edgarmint a écrit:Ça me rappelle Casterman avec Dernière station avant l’autoroute, déjà à l’époque, ça t’avait chagriné camarade MLH !
Quelle mémoire !!! Tu manges du poisson pour faire le plein de phosphore ou tu te fais des fiches sur chacun d'entre nous ?
edgarmint a écrit:En les parcourant en librairie, je me rappelle avoir pensé y retrouver quelque chose dans la veine du film Ressources humaines ou de la bande dessinée Vider la corbeille.
Ressources humaines est effectivement une très bonne référence concernant le monde de l'entreprise mais pour ma part j'ai plus pensé en amont à quelque chose comme
Violence des échanges en milieu tempéré qui est plus proche du monde de l'audit.
edgarmint a écrit:Pour revenir au bouquin, ce qui est tout de même plus intéressant, quand je parle de l’autre fin, je veux évoquer quelque chose de très discret dans l’album, presque anodin, mais tout à la fois d’une grande finesse et d’une grande puissance évocatrice ... et là, je vais spoiler :
Lionel, théoriquement un mec calibré en comptabilité, qui par son incompétence inavouée (véritable inconséquence) entraîne la chute de son frère. Pour moi, ça aurait dû finir là-dessus (tout le mécanisme dans lequel Lionel est embringué est résumé par son histoire avec son frangin), j’ai perçu cela avec une véritable violence, parce que c’est profondément ancré dans le domaine du possible, ce qui n’est pas le cas de la fin qui nous est proposée (comme écrite pour justifier la note éditeur !), qui est totalement sur-jouée, avec la perte de crédibilité que cela entraîne, ce qui est fort dommage. A l’instant où Lionel passe à l’acte, je déconnecte, je n’y crois plus.
Cela ne doit rien enlever au plaisir de lecture que j’ai eu en lisant cet album, d’une part, parce que ce que je considère comme une erreur ne concerne que la fin de l’album et qu’elle n’engage pas ce qui a précédé avec elle, et d’autre part, parce que j’y ai trouvé cette autre fin possible qui me comble. Cela sans parler que le reste de l’album est sacrément bien foutu, l’art de donner du sens aux éléments disséminés à droite, à gauche, est bien maîtrisé par l’auteur, ce qui donne une bonne densité au contenu. Ouaip, une bonne lecture pour moi.
Un peu de spoiler également
C'est une bonne analyse car c'est clair que l'histoire avec son frère tout comme la "relation" avec son ex-coloc cadrent très bien avec le personnage de Lionel qui s'accommode de son incompétence. L'intervention de Simon est bienvenue tant elle renforce le côté pathétique de Lionel dont le seul talent est finalement peut-être d'être un funambule qui trompe son monde. Malheureusement, le rôle que l'auteur fait jouer à Simon et le final avec Lionel qui bascule d'un coup gâchent tout cela. Non seulement le dénouement arrive brutalement mais il ne cadre pas avec le reste de l'histoire et apparaît comme peu crédible.
C'est clair que sans cette fin je considérerais cette bd comme excellente avec notamment les finesses que tu évoques mais contrairement à toi, j'ai du mal à faire abstraction du final pour la juger.
Avec le recul (et nos échanges) je perçois mieux les aspects positifs de l'ouvrage mais une bd est un tout et je n'arrive pas à me dire que cette fin n'est jamais arrivée, elle influence mon jugement sur l'ensemble de la bd
Je me suis livré à une expérience amusante, à savoir identifier les passages qu'il conviendrait de supprimer à la fin de l'histoire et le conseil que je donnerais à ceux qui viennent d'acheter ce livre est le suivant avant de le lire :
- Arrachez les pages 83/84.
- Passez un coup de bombe sur la page 85.
- Arrachez les pages 95 à 100.
- Collez entre-elles les pages 104 et 105.
- Arrachez les pages 109/110.
Le plus étonnant, c'est que même si tout n'est pas parfait dans la succession des scènes, ça tient vachement mieux la route comme final