Une bien belle surprise que ce titre.
Je ne connais pas les nouvelles, donc pas d'avis sur l'exercice "adaptation".
Le découpage en 3 visions/chapitres (+l'épilogue) fait en effet, comme Jet² l'a dit, penser à Berceuse Assassine, même si ce n'est pas totalement semblable.
La force de ce récit tient dans son côté psychologique et intimiste, chaque chapitre faisant grandir le doute jusqu'au dénouement.
F. Colin déroule une intrigue prenante où le lecteur devient témoin de la vision du protagoniste-narrateur.
Chaque point de vue complète et enrichit le précédent.
Les dialogues sonnent juste, les voix off apportent ce qu'il faut d’éléments sans surcharger la narration.
L'auteur nous fait vivre de l'intérieur les moments retranscrits, au point d'éprouver de l'empathie pour chaque protagoniste (malgré ses défauts).
Niveau dessin, S. Goerg restitue à merveille l'ambiance 50's (telle que je me l'imagine en tout cas).
Les tons pastels (aquarelle?) donnent un charme suranné aux planches que j'ai apprécié même si, au départ, je n'étais pas forcément client du dessin.
Bref, un polar intimiste réussi où la tension monte au fil des pages comme l'envie de découvrir ce qu'il s'est passé et donc, que l'on dévore d'une traite.
Petit bémol moi aussi sur l'épilogue, qui pose question quant à ce qu'il est censé apporté/ajouté une fois le meurtrier révélé.