de wizburf » 05/10/2006 23:05
A la longueur de sa barbe naissante, Gontran estima à son réveil qu’il devait être enfermé dans cette pièce depuis au moins 3 jours. Bon sang, mais qu’avait-il bien pu se passer pendant ces 3 jours ?…rien… nada… Gontran avait beau se pincer l’entre-deux yeux, fermer les yeux si forts pour réfléchir que deux rides sinusoïdales couraient sur son front, il ne parvenait pas à se remémorer les événements des jours précédents… Pourtant, il s’en était passé des choses ; Gontran en était convaincu, plusieurs détails en témoignaient. Premièrement, la terre que ses dix ongles renfermaient n’était pas chose normale chez lui ; lui qui avait une sainte horreur de toute forme de crasse, n’aurait jamais, au grand jamais, pu laisser passer une telle négligence sans qu’un événement de la plus haute priorité l’y eût contraint.
Deuxièmement, l'absence de son porte feuille et de ses clés de véhicule. Bien qu'il portât toujours sa veste (passablement froissée d'ailleurs, remarqua-t-il en son for intérieur), en passant sa main droite machinalement a sa recherche, le léger renflement habituel et rassurant était absent. Secouant les poches de son pantalon le cliquetis habituel du porte-clé ne se fit pas entendre. Gontran essaya une nouvelle fois de faire appel a ses souvenirs récents en se concentrant sur ces deux objets, passant en revue plusieurs possibilités au cours desquelles il aurait pu les perdre ou les déposer, espérant alors déchirer le voile et de pouvoir revoir des bribes d'images de lieux ou cela aurait pû arriver. Peine perdue. Pourtant il sentait que la perte de son portefeuille était un évènement loin d'être anodin. Pas pour l'argent ou les papiers qu'il contenait (Gontran était passablemen riche et n'attachait pas de valeur particulière à l'argent), mais pour une autre raison. De même, sa Lamborghini etant un modèle immatriculé à Monaco, il était pratiquement sûr qu'un voleur ne pourrait la conserver longtemps sans se faire arrêter. Dans le cas contraire, ca serait l'occasion de changer pour la Ferrari qu'il avait remarqué lors de sont dernier voyage en Californie... Sentant une pointe d'énervement teintée d'inquiétude monter en lui, Gontran se décida à porter son attention vers le local ou il se trouvait.