de Bolt » 09/03/2020 16:41
François Olislaeger voit peu Lila, sa fille. Lui en Europe, elle est à Mexico City, les moments passés ensemble sont particulièrement rares. Aussi, durant leur après-midi en commun, le duo s'éloigne du brouhaha de la ville en s’invitant au parc (probablement el bosque de Chapultepec), et aux déambulations se partagent questions et réponses, celles d'une enfant sur ses découvertes et celles du père à propos de soi et ce qu'il peut laisser à sa progéniture, en particulier son amour pour la nature. Transformant la promenade en art, François ne manque pas d'évoquer Federico García Lorca à cette occasion.
Le lecteur a, sans le savoir, quitté l'autobiographie pour glisser vers un imaginaire, celui où les jeux d'enfants nourris par leurs lectures et divertissements se confondent avec des lieux fantastiques. Et visuellement, ça fourmille, ça déborde et ça éclate sur plusieurs pages. Un monde quasi-onirique qui est un echo de l'insouciance des enfants, là où plus rien ne fait peur, là où tout est possible, là où les solutions et l'entraide répondent au monde des adultes, soucieux, inquiets sur l'état du monde.
Lila retrouve son père mais c'est la fin de l'après-midi, la fin de leur promenade en tête-à-tête, la fin du rôle du père qui aura du mal à cacher cette déchirure.
Un très beau livre.