EISNER/MILLER (Rackham)

[superscream]

Eisner/Miller
Prix : 20 €
Auteur : C. Brownstein
Editeur : Rackham
Date de parution : mars 2007
Mot de l'éditeur
Il ne fait pas de doute que Will Eisner et Frank Miller sont à compter parmi les créateurs qui ont le plus contribué à l’évolution de la bande dessinée. L’inventeur du roman graphique et le maître de l’art séquentiel contemporain se sont rencontrés en 2002 dans la maison du créateur du Spirit pour “parler boutique” et évoquer les problématiques liées à leur moyen d’expression. Dans leur conversations, recueillies par le journaliste Charles Brownstein, les deux auteurs abordent des sujets d’ordre créatif et formel tout en s’interrogeant sur l’impact de la bande dessinée dans le monde contemporain et sur ses perspectives futures. Eisner/Miller est un ouvrage dense et captivant, illustré par des nombreuses images tirées des œuvres et des archives des deux dessinateurs qui ne manquera pas d’intéresser les fans des deux créateurs ainsi que tout lecteur qui s’intéresse à l’évolution du neuvième art.

[superscream]

En mai 2002, Frank Miller rend visite à Will Eisner dans sa maison de Tamarac en Floride. Une conversation entre amis et collègues s’amorce en sirotant un verre au bord de la piscine. Ils parlent boutique, comme les deux vieux amis qu’ils sont. Très heureusement pour nous, le journaliste Charles Brownstein est avec eux et enregistre cette longue conversation. De ces bandes est né Eisner/Miller, chassé-croisé de questions et réponses entre deux géants de la bande dessinée internationale autour du neuvième art. Tour à tour, les deux auteurs abordent les problèmes formels et conceptuels, l’impact de la bande dessinée sur la société, les problèmes éditoriaux, la censure en éclairant d’une lumière nouvelle non seulement leur propre œuvre mais aussi tout le panorama créatif mondial. En traitant tous ces thèmes, Will Eisner analyse avec finesse son expérience passée, le développement du roman graphique et l’évolution de l’art séquentiel dont il a été un des protagonistes tandis que Frank Miller se penche sur les dernières évolutions du medium et notamment les étroites relations qu’il entretient avec l’industrie, surtout celle du cinéma.

L’admirable travail d'édition réalisé par Brownstein, qui a organisé l’ouvrage par chapitres thématiques, rend la lecture encore plus passionnante. Eisner/Miller capture dès les premières pages l’attention du lecteur et ne manque pas d’intéresser non seulement les admirateurs des deux géants de la bande dessinée mais aussi tous ceux qui s’intéressent de près à la vie et l’évolution du medium.
L’édition française, illustrée par des nombreux dessins et photographies (dont certaines inédites) a été enrichie de nombreuses notes qui rendent plus clairs au lecteur européen les aspects moins connus du panorama créatif américain.

[kilfou]

Il est très intéressant ce bouquin, je l'ai acheté à sa sortie et je relis des extraits de temps en temps avec plaisir.

[TROUBA]

EISNER passe pour un pépé sympa et tranquille alors que c'est un WARRIOR tenace qui ne lâchait pas un pouce de terrain dans ses joutes verbales. ce livre est formidable. il est reconnaît l'immense talent de MILLER et le remet à sa place.
un cartoonist qui n'a jamais produit une seule histoire réaliste. grandiose.

EISNER nous livre aussi une phrase que tous les éditeurs devraient méditer.
( de mémoire )
" FRANK MILLER est devenu FRANK MILLER,
parce qu'un homme lui a fait confiance et lui a permis de devenir FRANK MILLER"


il existe aussi seulement en english chez DARK HORSE,
SHOP TALK.

EISNER qui va visiter ses potes cartoonists de légende (JACK KIRBY, HARVEY KURZMAN, NEIL ADAMS...)
sublime aussi.

[MLH]

http://www.bdgest.com/forum/eisner-miller-rackham-t11315.html?hilit=eisner

[TROUBA]

c'est assez la mode de chier sur MILLER en ce moment.^^
faut voir les conneries que j'ai lu à l'annonce de XERXES.

mais quand on regarde le CV du gars, j'ai tendance à le comparer à SCORSESE.
SCORSESE a fait des trucs pas terribles (KUNDUN) mais il a AUSSI créé un style qui a fait école.
comme MILLER. en tout cas dans le COMICS. ici chez nous... KEUD.. zip nada....
et comme pour tout le monde, on est jamais aussi bon que son dernier truc sorti. franky est de la loose.
quand MILLER terminait SIN CITY, tout le monde en avait ras le cul de sa ville de putes.
et BOOM il a sorti "300". qui est une oeuvre qui a repensé le medium. comme le premier SIN CITY.
un truc expérimental de mec en colère.

vous en connaissez beaucoup des mecs en colère de nos jours, vous ?
y a du bobo trentenaire, mais des gars qui tentent des trucs, plus trop, nan ?

après quelques années de trucs plutôt pas terribles... je veux dire VU LE NIVEAU DU GARS (RONIN, DARK KNIGHT, HARD BOILDED, YEAR ONE...) et tout le monde le voit comme un has been. marrant.

il nous a fait le coup du phénix plus d'une fois et savoir qu'un bouquin aussi taré qu'un autre "300" est en route. ça fait plaisir. MILLER va écrire pour la premier fois de sa carrière sur un HOMME JEUNE, RICHE, qui a tout, UN DEMI-DIEU.
à part OLIVER STONE (JFK-NIXON) qui a eu le plaisir de faire une histoire sur les deux coté de la médaille, EASTWOOD avec ses deux films de guerre... AZZARELLO avec son histoire de SUPERMAN puis celle de LEX LUTHOR.

mais rien que cela, il y a du potentiel. EISNER a été dans toutes les directions dans son art. jusqu'à illustrer des magazines pour l'armée pour éduquer les troupes... il a fait des centaines d'histoires sous des dizaines de pseudos dans son atelier à l'époque.

on dit souvent que MILLER n'a écrit (et ne sait écrire à merveille) qu'une seule histoire.
celle du héros solitaire qui n'a rien à perdre.
avec XERXES, on aura un demi-dieu dont un homme et ses potes auront montré qu'il peut saigner.
souvenez vous du film de JOHN HOUSTON "L'HOMME QUI VOULU ÊTRE ROI"...
y a du potentiel.

MILLER a rajouté une nouvelle corde à son arc, cool.

et si eisner était encore en vie, MILLER s'en serait pris une bonne par WILL à la sortie DU SPIRIT

[sirjeje]

avec XERXES, on aura un demi-dieu dont un homme et ses potes auront montré qu'il peut saigner.

Il me semblait que l'action se situerait avant cet episode tragique...

Perso, j'attend a la fois avec une grande impatience et de grand espoirs... On verra bien si au final ca vaut le coup, mais ca me dit bien moi! (Et puis apres sil pouvait nous refaire queques sin city ca serait coolos aussi )

[TROUBA]

Il me semblait que l'action se situerait avant cet episode tragique...

c'est ce que je pensais aussi mais sur la litho de MILLER, XERXES a la blessure infligée par LEONIDAS...
donc peut être que cela débordera un peu. peut-être que MILLER va nous raconter LES THERMOPYLES du point de vue de XERXES aussi... wait & see.

[Cobalt 60]

Pour revenir au bouquin, l'édition française souffre d'un gros problème de traduction qui en rend la lecture par moment très agaçante. Le traducteur (?) est reste trop près du parler américain, transpose tel quel a l'écrit, ça donne des phrases particulièrement lourdingues. Du travail d'amateur.

[maxmax_2]

J'ai bien aimé la comparaison Scorsese/Miller , c'est tout à fait ça...

[TROUBA]

EISNER, c'est plus JOHN HUSTON.

une carrière longue et variée. avec du polar noir, de l'humanisme, du réalisme, du patriotisme (sans que le mot soit sale) et de l'humour. il aurait pu avoir un carrière bien plus THUNÉE, s'il avait accepter de jouer le jeu.

EISNER est quand même connu pour être le gars qui a refusé BATMAN à BOB KANE. avant que DETECTIVE COMICS ne le prenne... et il avait KIRBY dans son studio pendant des années avant qu'il devienne le KING OF COMICS...

[pabelbaba]

Je viens de finir la lecture de ces entretiens et c'est vraiment passionnant.

C'est un peu ardu par moment parce que c'est de la retranscription littérale et les deux auteurs se coupent parfois la parole pour partir sur une autre idée et ne se répondent pas toujours. Ca a un côté très frustrant au début. Et comme relevé par les autres avant moi, il y a pas mal de coquilles et de traductions pas très habiles.

Sinon, sur le fond on apprend tellement de choses... La technique, l'histoire des comics, les relations entre auteurs ou entre auteurs et éditeurs, sur la question des droits d'auteurs aux US, sur la vie de Miller et Eisner, leur vision du média, ils parlent d'absolument tout et leurs deux regards, très différents, se complètent bien. Pour ne rien gâcher l'iconographie apporte un vrai plus au texte. Notamment quand ils s'étendent sur la technique et que des planches, illus ou cases viennent illustrer ce qu'ils disent, c'est royal.

Mais c'est dommage que le bouquin soit aussi fragile et salissant, je sens que je vais le faire relier en dur pour qu'il puisse être relu plusieurs fois sans finir en miettes.

Peut-être qu'une fusion avec ce sujet serait pas mal aussi.

[Cobalt 60]

J'ai couvert mon exemplaire avec un calque épais comme je fais quelques fois quand la couverture craint un peu. En plus, cela lui donne du cachet.

[pabelbaba]

Je vais carrément changer la reliure, mon exemplaire a été acheté d'occase et a déjà bien morflé.

[silverfab]

Un fort bon souvenir de cette lecture, même si, sans vouloir déprécier qui que ce soit, Eisner et Miller c'est clairement pas des artistes qui boxent dans la même catégorie.

Mais l'aspect "fan-boy" et respectueux de Miller était souvent payant.

[pabelbaba]

On verra bien si Miller arrivera à avoir une aura identique à celle d'Eisner. Sans doute.

[silverfab]

On verra bien si Miller arrivera à avoir une aura identique à celle d'Eisner. Sans doute.

Ouh là!

Au vu de ce qu'il a déjà produit (dont certaines choses sont excellentes attention!) et de ce qu'il risque de produire (mais bon...) je dirais clairement...

non!

[onehmouninehl]

Il n'y a pas beaucoup de doute là dessus...
Eisner a été plus universel et diversifié... Bon, par contre Miller a sûrement plus bousculé que Will le monde du comics mainstream...

[pabelbaba]

Il fait partie des rares auteurs US intéressants des années 80. Ce qui lui donne nécessairement une certaine stature. En plus une bonne partie de ses œuvres sont fascinantes et on les cite à toutes les sauces, dans et hors du contexte des comics. On peut difficilement citer plus d'une vingtaine d'auteurs dans ce cas-là. Il ne pourra jamais avoir le statut de pionnier comme Eisner, mais il a marqué les comics de façon suffisamment importante pour laisser une trace du même ordre.