Rody a écrit:Ma libraire me l'a plus que chaudement conseillé cette après-midi. Elle m'a dit "très poétique", "fait pleurer", les mots qu'il faut pour que je craque. Bon, le prix m'a un peu fait tiquer (alors je ne l'ai pas pris sur le moment - je n'étais pas venu pour ça), mais bon, je sens que je vais être faible d'ici la fin du mois.
Rody a écrit:Ma libraire me l'a plus que chaudement conseillé cette après-midi. Elle m'a dit "très poétique", "fait pleurer", les mots qu'il faut pour que je craque. Bon, le prix m'a un peu fait tiquer (alors je ne l'ai pas pris sur le moment - je n'étais pas venu pour ça), mais bon, je sens que je vais être faible d'ici la fin du mois.
forumnath a écrit:Très poétique ? Je confirme. Un peu trop à mon goût d'ailleurs. Fait pleurer ? Non, pas chez moi.
Je n'ai pas été touchée par cet album : les "envolées" poétiques m'ont fait perdre pied dans l'histoire et j'ai souvent eu du mal à rattraper le fil de l'histoire. Du coup, j'ai trouvé l'album long.
Désolée mais pour la suite, se sera sans doute sans moi. Ceci dit, j'aimerai lire d'autres avis.
Dans le premier tome de cette future trilogie, Virginie Caddy débute un récit autobiographique évidemment poignant. Ça commence fort, avec la fuite devant l’avortement, puis le mystère des circonstances de l’accouchement… pour aussitôt s’installer dans un long huis clos avec la Mémé. Virginie insiste lourdement sur les moments lénifiants de sa petite enfance, enfermée dans une pièce où il n’y a rien d’autre à faire que de supporter le caractère revêche de son arrière-grand-mère… Le lecteur a beau s’agacer de l’irritation permanente de la « vieille », Virginie lui fait régulièrement comprendre que Mémé (au moins) est là pour elle et que, malgré tout, elle est le seul réceptacle de l’amour que la fillette a besoin de transmettre. Des circonstances de son origine, aux premières années de sa vie en vase clos, il y aurait de quoi sombrer rapidement dans le pathos. Pour y parer, la scénariste (d’Arkheod ou La tranchée), également professeur de scénario, a heureusement aéré son propos. La part de légèreté inhérente à l’enfance est également conservée via autre aspect fort du récit : la propension de la fillette à basculer dans un univers imaginaire onirique, pour satisfaire ses besoins de rêves et d’aventures. Les auteurs jouent alors à Alice au pays des merveilles, et tutoient les œuvres de Fred (Philémon) voire de Moebius… Quasiment intégralement en voix-off, le récit est aussi remarquablement allégé par le traitement graphique jovial de Marc-Rénier, qui en surprendra plus d’un ! Le dessinateur de Black Hills et de Jackson explique qu’il ne supportait plus son style ultra-réaliste, terriblement contraignant et épuisant. Qu’il avait besoin de s’affranchir de cette satanée justesse du dessin pour privilégier la spontanéité, la vérité, de s’amuser… Effectivement, il lâche ici les rennes de son coup de crayon, collant du coup à merveille au « style roman graphique » en noir et blanc, formant une unité cohérente et fort agréable à parcourir. Une bonne surprise…
Comme souvent chez Futuropolis, les albums se démarquent par la profondeur de leurs sujets (l’approche de la mort pour L’accablante apathie des dimanches à rosbif, l’angoisse de la solitude dans Les ensembles contraires, ou encore le voyage qui vire au cauchemar dans London Calling, pour ne citer que ceux-là).
Clandestine est l’auto-biographie, romancée car réécrite de manière littéraire, de sa scénariste Virginie Cady. Née en 1970 alors que sa mère n’avait que dix-huit ans, elle entre dans la vie presque par hasard, réchappée de justesse d’un avortement refusé à la dernière minute. Elevée par sa grand-mère et son arrière grand-mère, Virginie est une enfant recluse, dont le monde se limite au seul environnement familier de chez sa « mémé ».
Malgré ses questions sans réponse et ses souffrances inexpliquées, ou peut-être à la fois grâce et à cause d’elles, Virginie veut apprendre et tout découvrir, veut aimer son entourage et pardonner les fautes, et se balise un monde imaginaire qui n’a pas de frontières. L’album est alors construit de manière chronologique, avec sa voix omniprésente qui commente de manière poétique les errances et les peurs panique de son enfance, aussi bien que les débordements de ses rêveries.
Chez elle, les objets prennent vie comme ils le font chez Calvin et Hobbes. Philosophe face à son vécu, Virginie Cady s’appuie sur la sobriété et l’élégance des dessins de Marc-Renier pour délivrer son quotidien, fait de petits plaisirs (la venue de Mamie), de certaines contrariétés (la cervelle d’agneau du jeudi) et de grandes avancées (la porte ouverte sur les mots et la lecture). Son histoire, touchante et hors du commun, en devient émouvante, portée par un flot d’images et de symboles.
Prévu en trois volets, Clandestine raconte au final l’éclosion d’un être que rien n’a prédestiné à la vie. Tout simplement superbe.
fleur a écrit::shock: pourtant ils ont sorti quelques perles ces dernières années: label de super qualité pour moi!
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