de lobo » 08/11/2025 11:57
Message précédent :
J’ai vu vos notes, pas vos critiques.
Peut-être j’ai du mal avec ces années 70-80, éloignées dans le temps mais pas assez. C’est un peu comme les objets en plastique orange de la même époque. Ils n’ont pas la patine suffisante pour être encore des antiquités, ils sont kitsch. Alors que je vois des films des décennies précédentes comme des classiques, ceux de ces années-là, 70-80, me font souvent un effet kitsch. Celui-ci, c’est le pompon. On a là un moraliste qui proteste contre l’évolution des mœurs (sexe, homosexualité affranchie, partouzes, drogues, alcool, rock and roll) à travers l’itinéraire d’une jeune catholique, ancienne polio, qui se libère de ses carcans. Tout m’apparaît caricatural, là-dedans. Tout pour moi sonne faux à 50 ans de distance, autant le côté ombre (les hommes de la nuit, les dealers…) que le côté lumière (le gentil institut de sourds-muets). Prenons par exemple le personnage incarné par Richard Gere. Il se donne un mal de chien pour incarner le mauvais garçon séduisant en diable qui vit aux crochets des femmes. A 50 ans de distance, son jeu (m’)apparaît grotesque. Du coup, il est doublement horripilant. Les scènes où il apparaît ont été pour moi les moments les plus pénibles de ce film pénible. Autre exemple, mais là, c’est l’inverse, c’est le côté mélo qui est horripilant : le lendemain d’une défonce elle arrive très en retard à l’institut des sourds-muets et là, scène de chahut (très mal mise en scène, je trouve), et sur le tableau « You don’t care », en fait tu t’en fous de nous. Donc les seventies grotesquement mises en scène par un réalisateur réactionnaire. On se demande d’ailleurs de quoi il est nostalgique. La famille catho, qui elle aussi incarne des positions réactionnaires (anti-avortement notamment), n’est pas présenté à son avantage : intérieur saint-sulpicien, mère soumise, père tyrannique. Alors quoi ? L’Amérique puritaine ? Je ne comprends pas ce que vous avez trouvé d'intéressant là-dedans. Je vous lirai après.
Bon, il y a la dernière scène, qui est glaçante, mais qui est un moment de cinéma, amha, et qui fait que je me souviendrai, malgré tout, de ce film.
Sinon, je n’ai pas trop aimé le jeu de Diane Keaton, non plus…
Je dirais 5/20