Jetjet a écrit:Et voici mon avis, c'est un excellent one shot à mon sens qui mettra d'accord ceux qui apprécient moyennement les traits gras de Adlard sur Walking Dead :
"Dans le système fédéral américain, il est courant que de dangereux criminels bénéficient de leur liberté sous caution.
Ces sommes étant souvent élevées, de véritables petites entreprises se sont créées afin de subvenir aux besoins des personnes innocentes ou coupables avec la conséquence d'être arrêté pour avoir refusé de se présenter au tribunal où la somme doit leur être remise.
Une vieille série TV illustrait parfaitement ce principe « L’homme qui tombe à pic » où un chasseur de primes s’engage à ramener au procès tout personne voulant s’y substituer en disparaissant dans la nature…
C’est un peu le principe ici de « Codeflesh », un sympathique one-shot introduisant Cameron Daltrey qui prête l’argent et va également recueillir les malfrats par jeu ou passion.
Le souci c’est qu’il n’est pas censé cumuler ses deux activités. Il agit donc dans l’ombre et de préférence de nuit à l’aide d’un masque intégral avec code-barre rappelant un peu le look de Rorschach des Watchmen dans le Los Angeles crasseux et craspec de la série Criminal.
Ah oui il est peut-être utile de préciser que la plupart des malfaiteurs sont pourvus de pouvoirs télékinésiques ou surpuissants et sont dotés d’une tronche d’affreux jojos pas possibles dont on ne connaitra jamais réellement l’origine surnaturelle ou pas.
Pas grave, Cam est dévoué à sa tâche et passe le peu de temps libre qui lui reste à s’entrainer physiquement quitte à délaisser la jolie stripteaseuse qui partage son existence…
Le pitch est original, le pitch est simple, le pitch est direct. On ne s’embarrasse guère d’oripeaux pour décrire le quotidien d’un superhéros de la rue ordinaire qui agit pour son propre compte.
Ce n’est pas un justicier, Cameron roule pour sa bosse malgré le fait que son associé lui rappelle sans cesse de prendre du bon temps et de vivre sa relation au grand jour et de tout dévoiler à sa petite amie de sa double vie.
Décor planté, narration rapide et un Charles Adlard en grande forme avec un trait plus travaillé que sur sa série phare Walking Dead. Les couleurs sont aussi poisseuses que dans Criminal et le côté fantastique fait partie intégrante du décor dans un univers néanmoins contemporain et sans gadgets.
Le coté fantastique est parfaitement intégré à la narration et les personnages sont bien plus fins qu'il n'y parait, une gageure réussie pour un récit au final si rapide à lire.
Le récit est découpé en chapitres se succédant en autant de traques se finissant en bagarres aux poings entre le Codeflesh et ses malheureuses victimes… Et c’est relativement jouissif car le découpage privilégie l’action en illustrant la difficulté de mener une identité cachée.
On pourrait considérer ce one-shot comme l’épisode pilote d’une série à venir mais l’essentiel et la particularité de ce superhéros particulier est parfaitement abouti sur les 110 pages du présent récit et je ne vois pas quelle évolution lui apporter. Il y a également un chapitre entier, le neuvième pour être précis qui possède une narration innovante sur une lettre d’aveux en parallèle avec une journée « type » mais je ne peux en dire davantage pour ne pas dévoiler le plaisir de lecture…
En résumé Codeflesh confirme le talent conjugué de deux auteurs reconnus pour d’autres œuvres majeures qu’ils auront réalisé séparément mais dont l’union sincère permet ici un récit différent et savoureux et à mi-chemin entre le polar et le buddy movie. Très divertissant. "
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