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Eve sur la balançoire

Séries Franco-belge, "récentes" nouveautés "grand public".

Eve sur la balançoire

Messagede Igalma » 07/10/2013 22:09

Personne pour parler de ceci?


Un roman graphique sensible pour évoquer une icône érotique de la Belle Époque, surnommée « la fille sur la balançoire de velours rouge ».

Evelyn « Eve » Nesbit (1884-1967) est la première pin-up du XXe siècle, la première muse d’une société de consommation qui fabrique l’image d’une vedette pour la brûler ensuite. Adolescente, Eve est magnifique. Chaperonnée par une mère abusive qui exploite outrageusement ses charmes naturels, elle arrive à 16 ans à New York, une mégapole alors en pleine explosion économique. Très vite, sa beauté rayonnante est captée par les peintres, les photographes et les publicitaires de la Belle Époque. Mais l’ascension de la « vraie Eve américaine » – « the true American Eve », comme on l’avait qualifiée – est aussi fulgurante que le sera sa chute, sordide.

Dans ce roman graphique aux douces images aquarellées, Nathalie Ferlut a choisi de retracer les six années déterminantes de la vie d’Eve Nesbit, icône du début du XXe siècle. Une démonstration réussie de savoir-faire narratif et un bel exemple de « biopic » dessiné.


Eve a 16 ans et est issue d'une "famille comme il faut", fille d'un avocat. Malheureusement, la mort de son père plonge sa mère dans la misère et plutôt que se tirer les doigts du c..., cette bonne bourgeoise vend le corps de sa fille. A des peintres, des photographes, puis à des vieux messieurs libineux mais qui ont plein d'argent à débourser. Mais attention, on est des femmes du monde. D'ailleurs, ma fille, tu n'as pas à faire des études, t'es juste bonne à financer celles de ton frère, d'ailleurs, tu verras pas la couleur de l'argent que tu gagnes, il appartient à maman qui, elle seule, sait ce qui est bon pour toi. Ce serait bien que tu épouses un de ces millionnaires dépravés ou fils de famille un brin taré, pour ton bonheur ou plutôt celui de ta mère qui trime toute la journée à vendre ta chair.

Sordide? Non pas vraiment. Le personnage principal est une gamine rayonnante qui sourit à tout ce qui vient, même quand c'est glauque. C'est une histoire vraie de l'une des premières enfants-star, vite tombée dans l'oubli à l'âge adulte. Curieusement j'ai pas vraiment trouvé ce conte cruel, vu la capacité d'Eve à rebondir sur ses pattes. Je trouve qu'elle s'en sort pas mal malgré son boulet de génitrice toxique.
Sinon, c'est très beau, parfois poétique. Graphisme impressionnisme, palette flamboyante, un régal pour les yeux. une plongée dans le New York d'il y a 100 ans. ça fait me fait un peu penser à Gatsby le Magnifique.

Bref, très bonne pioche et très agréable à lire.

tite image pour se faire plaisir

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Re: Eve sur la balançoire

Messagede silverfab » 11/11/2013 21:13

Je propose enfin une chronique musicale à ce très bon petit album, que j'avais pris après avoir parcouru ton avis et flashé sur la partie graphique, et bien, en effet c'est au moins aussi réussi sur le fond que sur la forme, original et très agréable à lire, j'avais de plus trouvé un score de film mythique qui l'a bien mis en valeur, à savoir:

:arrow: http://bobd.over-blog.com/article-eve-sur-la-balancoire-vs-les-enfants-du-paradis-120723443.html
Retrouvez les chroniques musicales de
Bandes Originales Pour Bandes Dessinées !
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Re: Eve sur la balançoire

Messagede Blueskin Pierre » 23/11/2013 09:31

Gros coup de coeur pour cet album !

Découvert par hasard dans les allées du Festival de Blois, hier après-midi. La couverture est magnifique, le feuilletage des pages m'a confirmé la qualité graphique, et le New-York du début du siècle est rendu de manière extraordinaire.

Lu hier soir et c'est une histoire superbement racontée. Le cahier de fin, sur les personnages réels, est également très appréciable.

Bref, bravo pour cette petite merveille :love:

Et puis jolie rencontre avec l'auteure, agrémentée d'une belle dédicace. Merci à elle :bisou:
http://www.comicartfans.com/gallerypiece.asp?piece=1073493
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Re: Eve sur la balançoire

Messagede Shaddam4 » 16/11/2017 14:51

J'ai découvert ca grace à Iznéo et je l'ai lue pour une chronique sur la version numérique (toujours moins bien que le vrai bouquin mais bon...

Très bonne surprise avec un vrai attrait des graphisme et des possibilités du numérique. L'histoire est assez classique mais intéressante. Je la conseille/

https://etagereimaginaire.wordpress.com ... alancoire/
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BD de Nathalie Ferlut
Casterman (2013), 130p.


Lecture numérique, pas de commentaire sur la fabrication. Un cahier biographique sur les personnages historiques est présenté en fin d’album et je conseillerais de lire ce dernier avant la BD.

En 1901 la jeune Evelyne « Eve » Nesbit va devenir la première Pin-up, une célébrité que sa mère utilise comme la poule aux oeufs d’or permettant à sa famille de sortir de la misère en ne reculant devant aucun moyen, même de la livrer à un riche architecte consommateur de « chair fraiche ». Partagée entre l’innocence de la jeunesse, la soumission à une mère perverse et la découverte de la perte de son enfante, Eve navigue dans le New York de la belle époque.

Ce « conte cruel de Manhattan » tient les promesses de son titre et de sa très belle couverture. Sur le plan graphique d’abord, le travail de ce gros ouvrage est énorme. On suppose l’utilisation de techniques mixtes papier/numérique, avec une très grosse maîtrise des brosses numériques par l’illustratrice. La pâte donnée est vraiment belle avec beaucoup d’effets de peinture différents que ne pourraient probablement pas permettre une seule technique artisanale. Les couleurs notamment m’ont beaucoup plu, ainsi que l’effet hachuré de la plupart des planches (le style rappelle celui de Gaël Henry sur Jacques Damour, en plus maîtrisé). Cet album illustre ainsi ce que peut apporter en bien le numérique chez des artistes d’aujourd’hui en embellissant l’art BD sans rien perdre du côté artisan. Certaines planches sont très inspirées et pourraient faire l’office de tirages affiche. Le style de Ferlut est simple pour ce qui est des personnages même si par moment le réalisme des cases montre la totale maîtrise de son art.

L’histoire est donc un conte, cruel, américain, celui d’une époque où des milliardaires de bonnes familles rivalisent de grandiloquence pour dépenser leurs vies futiles. Où les jeunes filles sont de la chaire pour de grands méchants loups, où les mœurs dissolues se confrontent à un puritanisme hypocrite. Le sujet est dur: une mère prostituant sa fille pour entrer dans le beau monde. Là-dessus le personnage d’Eve est surprenant, ne semblant que peu regretter cela même si elle provoque sa maman en lui disant ses vérités. Car comme le lui dit White l’architecte, est-elle prête à ne plus vivre cette vie de gloire et de richesses, quoi qu’il en coûte? Est-elle malheureuse? L’album ne réponds pas vraiment à cette question, laissant une certains ambigüité se dissoudre dans le procès dont la trame un peu artificielle guide le récit. J’aime bien les alternances temporelles sectionnant les récits et cette méthode est ici efficace. L’ouvrage aurait sans doute pu tenir sur un format plus classique de 60/80 pages, mais il reste un bel objet qui fait plaisir aux yeux. Les quelques critiques que j’ai lu de cet album (qui a quelques années maintenant) étaient plutôt mitigées, ce qui me surprend, notamment sur le scénario qui me semble plutôt réussi d’autant que le choix de rester près de l’histoire véridique pose une contrainte scénaristique réelle. Le style graphique n’est pas ce vers quoi je vais habituellement mais le ton général m’a plutôt plu et j’ai passé un agréable moment dans cette époque toujours fascinante.

3 Calvin/5
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