Je viens de terminer, et voici mon avis à chaud, très mal rédigé, mais je suis super en retard ce soir, donc désolé si mes phrases sont un peu mélangées ou mal foutues...
Et bien c'est pas mal. Mais, ce n'est pas du tout la "claque" annoncée. Cela se lit bien, même si j'avoue ne pas avoir ressenti énormément d'émotion.
La structure narrative volontairement "fractionnée", mélangée, pour signifier la maladie de notre personnage principal fonctionne bien, quant aux graphismes, ils collent tout à fait. Donc sur ces deux aspects, ça le fait.
Mais alors qu'est ce qui a fait que je n'ai pas adhéré plus que ça ? Surtout avec un thème aussi fort ! Tout simplement (à mon avis) parce qu'on ne connait pas vraiment les personnages. Si le thème du livre est la perte des souvenirs, la disparition de sa personnalité, la souffrance des proches (donc cette foutue Alzheimer) et que l'auteur du scénario ne nous raconte pas grand chose sur des personnages, comment peut-on s'émouvoir pour eux ?
Aurélie aurait pu être, par exemple, un super outil dramaturgique pour nous raconter en détail l'histoire de Florent. Mais la seule chose qu'on sait de lui c'est qui a participé à mai 68 (quel intérêt dramaturgique au fait ?), que sa femme s'est peut être suicidée, et qu'il a perdu sa fille dans un bateau (à ce sujet on ne sait pas comme il l'a retrouvé). Et c'est tout. On ne connait pas ses goûts, on n'a presque aucun aperçu de ce qu'il a vécu avec sa fille (sauf quand elle quitte la maison, ce qui fait maigre pour avoir envie de les voir se réconcilier).
Et c'est la même pour Aurélie. Au final, qui est-elle ? Pourquoi ce revirement ? Qu'est ce qui fait qu'elle lui pardonne puisque les souvenirs communs sont rares et qu'elle lui en veut ? A ce sujet, il semble qu'elle lui en veut pour des faits antérieurs au décès de sa mère (l'histoire avec la nourrice). S'il ne s'est finalement rien passé, comment a-t-elle put se monter la tête ? Et du coup, sa mère s'est-elle suicidé ?
Quand à sa mère, on ne sait absolument rien d'elle, sauf qu'elle est anglais. Une nouvelle fois, c'est ultra-maigre pour éprouver de l’empathie lors de son décès, et partager la souffrance du personnage principal. On n'aura jamais profité de leur histoire d'amour...
Je comprend la volonté de l'auteur de vouloir nous mettre dans la tête du personnage principal, mais comme il ne lui reste rien de sa vie, c'est courir le risque de ne pas avoir grand chose à donner au lecteur.
Cela fait beaucoup de questions, de maques, d'incertitudes, ne sachant plus ce qui est vrai, ou pas, face à des personnages impalpables, sans réelle histoire, qu'au final j'ai suivi cette BD sans ennui, mais sans passion. Et c'est bien dommage...