de Grhyll » 13/05/2005 20:57
Alors un de mes scénars :
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Case 1 : Une vitre en plastique sur laquelle de grosses gouttes de pluie s’écrasent, vue de très près, avec derrière, complètement flou, un menton.
Texte : « Je m’appelle Tristan Truc. »
Case 2 : Même vue à peine reculée, on voit le haut du cou et presque le début des lèvres.
Texte : « J’ai 15 ans depuis quelques jours. Demain c’est la rentrée en cours. Dès ce soir, je débarque dans l’internat. »
Case 3 : Vue de l’intérieur du bus, la tête de Tristan, appuyé sur la vitre du véhicule, le visage dénué d’expression. A l’extérieur, derrière la muraille de la pluie, défile un quartier presque propre. Le temps est plutôt sombre, c’est en fin d’après-midi.
Texte : « Je ne connais pas ce lycée, mais je sais qu’il n’y a que des internes, et que certains ne rentrent même pas pour les vacances, alors même qu’il est déjà interdit de rentrer le week-end. »
Case 4 : On voit le bus s’éloigner dans cette rue banale, avec derrière la vitre le visage de Tristan et, devant et derrière, d’autres adolescents, mornes ou joyeux, seuls ou à plusieurs.
Un autre :
Project Goldchain
Chapitre 1, verset 1
Prologue
La scène est sombre et incohérente ; un assemblement de câbles et de machines maintient un humain immergé, la tête vers le bas, les bras étendus de manière à former une croix, dans un liquide verdâtre. Une voix se fait entendre :
« Arronis… Arronis ! Réveille-toi. »
Un jeune homme ouvre les yeux, couché à plat ventre sur un lit. À son côté, une fille d’à peu près de son âge dort paisiblement. Le garçon se retourne sur le dos, et le lampadaire défectueux de la rue voisine qui éclaire la scène s’éteint. Lorsque la lumière revient après cette courte interruption, un double du héros se trouve dans la pièce, et se jette sur lui et l’agrippe brutalement à la mâchoire et en criant :
« Réveille-toi ! »
Le jeune homme se réveille en sursaut, le visage couvert de sueur froide. Il se lève du lit, regarde la fille, la même que dans son rêve, et marche jusqu’à une baie vitrée. Il colle son front contre le verre en pensant :
« Arronis… C’est moi… ce doit être moi. C’est toujours ainsi qu’on m’appelle dans mes rêves... et… mes visions. Saloperie d’amnésie… »
Il se retourne vers la fille, la regarde un instant.
« Et Nara. Le reste de mon univers, pour l’instant. Elle et ses amis, sans qui je serais mort depuis quelques mois déjà au fond d’une ruelle infâme… Elle qui m’a raconté l’histoire de ce monde qui m’est inconnu. »
Son regard se porte sur l’ombre étendue au dessus de sa cité.
« Premier Janvier 2000, minuit. Le Bug Informatique met tous les pays industrialisés à bas. L’économie s’effondre immédiatement, le monde entier connaît la crise. Le chaos s’étend sur la planète à travers les innombrables émeutes qui en découlent. L’ancien système informatique ne se relève pas, mais le salut apparaît, à travers Bill Zibbuth, dirigeant de Zibbuth Inc. Il met au point un système capable de fonctionner partout, avec les appareils de l’époque, révolutionnant la planète en quelques mois. Zibbuth devient l’homme le plus puissant sur Terre, et est tout naturellement proclamé Empereur Mondial. Il est l’unique humain à avoir l’accès à la technologie de clonage lorsqu’elle est créée.
« Un groupe de fanatiques religieux s’élève peu à peu contre le phénomène, mené par François Goldchain, et les joutes verbales du début dégénèrent rapidement, partageant l’humanité en deux camps ; la troisième guerre mondiale est lancée, et dure plus d’un siècle ; cent ans au cours desquels la technologie ne cesse de croître : une forteresse volante gigantesque, nommée Emporium, est créée par Zibbuth. Ce dernier finit par emporter la guerre, face à une Rébellion usée par ces batailles incessantes en leur naturelle défaveur. Emporium est stationnée au-dessus de Montréal et Laval, et devient une cité pour les plus riches. Un mur d’enceinte est construit autour des deux villes, qui deviennent une immense prison pour les opposants, bien que la majorité des détenus n’aie rien contre le pouvoir ; j’y suis bien, moi.
« La Rébellion Goldchain se fit de plus en plus discrète, jusqu’à ce que l’on n’en entende plus parler, voici soixante ans.
« Nous sommes aujourd’hui en 2304, enfermés dans cette ville, purgeant la peine due aux idéaux de nos ancêtres… »
Une voix féminine retentit derrière Arronis, qui s’essuit le visage après se l’être lavé.
-Arronis ?... C’est encore un de tes cauchemars ?... Viens te recoucher… il est trop tôt… »
L’interpellé rejette la serviette sur le séchoir, lance dehors un dernier regard, dénué d’expression, et s’allonge à nouveau. Nara le prend dans ses bras, tandis qu’il garde les yeux dans le vide. Il pense :
« Le seul passé que je ne connais pas, c’est le miens… »
Le réveil indique 3H15.
Fin du Prologue.
Voilà, en fait ce sont mes deux modes d'écriture, suivant les attentes du dessinateur.