J'ai un avis assez différent de ce "Lino Ventura et l'oeil de verre" que celui du chroniqueur.
J'ai adoré le rythme donné à ce projet, cette lenteur à l'image de ce qu'était Ventura, un roc dans la tempête. D'autant plus que cet album se situe à la fin de la vie de Ventura, une époque où il était plus posé ; et dans ses films, il était souvent habillé de ce trench évoqué dans la chronique. Quand je visualise Ventura dans ma tête, c'est comme dans l'album que je le vois.
Enfin, ce livre n'est pas, pour moi, la chronique d'une étrange relation entre 2 individus, mais bien une psychanalyse de ce qui a motivé Ventura pendant toute son existence (son enfance et ses origines, bien sur).
Et il y a des moments formidables dans ce livre, comme cette réflexion sur sa mère.
Le journaliste lui dit que sa mère était femme de ménage ; Lino lui répond (comme le vrai aurait pu le faire, je pense) qu'elle n'était pas femme de ménage, mais qu'elle faisait le ménage, nuance ; qu'on n'est pas le métier qu'on exerce, mais seulement que la vie nous conduit à faire tel ou tel métier.
Il y a du sens, dans cet album, en plus d'une très grande justesse pour reconstituer ce qu'était ce grand homme et ce formidable acteur. Et une époque, les années 80.
Et graphiquement, c'est très très bien fait.
Pour moi, une petite merveille.
Et j'en veux (gentiment) au chroniqueur de m'avoir détourné de ce projet ; seul le hasard et un passage chez un revendeur de BD d'occasion m'a permis de ratraper mon erreur. Car le simple feuilletage de cet album m'a tout de suite donné envie de l'acheter.
J'aurais du lire la préview plutôt que de me fier à la chronique !