* * * Ciné-Club 115 : Les Climats (Bilge Ceylan 06) * * *

[jolan]

Message précédent :
Bon, en attendant...

Vu "Fausse alerte" de Jacques de Baroncelli (1945)
Un film qui figurait dans la liste de la séance spéciale Micheline Presle (Vu aussi "Elles étaient douze femmes" de Yves Mirande avec elle, mais qui ne figurait pas dans la liste)
Eh bien c'était un film agréable, sympathique, mignonnet, à plusieurs reprises j'ai pensé à du Capra, avec ces histoires entre les habitants de deux immeubles se faisant face. Le ton est léger, malgré la période de guerre évoquée (le film est tourné au tout début de la guerre), on a une galerie de personnages attachants : les deux propriétaires qui se font la guerre avant de tomber amoureux, leurs enfants qui s'aiment aussi contre l'avis de leurs parents, le cafetier et son ami le clochard, la chanteuse danseuse Joséphine Baker (dont les numéros et chansons sont un peu agaçantes, mais c'était la mode des années 30), la vieille fille acariâtre (Marguerite Pierry, qu'on connait surtout dans "Knock"), bref, c'était plaisant.
Quant à la petite Presle, elle avait encore son jeu très limité de débutante balbutiante qui fait la moue, mais ce n'est pas bien grave, ça la rendait encore plus charmante en fait.
8/20

[jolan]

Vu le rythme de certains d'entre vous, je nous vois mal multiplier les doubles séances...

Bon, puisque Lobo ne semble pas intervenir, deuxième vote pour le Sergent, Mr Degryse, Aleksi et moi

Ayant vu "Un Condé" il y a quelques mois, je vote pour l'autre film

1970 : "Un Condé" d'Yves Boisset
1973 : "Le Complot" de René Gainville Jolan

Bon, on le choisit ce film ?

[sergent latrique]

vu aussi le condé il y a moins d'un an, donc je sélectionne le complot, c'est bien dans l'air du temps

[Aleksi]

Je vais faire mon chiant en votant Un Condé, manquerait plus queMr Degryse soit de la maison poulaga lui aussi et on est bien

[Mr Degryse]

aH IL FAUT REVOTER ?

J'avais mis un condé en 1 et le complot en 2


Va pour le complot ( j'aime bien Rochefort)

[jolan]

Oui, désolé mais si on part sur des doubles séances ça va nous ralentir (si si, c'est possible)
Du coup, je préfère essayer de donner un minimum de semblant de rythme.

Allez c'est parti pour "Le Complot"

Je vous envoie le fichier d'ici ce soir

[jolan]

Hop

[Révéler] Spoiler:

https://we.tl/t-ATUQdN9elI

[sergent latrique]

La volgia matta, L.Salce (1962)
La voglia matta, le désir fou, film dont le titre français 'Elle est terrible' est plutôt mal trouvé, car il ne fait alors référence qu'au caractère de cette jeune Francesca, est une comédie douce amère à l'italienne.
Certain ingénieur du nord de l'Italie , Antonio, interprété par Ugo Tognazzi, à l'approche de la quarantaine, sûr de lui-même et un peu macho est de retour d'un voyage d'affaires à bord de sa belle Alfa Roméo décapotable.
Sur la route, il va se trouver au hasard de circonstances routières, mêlé à une bande de jeunes qu'il va suivre, charmé qu'il est par un jeune tendron, une gamine de seize ans (a-t-elle vraiment 16 ans ?), nommée Francesca, adolescente dans un corps de femme épanouie, qui l'attire irrésistiblement. Au gré des circonstances, alors qu'on pense qu'il devrait partir rapidement, il s'enferre dans une sorte de spirale qui le mènera de plus en plus loin dans sa propre humiliation face à ce groupe.

Comment cet ingénieur (terme dont les jeunes usent et abusent), rangé, sérieux peut-il se laisser entraîner par cette gamine et sa bande de crétins heureux, superficiels qui ne pensent qu'à l'amusement et changent d'humeur comme de maillot de bain entre deux danses ?
Il est en décalage permanent avec cette une jeunesse frivole qu'il ne supporte pas lui-même si ce n'était ce désir de séduire la jeune fille qui le pousse à rester toute une journée avec elle et participer à leurs jeux et délires.
Le film montre cette génération comme essentiellement superficielle, avec leur désir fou à eux qui consistent à brûler la vie dans les plaisirs, les jeux et les défis triviaux. A un seul moment, cette surface légère, lors de la scène du slow, laisse entrevoir une sensibilité cachée sous leurs dehors futiles.

Francesca (C.Spaak), délicieuse et insupportable est à l'image de ces jeunes, insaisissable comme du vif-argent, passant sa journée en amusement, inconstante comme un enfant toujours à la recherche de nouvelles sensations et de limites à franchir, menant Antonio par le bout du nez. C'est à la fois pathétique et drôle car évidemment, l'homme qui à l'âge de son père et pourrait aujourd'hui presque tomber sous le coup de la loi, n'arrivera pas à ses fins.

Ces jeunes et Francesca en premier lieu ne savent que tourner en dérision "l'ingeniere" dont ils se moquent et profitent ouvertement, l'incitant à raser sa moustache, le laissant à moitié noyé, le poussant à une conduite folle sur la route, à des scènes de cinéma improvisées (déclaration d'amour, cimetière) dont il est la victime involontaire, y compris après la bagarre lorsqu'une cérémonie sur la plage le sacre nouveau chef au son de Brigitte Bardot.

Sous des dehors de comédie légère, il y a une peinture d'une certaine jeunesse éternelle à l'apparence écervelée mais qui cherche peut-être dans ce désir fou du plaisir un exutoire à des angoisses cachées, on ne le saura pas vraiment et les ravages de ce désir sexuel dérisoire au travers de ce type berné et qui, fin prévisible, finit par dessoûler et se retrouer seul face à lui même sale et ridicule sur la plage, abandonné.

La photographie est correcte et les scènes sur la route dynamiques, même si le film tire un peu en longueur par moment. Enfin, vous connaissez mon goût pour la couleur, j'aurais préféré une pellicule chatoyante sur les paysages de plage, les carrosseries de voitures et les bikinis..

Au global, un film que j'ai apprécié 4/6.

[sergent latrique]

On a vu dans le ciné club, Le Fanfaron de Risi avec Gassman, TRintignant et la même C.Spaak, dans un plus petit rôle , tourné l'année suivante et on retrouve des similitudes même si on ne peut pas parler d'un road movie dans le cas présent, qui à mon avis était un cran au dessus.
Je télécharge le complot et j'essaie de rattraper le rythme.

[sergent latrique]

La vogliA matta.

La 2nd partie est mieux. Comme pour le fanfaron, le film réussit un très beau final mais l'ensemble du film reste moins maitrisé et marquant. Il y a quand même de très belles scènes ( la scène de danse, la scène de la plage et du feu de camp et ce dernier passage sur le personnage qui pleure en voiture). La photo est quand même magnifique. superbe noir et blanc et souvent cadrage.
Mais même si c'est certainement le but, je déteste quasi tous les personnages et j'ai eu envie de noyer cette bande de jeunes durant tout le film.

3/6

Ce qui est marrant c'est que l'on devrait plutôt avoir de la sympathie pour une bande de jeunes qui s'amuse et du mépris pour ce macho imbu de sa personne et qu'au final, il fait plus pitié et que l'on a effectivement des envies de distribuer des baffes à ces petits crétins crétines

[jolan]

La volgia matta, L.Salce (1962)
La voglia matta, le désir fou, film dont le titre français 'Elle est terrible' est plutôt mal trouvé, car il ne fait alors référence qu'au caractère de cette jeune Francesca, est une comédie douce amère à l'italienne.
Certain ingénieur du nord de l'Italie , Antonio, interprété par Ugo Tognazzi, à l'approche de la quarantaine, sûr de lui-même et un peu macho est de retour d'un voyage d'affaires à bord de sa belle Alfa Roméo décapotable.
Sur la route, il va se trouver au hasard de circonstances routières, mêlé à une bande de jeunes qu'il va suivre, charmé qu'il est par un jeune tendron, une gamine de seize ans (a-t-elle vraiment 16 ans ?), nommée Francesca, adolescente dans un corps de femme épanouie, qui l'attire irrésistiblement. Au gré des circonstances, alors qu'on pense qu'il devrait partir rapidement, il s'enferre dans une sorte de spirale qui le mènera de plus en plus loin dans sa propre humiliation face à ce groupe.

Comment cet ingénieur (terme dont les jeunes usent et abusent), rangé, sérieux peut-il se laisser entraîner par cette gamine et sa bande de crétins heureux, superficiels qui ne pensent qu'à l'amusement et changent d'humeur comme de maillot de bain entre deux danses ?
Il est en décalage permanent avec cette une jeunesse frivole qu'il ne supporte pas lui-même si ce n'était ce désir de séduire la jeune fille qui le pousse à rester toute une journée avec elle et participer à leurs jeux et délires.
Le film montre cette génération comme essentiellement superficielle, avec leur désir fou à eux qui consistent à brûler la vie dans les plaisirs, les jeux et les défis triviaux. A un seul moment, cette surface légère, lors de la scène du slow, laisse entrevoir une sensibilité cachée sous leurs dehors futiles.

Francesca (C.Spaak), délicieuse et insupportable est à l'image de ces jeunes, insaisissable comme du vif-argent, passant sa journée en amusement, inconstante comme un enfant toujours à la recherche de nouvelles sensations et de limites à franchir, menant Antonio par le bout du nez. C'est à la fois pathétique et drôle car évidemment, l'homme qui à l'âge de son père et pourrait aujourd'hui presque tomber sous le coup de la loi, n'arrivera pas à ses fins.

Ces jeunes et Francesca en premier lieu ne savent que tourner en dérision "l'ingeniere" dont ils se moquent et profitent ouvertement, l'incitant à raser sa moustache, le laissant à moitié noyé, le poussant à une conduite folle sur la route, à des scènes de cinéma improvisées (déclaration d'amour, cimetière) dont il est la victime involontaire, y compris après la bagarre lorsqu'une cérémonie sur la plage le sacre nouveau chef au son de Brigitte Bardot.

Sous des dehors de comédie légère, il y a une peinture d'une certaine jeunesse éternelle à l'apparence écervelée mais qui cherche peut-être dans ce désir fou du plaisir un exutoire à des angoisses cachées, on ne le saura pas vraiment et les ravages de ce désir sexuel dérisoire au travers de ce type berné et qui, fin prévisible, finit par dessoûler et se retrouer seul face à lui même sale et ridicule sur la plage, abandonné.

La photographie est correcte et les scènes sur la route dynamiques, même si le film tire un peu en longueur par moment. Enfin, vous connaissez mon goût pour la couleur, j'aurais préféré une pellicule chatoyante sur les paysages de plage, les carrosseries de voitures et les bikinis..

Au global, un film que j'ai apprécié 4/6.

Jolie critique mon bon Sergent.

En effet, je crois même que le jeune blond appelle Antonio l'ingénieur (lorsqu'il le poursuit en voiture jusque dans les dunes) avant même le repas où il leur dit être ingénieur.

Nous aurons peut-être l'occasion de revoir la belle Catherine Spaak lors de la prochaine séance spéciale 86 Jacques Perrin

[sergent latrique]

Quand j'ai vu que les sous-titres français étaient décalés, j'ai écouté plus attentivement et en mettant les sous-titres anglais (qui sont bien synchronisés) pour ne pas perdre de dialogue.
Ce qui est intéressant aussi dans cette description des deux générations, c'est l'opposition entre les jeunes qui vivent l'instant présent (avec ces changements incessants et presque fatigants à la longue) et l'homme mûr qui est plus dans le calcul pour arriver à ses fins. C'est lui l'homme du passé avec ces flash-backs et ces scènes imaginaires d'un futur impossible.

J'essaye de regarder le complot rapidement.

[jolan]

Oui, quand on est jeune on veut profiter de ce que peut offrir chaque journée, en se disant qu'elle va être exceptionnelle, en faisant tout pour la rendre exceptionnelle, en s'amusant, en inventant et multipliant les activités, en jouant à aimer, à créer. Seul compte l'instant présent et son insouciance.
Quand on a passé un certain âge, on sait qu'une journée ne sera qu'une journée de plus. Alors on la regarde passer comme on les regarde passer toutes depuis trop longtemps.
Le personnage d'Antonio veut donc croire en un futur avec une jeune naïade, mais il n'a rien compris à son tempérament volubile qui se moque de lui.

C'est vrai que le film reste en tête, même après plusieurs semaines, mais je pense que c'est surtout dû à la Spaak plus qu'à la qualité de l'oeuvre en elle-même.

Je mate "Le Complot" demain nuit

[jolan]

Bon.
Alors.
Bah c'est pas fameux.

Le Complot – René GAINVILLE – 1973
Quel ennui. Difficile de se passionner pour un film qui ne raconte rien. Ou si peu. Et qu'est-ce que je m'en fiche d'ailleurs de toutes ces petites histoires d'espionnage à la noix... A aucun moment je n'ai suivi l'intrigue, et je n'avais aucune envie de savoir de quoi il retournait tellement c'est secondaire. Sauf qu'il n'y avait rien d'autre à se mettre sous la dent. Toutes ces scènes de discussions stériles dans des bureaux, des couloirs, pfff. Du cinéma vieillot (dans le mauvais sens du terme, j'adore le vieux cinéma), bavard (au mauvais sens du terme, j'adore les films avec de nombreux et beaux dialogues), sérieux (qui se prend au sérieux), gris et poussiéreux. Beaucoup de mouvements de caméra qui ne servent à rien. Jolie petite partition de Michel Magne (utilisée sur deux à trois minutes)

Pour ce qui nous concerne, à savoir Michel Bouquet, c'est toujours le même jeu, froid, droit, monocorde (plus une voix qu'un jeu d'acteur d'ailleurs) dans le même genre de rôles. Avec parfois ce petit pincement cynique (voire malicieux) dans le regard ou la voix. Qui conviendra bien davantage à ses rôles de vieillards en fin de carrière. Bref, un jeu sans âme. Celui qui s'en sort le mieux est bien Michel Duchaussoy. Par contre, à noter, beaucoup de comédiens (dont certains que je ne connais pas) à belles voix, dans un seul et même film. Il ne manquait que Dominique Paturel et Jean Topard et il remportait la palme.
1/6
EDIT : Ah oui, du coup ça manquait de femmes et de romantisme. Normal me direz-vous. Un film d'hommes. D'hommes qui jouent à faire la gue-guerre. J'ai du mal avec les films d'hommes. Or pour moi le cinéma comme je le dis souvent, et je pense que ça se voit ne serait-ce qu'avec mon avatar, c'est avant tout les actrices. Bref.

* * *

Bon, je vais regarder quelques autres films avec le Bouquet en vous attendant.
On pourra ensuite faire la séance en hommage à Jacques Perrin, si vous en êtes d'accord.
Et je pense qu'après on pourra repartir sur nos propres listes.

[Mr Degryse]

Ou la la ! Mauvaise pioche. C'est longuet, peu voir pas intéressant. Plombe par une mise en scène plate. Oury est un génie à un côté. On se croirait dans les scènes sérieuses d'espionnage du grand blond ( Rochefort sur le même ton dans les 2 films renforcecette sensation).
Ce n'est jamais intéressant, peu compréhensible ( enfin j'ai somnole cela n'aide pas). J'ai cru que le grand blond était limite une parodie de ce film mais il est sorti avant.

J'ai eu envie de me relire Un général, des généraux de Boucq pour rire un peu après tant de sérieux pesant.

Et décidément, honte à moi, je ne suis toujours pas convaincu par Bouquet

1/6

[jolan]

Ah, on est bien d'accord, c'est pas que moi qui pense à mal donc.

Faut mettre une note par contre

Le mot m'est revenu après, en me relisant et sur "monocorde" : monolithique.
Son jeu.
Froid comme la pierre.

[jolan]

Je nous concocte une liste pour la séance hommage à Jacques Perrin ?

[Mr Degryse]

Ouaip

[sergent latrique]

Ouaip aussi. J'ai vu la moitié du complot, je vais m'efforcer de visionner la fin, mais bon, l'impression générale est plutôt ennuyeuse alors que le sujet pouvait être passionnant.

[pabelbaba]

Des films sur l'OAS il n'y en a pas des masses. Celui-là m'avait plu parce que le gros casting permettait de proposer des personnages aux profils très divers et de nuancer les opinions à propos des actes commis pendant cette période. Pourtant je ne suis pas friand de ce genre de films d'espionnage bavard, genre Le Serpent ou Espion Lève-toi.

[jolan]

Tellement divers qu'on est vite perdu je trouve...

* * *

Bon, voici la liste pour Perrin, et là aussi, comme il y a beaucoup de films (dont ceux qu'on a déjà tous probablement vus), on attribuera 3, 2 et 1 points

1960 : La Fille à la valise de Valerio Zurlini (avec Claudia Cardinale)
1960 : La Vérité de Henri-Georges Clouzot (très beau film, le plus beau rôle de Bardot AMHA, mais rôle mineur de Perrin)
1961 : Les croulants se portent bien
1962 : Et Satan conduit le bal
1962 : Journal intime (Cronaca familiare) de Valerio Zurlini
1963 : La Corruption de Mauro Bolognini 
1963 : Le Procès des doges
1964 : La Vie ardente (avec Catherine Spaak)
1965 : La 317e Section de Pierre Schoendoerffer
1965 : Compartiment tueurs de Costa-Gavras
1966 : Le Chevalier à la rose rouge
1966 : Un homme à moitié
1966 : L'Horizon de Jacques Rouffio
1967 : L'Écume des jours 
1967 : Les Demoiselles de Rochefort
1967 : Un homme de trop de Costa-Gavras
1968 : Vivre la nuit de Marcel Camus
1968 : La Petite Vertu de Serge Korber
1969 : L'Invitée de Vittorio De Seta (rôle mineur je crois)
1970 : Peau d'âne
1972 : L'Étrangleur de Paul Vecchiali
1973 : Home Sweet Home 
1976 : Le Désert des Tartares de Valerio Zurlini
1977 : Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer
1982 : L'Honneur d'un capitaine de Pierre Schoendoerffer
1982 : Les Quarantièmes rugissants de Christian de Chalonge
1984 : Le Juge