
Bienvenue à l’usine suit les pas de Bastien qui se fait embaucher dans une usine. C’est son premier travail, un travail provisoire dont il profite pour faire un reportage dessiné.

Derrière son regard social sur ce monde hiérarchisé et ses conditions de vies éreintantes et ravageuses, l’auteur ne peut s’empêcher aussi de laisser transparaitre au fil des pages une profonde fascination pour ce monde à part et ceux qui le peuplent. L’usine est un univers à lui tout seul, un organisme vivant, organique et mystérieux, qui marque profondément ceux qui y vivent.

Le dessin épuré et naïf qui devient plus chargé et grouillant quand on s’enfonce dans les entrailles de l’usine et de sa fonderie renforce cette impression d’un univers parallèle, une réalité d’un autre temps, dans lequel l’auteur n’arrivera jamais à s’intégrer complétement. L’aspect le plus intéressant de ce livre étant sans doute de mettre en avant la façon paradoxale dont les travailleurs perçoivent cette usine, qui est à la fois un calvaire et leur seule ressource, leur place dans la société.
