On ne présente plus Jean-Luc Istin, à la fois auteur complet et directeur de collection. Adepte des séries de fantasy et de science-fiction, il signe ici le premier album d’une autre série dans ce dernier registre. Rien ne nous surprend, tout est attendu, il mène le cliché à la perfection : la jeune fille outragée doit se battre pour défendre sa différence, vivant seule avec son oncle, taciturne, vétéran et coach d’arts martiaux. Déjà lu, déjà-vu.
L'attribution d'un langage vulgaire à son personnage féminin afin de lui donner du caractère est pathétique. Istin collabore de nouveau avec le dessinateur Dim. D, auquel on peut reconnaitre un certain talent pour le décor futuro-citadin. Néanmoins, le sexisme à la peau dure : une adolescente à la taille fine porte des vêtements serrés et courts : petit débardeur clair et short qu’on peut davantage qualifier de culotte. Mini-short qui facilite les points de vue lorsqu'elle s'assoit ou se bat la jambe en l’air. Sans parler des plans de certaines cases où notre regard est clairement dirigé vers les attributs de la jeune fille sans qu’il y ait aucun rapport avec le sujet.
En opposition, les hommes arborent un physique bien ciselé, mâchoire carrée et muscles saillants, bien évidements vêtus d’un sous-pull foncé recouvert d’une veste en jeans, complétés d’un pantalon. C’est impressionnant comme les personnages masculins sont plus frileux que les personnages féminins. Bref, cet album est écrit et dessiné par des hommes pour des hommes qui aiment fantasmer sur des adolescentes en petites tenues. Cette série trouvera également son public masculin auprès d’une certaine génération qui ne s’est pas encore questionnée sur le mâle gaze et ce qu’il engendre. Il est pourtant possible de faire de la science-fiction sans tomber dans les clichés et sans sexualiser les personnages féminins ! Malheureusement, ici, le pari n’est pas relevé.
Dunyre a écrit:Je l’ai lu aussi et j’ai été atterré. Je n’ai pas lu ce Cyborgs, car graphiquement pas ma came, mais quand j’ai vu cet avis ça m’a presque donné envie, juste par esprit de contradiction, d’aller quand même le lire…
C’est tellement violent
Jimbolaine a écrit:Le texte ne parle pas de physiques masculins irréalistes, mais de silhouettes ciselées et de corps entièrement couverts.
Il ne faut pas faire dire à la signataire ce qu'elle n'a pas écrit.
Qui plus est, elle a légitimement le droit d'exprimer ses goûts et sa perception de l'œuvre (en des termes plutôt bien tournés, au demeurant) sans être discréditée par le qualificatif d'hypocrite.
Jim
Keorl a écrit:Toi par contre, tu tombes pile dans ce que tu me reproches puisque je n'ai jamais parlé d'hypocrisie. À moins que tu ne répondes à 2 commentaires à la fois puisqu'un autre a bel et bien utilisé ce terme, mais dans ce cas la forme est maladroite (l'usage de la citation pour séparer les 2 parties de ton message aurait rendu les choses plus claires).
Jimbolaine a écrit:Par exemple, je viens de voir passer celle du tome 7 de la série Elfes, qui me semble représentative de ce que reproche cette chroniqueuse.
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