Il ne faut pas s'y tromper, et sans doute attendre de la part de Martin Veyron une oeuvre plus que subversive, en regard de la thématique évoquée :
1 ) Hasard ou coïncidence, l’événement constitué par la dévastation par les flammes du Temple d'Artémis (Turquie actuelle) - faisant ainsi partie des incendies parmi les plus marquants de l’histoire antique, avec celui du temple d’Athéna Polias, qui fut la proie des flammes lors du sac d’Athènes par les Perses en 480 av. J.-C. - eut lieu le même jour que la naissance de Alexandre le Grand.
2 ) Erostrate ayant lui-même avoué avoir agi en quête de notoriété - en brûlant un tel bâtiment, nul doute que son nom sera connu dans le monde entier ! - les Éphésiens décidèrent alors, en plus de la peine de mort, de condamner son nom à l’oubli en interdisant de le prononcer.
3 ) Toutefois, l’historien Théopompe ne peut s’empêcher de coucher cette histoire par écrit dans son ouvrage Helléniques. Strabon, Élien et Solinus la transmettent à leur tour à partir de cette source. Le geste et le nom d’Erostrate sont ainsi tout de même passés à la postérité !
4 ) On donna donc son nom au complexe d’Erostrate, décrivant ainsi les personnes qui ont pour manie de vivre en fonction de leur « posture » (du latin postureo, qui s’affiche et qui pose). Ces personnes se définissent par leur apparence, et en font un véritable mode de vie.
5 ) Le monde d’aujourd’hui, avec ses réseaux sociaux et le culte de l’apparence rendent le phénomène très courant, surtout chez les jeunes. On se définit alors par le reflet d’un miroir, une photo, une publication sur un réseau social. Cet exhibitionnisme social est une manière de vivre et de se définir, qui permet de cacher d’autres vacuités de l’existence.