Bonjour,
Je suis scénariste/écrivain, je viens bientôt publier mon premier conte (genre: merveilleux païen) dans une petite maison d'édition.
Je suis aussi graphiste inscrit à la mda et ai tout juste commencé ma propre bd dans ce goût là:
http://en-attendant-la-censure.over-blog.com
J'aimerais collaborer avec un/des dessinateurs sur d'autres projets, puisque mes goûts ne se limite pas à l'humour noir.
Dans le domaine du fantastique voici un extrait de mon univers:
"Dans un bois luxuriant où tous les arbres s'élevaient aussi haut que la cime du ciel, en siégeait un particulier. Il n'avait rien qui le différenciait de ses congénères, sinon une écorce un peu plus accidentée, signe d'une longue vie passée à regarder le monde changer. Son odeur de sève, bien qu'agréable, ne sentait pas meilleur que n'importe quelle odeur de sève. Sa frondaison était presque aussi belle et abondante que la majorité d'entre eux, un vert resplendissant, mais après tout un vert comme les autres. Ses racines s'extirpaient par endroit d'une terre meuble et où quelques champignons vagabonds avaient décidés de se reposer, celui-là ou celui d'à côté peu importe, tous sont magnifiques, mais ils n'en restent pas moins semblables. L'herbe qui le bordait était elle aussi bien verte, enfin, pas tout à fait, car chaque brin à sa pointe était écarlate et luminescent. Elle offrait à voir une impression de champ de minuscules coquelicots, inondant le bois d'une lumière rougeâtre et chaude. Ainsi, malgré les épais feuillages des arbres qui empêchaient le soleil de percer, le lieu était constamment éclairé par ces milliers de courts et ridicules petits morceaux de vies. Elles étaient comme des lucioles, des guides indispensables aux voyageurs téméraires qui parfois s'aventuraient ici. Ces hommes, rares et intrépides, aujourd'hui n'étaient pas là, alors qu'il y avait bien longtemps ils avaient été des centaines à parcourir cette terre, pour des raisons qu'eux-mêmes oublièrent.
Notre arbre était donc un arbre tout ce qu'il y avait de plus commun. De sa petite beauté il contribuait bien évidemment à celle du bois, mais, si comme un simple promeneur nous étions passé devant lui, nous n'aurions jamais été transcendé par son apparence. En revanche, comme la beauté se cache à l'intérieur des hommes, le mystère se terre dans celle des arbres. Et celui-ci, m'entendez-vous bien, celui-ci, dissimulait dans ses entrailles la plus grande des plus grandes légendes du millénaire. Il abritait Légende."
Début d'un scénario qui me taraude depuis un moment.
Dans le domaine du réaliste, néanmoins cela reste de la fiction, voici le début d'une grande nouvelle pour que vous jugiez mon style parfois très cru:
"Bon, je suis dans un fauteuil tout défoncé, les ressorts me triturant le cul à la manière d'Édouard aux mains d’argent quand il a envie de vous peloter, et je me sens tout à coup mélancolique. Peut-être est-ce cette musique que j’écoute ? Cet air qui vient de l’appart au dessus, empreint d’une tristesse nostalgique. Vous savez, non ? Comme si le compositeur l’avait faite pour vous ? — un connard prétentieux, j’en suis sûr.
Inexorablement, la mélodie échappée de ce voisinage s’insinue dans ma tête, elle pose ses affaires de baroudeur, déjà fatiguée d’être descendue de seulement un étage, puis elle se met à me susurrer des tons doucereux. Je sais que je ne devrais pas me laisser aller à ce chant sirénien, car tandis que je m’apaise, elle sort un affreux scalpel pour m’ouvrir le crâne. Elle incise mon hippocampe, avec perversité, d’où elle extrait un vieux souvenir. Un de ces vieux souvenirs à la con, un de ceux que l’on ressasse sans cesse, comme si on pouvait revenir en arrière et le modifier, l’arranger de telle sorte que notre vie aujourd’hui serait différente. A cause de cette mélodie je le repasse et repasse, je fais les choses en omniscient, puis je pense à mon présent, à ce qu’il aurait pu être, et là je suis certain que mon existence aurait été merveilleuse. Oui, merveilleuse. Bien sûr ce n’est qu’une illusion, je le sais, mon passé ne peut être modifié. Pourtant j’aime à le faire, je me délecte de cette noirceur. Mon âme engloutit avec avidité la nourriture nostalgique, elle y prend son pied. J’y trouve mon compte aussi, bien que, paradoxalement, je me maudisse de ce plaisir.
Enculé de voisin et sa musique de merde, tout à l’heure j’irai lui foutre un coup de chevrotine."
Bon, tout cela parait un peu long, mais mon idée est de collaborer avec des dessinateurs qui apprécieront mon registre. Le but étant de débuter un projet et de le proposer après une dizaine de planche à des éditeurs.
J'apprécie bon nombre de graphisme, l'essentiel, pour moi, est d'y trouver une once d'originalité.
En espérant attirer l'attention de bons dessineux.
