claques dans les 2 sens du terme, c'est tout ! Il faut bien que certains s'en prennent pour défricher ce type de BD
.
Hop !