Flânerie en ville, courses poursuites, scènes de danse, sens de l’absurde... Dans l’esprit de l’œuvre du paternel, Lucas Nine se dresse un cahier des charges de plus en plus précis pour ses BD’s. Après Buenos Aires et Budapest, c’est un Paris stéréotypé de la Belle Epoque, chargé de figures désuètes, que Lucas Nine fantasme avec humour.
Contrairement aux bouquins précédents, le personnage principal est discret. René Dulac, alias René la Sueur, est un batracien qui s’ignore, et il est peu apprécié de ses collègues du journal Le Siècle, hormis l'exubérant Eugene Concombre, et dans une moindre mesure Rouletabille, représenté ici avec des airs de Tintin.
Pour son Paris, Lucas Nine adopte un graphisme granuleux, blafard, voire sombre et charbonneux par moments. Idéal pour une histoire que j'ai appréhendé comme un roman policier.
Ca n'égale pas le magnifique (à mon sens)
Budapest Ou Presque, mais
Delicatessen est tout de même un très chouette bouquin, de quoi affirmer que Lucas Nine est un grand auteur qui sait s'inspirer de ses ainés (son père Carlos Nine, Breccia...) sans les pomper outrageusement.