de cicerobuck » 24/01/2019 23:39
Un éditeur aussi important et ancien que DC comics, ce n'est évidemment pas que les BD qu'il produit. C'est aussi une histoire richissime du monde de l'édition, des arts et de la société.
Un des chapitres les plus importants mais des plus obscurs vient de se conclure : dans une nouvelle vague de restructuration, 5 postes de cadres viennent d'être supprimé, dont un des plus obscurs mais également des plus déterminants : le directeur artistique, précédemment directeur de la couleur, l'occasionnellement éditeur Mark Chiarello.
Auteur d'un Batman de toute beauté dans les années 80 (ainsi que d'histoires d'Hellraiser particulièrement réussies), ce pionnier des comics peint à l'américaine à donner pendant près de 30 ans un avantage artistique certain dans la compétition avec Marvel.
Avec un oeil aiguisé pour repérer les traits originaux et un sens de la composition à toute épreuve, il à découvert, accompagné, forgé et conseillé la plupart des plus grands des années 90/00/10, lancé le concept Batman Black & White, Wednesday Comics et The New Frontier, il a toujours poussé et défendu les artistes les plus "risqués", ceux qui ne semblaient pas de prime abord bankable.
Pourquoi est-il viré? Aucune info n'a été communiquée, mais la décision venant de la maison mère, il s'agit certainement dune raison économique, face à un poste dont la nécessité ne s'impose pas forcément pour un comptable ou autre administrateur pro.
Qu'est ce que cela signifie? À terme, on peut craindre un renforcement d'un house style DC, une homogénéisation esthétique comme on en a déjà vécu, au grand dam des amateurs de BD, plus que des fanboys de DC.
On risque également de voir la qualité des couvertures plonger, comme c'est actuellement le cas chez Marvel (qui ne possède pas ce type de poste depuis bien longtemps).
Bref, pas une bonne nouvelle pour les amateurs de comics.
Toth, Tezuka, Trondheim, les trois T de cicerama