Des bulles sous influences

[icecool]

Voici un nouveau projet d'ouvrage (pour 2020 à priori) qui devrait m'occuper un bout de temps, mais dont je tenais à vous faire part sous l'angle du partage d'idées, de visuels et d'infos.

L'idée serait donc d'arriver à retracer les jeux d'influences et d'inspirations (essentiellement visuels) qui ont traversé toute la bande dessinée, pour ainsi dire de Töpffer à nos jours. Hergé, nous le savons, a par exemple été influencé notamment par Rabier, Saint Ogan ou George McManus, et inspirera à son tour Tibet, Swarte, ou Floc'h, tandis que Chaland suivra plus la ligne atome de Jijé, Franquin et Will... En guise d'illustrations ? Des planches ou oeuvres commentées, ainsi remises dans leur perspective chronologique et graphique. Ce chantier est à ma connaissance inédit, outre les influences littéraires avouées par quelques auteurs (cf. http://plg-editions.com/livre/jeux-d%E2 ... nfluences/).

Bref, entre peinture, littérature et bd, voire cinéma, il y aurait de quoi faire !

[nexus4]

Je pense également aux deux grandes vagues du XXIe siecle.
Gus Boffa -> Blain, Blutch et successeurs.
Les Shadock -> Bagieu et tout la vague girly.

[Olaf Le Bou]

Les Shadock -> Bagieu et tout la vague girly.

plus sérieusement, Kiraz est un prédécesseur bien plus manifeste de la mouvance blogo-girly, et ce aussi bien dans la forme que dans l'esprit.

[icecool]

Pour Gus Bofa, les successeurs sont Tardi, Nicolas de Crécy, Blutch, Dupuy & Berberian, David Prudhomme, Nicolas Dumontheuil ou Ferri.

Pour Kiraz : Dany (à ses débuts), ... et je vous laisse trouver les continuateurs

[nexus4]

Raymond >Poïvet >Gillon
Caniff>Eisner,Uderzo ou Caniff, Eisner>Uderzo

[icecool]

Caniff>Eisner,Uderzo ou Caniff, Eisner>Uderzo

Il doit y avoir moyen de glisser Hubinon mais aussi Jijé ou Morris après Caniff et, dans une autre veine, Calvo avant Uderzo (qui s'est effectivement aussi inspiré de Caniff).

[toine74]

+ Pratt (après Caniff, pas Hubinon )

[icecool]

Et après Pratt (et Breccia) : Comès (également influencé par Druillet et Mézières), Vianello, Pellejero...

[silverfab]

Breccia: Munoz (entre autrees)

[icecool]

Parmi les franco-belges plus récents, et toujours après Pratt-Comès-etc. : évidemment Chabouté sans oublier le décalage induit par Baru, ce dernier étant à priori influencé à son tour par Buzzelli, Battaglia, Bofa et Alexis !

[nexus4]

Et Druillet aurait influencé qui, à part Moebius

D'ailleurs, plus largement tu situerais Druillet comment dans ce panorama ? En amont et en aval.
Wagner, c'est entendu. Led Zep peut-être (quoi que simultané). SInon graphiquement, on placerait qui entre Bosch et Druillet ? Il faut de l'angle aiguë. Les cubistes, sans doute.
Lang, Eisenstein.

Il faudrait un livre entier pour faire Druillet.

[nexus4]

Pour ceux qui aiment s'immerger dans les références, un peu dans la même veine que ton projet (mais s'attachant à une oeuvre, plus qu'à un artiste), Mondes imparfaits explorent très bien les influences majeures des Cites Obscures.

[icecool]

Et Druillet aurait influencé qui, à part Moebius

D'ailleurs, plus largement tu situerais Druillet comment dans ce panorama ? En amont et en aval.

Avant Druillet, il faut au minimum mettre Kirby.

J'ai au moins pour base cet extrait d'interview :

BDZoom : Au niveau de tes influences BD, quel genre de choses lisais-tu à cette époque ?

Druillet : C’était un mélange de choses… C’est très étrange pour quelqu’un de ma génération… Si tu veux, ce sont des rencontres à l’école, des gamins avec qui tu parles, cela peut aussi être des rencontres de hasard… Par exemple, un jour, alors que j’avais treize ans et que ma grand-mère était concierge avenue d’Eylau dans le XVIème, une des propriétaires des appartements me voit dessiner et me dit à mon retour de l’école - j’étais scolarisé aux « Belles Feuilles », à 50 mètres de là – « Tiens, tu dessines, tu aimes la beudeu, alors je vais t’en donner ». Elle avait de son père des Robinson d’avant-guerre. Moi, j’avais douze ans et je tombe là-dessus. « Super ! (sifflement), « Mandrake le magicien », « Guy l’Éclair » ! ! ! ». À l’école, les gamins parlaient entre eux de Météor, un canard très bien fichu [publié chez Artima] de Lortac et Giordan, si mes souvenirs sont bons, avec des choses assez délirantes, magnifiques… Il y avait Tintin et Spirou, bien entendu. Il y avait Hergé, on s’en doute, Franquin et toute la bande… Il y a eu « Bob et Bobette » qui m’ont fasciné. J’ai une tendresse profonde pour « Le Fantôme espagnol » de Vandersteen.

Pendant ma petite enfance, il y avait Blake et Mortimer dans « L’Énigme de L’Atlantide ». C’était dans Tintin, en quatrième de couverture. Dans Spirou, il y avait « L’Oncle Paul »…

Cela me revient maintenant ; quand j’étais môme en Espagne, il y avait une bande dessinée italienne grand format qui s’appelait « Le Croisé » ou « Le Cavalier Masqué »… Je suis tombé là-dessus étant môme et j’ai été gravement secoué !

Ensuite, je suis tombé sur des vieux Tarzan dessinés par des pseudo-Hogarth. Il y avait aussi Vaillant et « Les Pionniers de l’Espérance » de Poïvet, qui suivaient de près « Guy l’Éclair ». Ça a été une grosse claque aussi…

Plus tardivement, en 1962-63, à 16-17 ans, c’était les comics américains, les Fantastic Four. Là je me dis « Wow, Kirby ! »…

En clair, c’est un mélange de racines européennes – surtout belges – et US, un creuset d’alchimiste. Il est quand même important de dire qu’il ne s’agit que de ma culture d’un point de vue BD, car c’est un ensemble de choses qui a marqué mon boulot…

[Bolt]

Breccia: Munoz (entre autrees)

Quasiment tous argentins qui ont commencé dans les années 60 et qui sont passés par l'école Pan-American de Buenos Aires (et son successeur dont le nom m'échappe). Breccia adorait enseigner alors que dessiner ne l'intéressait plus trop à ce moment là (et puis l'édition en Argentine ne se portait pas très bien à cette époque là).
Le "groupe de Venise" (Pratt, Ongaro, Horacio Lalia...) lors de leur exil en Argentine a également eu une influence déterminante.

Pour en revenir à Breccia, il avait commencé dans l'édition à ses 18 ans, pour fuir la boucherie familiale, et voulait être dessinateur humoriste. On le mettait plus généralement sur des strips d'aventures, alors pour combler ses lacunes, il copiait les postures qu'il retrouvait dans les comics américains traduits en Argentine ou que de la famille lui ramenait de l'étranger (du Foster surtout, du Raymond...) Mais c'est sa rencontre avec Quinterno (créateur de Patoruzú et Patoruzito, dessinateur et éditeur star, considéré comme un dieu en Argentine) qui a été décisive. En gros, Quinterno lui explique qu'il fait de la merde, et en quelques heures lui montre comment mettre en page, jouer avec les différents plans/objectifs, savoir quoi mettre en évidence, etc... Breccia avait dans les 25 ans et ça l'aura marqué à vie.

[corbulon]

Crepax sur Miller pour les personnages féminins.

[icecool]

Crepax sur Miller pour les personnages féminins.

D'autres aussi : Paul Pope par exemple.

[the frog]

Je pense également aux deux grandes vagues du XXIe siecle.
Gus Boffa -> Blain, Blutch et successeurs.
Les Shadock -> Bagieu et tout la vague girly.

Avec Blutch, j'aurais plutot ecrit ceci:

Forest -> Blutch
Franquin -> Seron
Chaland -> Schwartz

[christophe6788]

Voici un nouveau projet d'ouvrage [...]

Je découvre ce sujet un peu par hasard, d'où ce petit déterrage pour demander à icecool si le projet est encore d'actualité ? Ça m'intéresserait grandement