Le manga avait déjà eu 2 éditeurs en France : d'abord J'ai lu puis, après la disparition de l'éditeur, Sakka qui avait cependant abandonné la parution sans explication à quelques volumes de la fin.
Mangetsu reprend la parution avec des volumes triples en grand format – mais comme chaque volume de Shin chan ne faisait que 120 pages, ça équivaut à des volumes doubles d'un manga ordinaire.
La qualité des dessins n'étant pas vraiment le point fort du manga, le grand format ne justifie pas un rachat mais la traduction pourrie de J'ai lu si. J'ai donc revendu mes premiers tomes (je garderai en revanche ceux de Sakka) pour acheter ce premier volume et j'arrêterai cette édition quand on arrivera aux tomes sortis par Sakka pour la reprendre à la fin si on a de l'inédit.
(au passage, la fiche bdthèque de l'édition Mangetsu donne simplement pour titre de la série Crayon : il faudrait la renommer Crayon Shinchan)
Shinnosuke Nohara est un garçon de 5 ans, fils unique (du moins au début du manga) qui vit avec son père, Hiroshi, employé de bureau, sa mère, Misae, femme au foyer et, assez rapidement puisqu'il apparaît dans ce premier volume, Shiro, un chien qu'il a recueilli et dont il doit s'occuper (il ne faudra pas trop compter là-dessus). Il va aussi à l'école maternelle et on verra donc certains de ses camarades et de ses enseignants, même si la majeure partie des histoires se passe en famille.
On est dans un gag manga, avec des scénarios pas spécialement recherchés et qui tiennent en général sur 3 pages, avec parfois des « intrigues » (c'est un bien grand mot) un peu plus longues. Le concept est simple et assez répétitif, mais reste amusant : Shin chan, par son comportement, fait tourner en bourrique tous ceux qui l'entourent, sans se soucier des convenances sociales. Il rappelle un peu Calvin mais le manga s'en éloigne par des gags plus scatologiques et sexuels et par le fait que les autres personnages ne sont guère plus des modèles : Hiroshi est ainsi un dragueur (tel père, tel fils), Misae est colérique, la mère de Nene, une camarade de Shin chan, se veut une mère modèle mais pète un câble quand Shin chan vient (il faut dire qu'il y a de quoi…), ce qui fait que sa fille pleure et ne la reconnaît plus… Tous les autres personnages sont d'ailleurs aussi régulièrement exaspérés par Shin chan, ce qui permet de montrer leurs petits travers et ceux de la société japonaise (on voit par exemple un camarade de Shin chan prendre des cours particuliers d'anglais alors qu'il est en maternelle), sans que ce ne soit d'ailleurs jamais très grave.
Comme Calvin aussi, Shin chan va être montré dans des situations imaginaires, qu'on voit assez peu dans ce volume cependant ; il ne semble cependant pas s'agir de simples rêves ou fantasmes mais de sortes d'histoires parallèles ou imaginaires dans lesquelles Shin chan pourra être détective ou super héros, explorateur spatial, personnage de contes.... Ca permet surtout à l'auteur de varier un peu ses histoires.
Le manga et l'animé ont rencontré un certain succès mais aussi de vives critiques. Le comportement de Shin chan a ainsi suscité de vives critiques des associations de parents d'élèves japonais (c'est d'ailleurs évoqué dans le manga From bureaucrat to villainess comme un exemple de rejet d'idées nouvelles par des gens obtus). Enfin, signalons que l'auteur est décédé en 2009 dans un accident de montagne.