Dans le genre "pas tout à fait energon universe mais pas envie de créer un sujet pour ça"

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Les débuts des comics Transformers des années 80, en parallèle à la série télé, avec une publication en 4 volumes alors que Vestron aurait pu le faire en un volume ou deux. Mais ça n'aurait probablement pas rapporté autant. En tout cas, j'ai acheté les volumes d'occasion parce que 17 euros pour 100 pages et 3 chapitres, faut pas déconner.
La lecture est cependant assez plaisante, même au-delà du côté madeleine de Proust. Les auteurs des comics se veulent plus ambitieux que ceux du dessin animé, avec une intrigue qui tient sur 12 chapitres là où la série se composait principalement d'épisodes redondants et mal reliés entre eux. Ils essaient en effet de développer les caractéristiques des personnages et de construire une intrigue plus cohérente. C'est assez réussi sur le premier point : on ressent bien l'attachement d'Optimus à toute forme de vie, ce qui fait qu'il va privilégier la protection des humains à la lutte contre les decepticons ; les autobots et les decepticons ont aussi des personnalités assez variées, parfois présentées de façon un peu lourde (les longues fiches des personnages ; chaque robot qui se présente lorsqu'il est réparé par l'Ark) mais aussi mises en avant de façon plus fluides, dans le cadre de l'histoire (Ratchet, Shokwave...). Les humains ont aussi des intrigues et des moments intéressants : j'ai bien aimé la relation entre Witwicky et Buster, ainsi que la ruse du premier face aux decepticons.
Pour l'intrigue, en revanche, c'est plus mitigé : si l'effort est appréciable, le résultat n'est pas toujours à la hauteur. Les scénaristes tentent de faire quelque chose qui ressemble au dessin animé mais qui en diffère aussi sur certains points notables, comme l'origine des dinobots et des constructicons. C'est bien pensé car ces personnages sortent moins de nulle part que dans le DA. Il y a aussi le rôle de Shockwave, qui était une sorte de relais de Mégatron à Cybertron mais qui, ici, est un personnage attaché à la logique et qui va prendre la place de ce dernier, qu'il juge trop peu rationnel :

Le personnage obtient alors un certain charisme et son plan est intéressant à suivre, ainsi que ses démêlées avec Mégatron. Problème : alors que celui-ci complote pendant un bon moment pour reprendre sa place, il disparaît ensuite du paysage. On a la même chose avec le millionnaire Blackrock et son employée géniale : ça donne lieu à des moments intéressants mais l'intrigue est ensuite laissée en plan. Le rôle de la matrice possédée par Optimus prime et des enjeux qu'elle entraîne est en revanche mieux traité. Si c'est en partie un mcguffin, elle a cependant également un vrai rôle et permet de développer les personnages qui lui sont lie et de justifier l'action de façon crédible.
Au final, on se retrouve avec 12 numéros qui ne sont pas sans défauts (et je n'ai pas parlé de l'intégration au forceps dans l'univers Marvel) mais qui ont donné lieu à plus d'efforts qu'on n'aurait pu le croire. Leur lecture ne vaut certainement pas 68 euros mais ne constitue pas non plus un gâchis de temps.