de kafkarnum » 07/01/2017 16:42
LA NOTE D’INTENTION
Les premiers pas de Paulo à Athéna city
An 2641 du monde des corporations, Paulo veut devenir chevalier, il fait le voyage depuis sa province natale pour entrer chez Athéna, la corporation la plus puissante du monde.
Dès son arrivée, il s’attire des ennuis. Ses mésaventures sont à l’image du talent du jeune homme et lui présagent un destin exceptionnel.
Vers une nouvelle renaissance ou le réenchantement du monde
La Saga est un chaînon hybride qui mêle science-fiction et chevalerie, roman-feuilleton et manga. La saga propose une vision futuriste tout en renouant avec le meilleur de notre passé.
Le monde des corporations constitue un univers complexe qui met en scène 3 mondes volontairement anachroniques : la corporation Athéna hypermoderne, l’Empire moderne et la région des bohémiens qui renvoie à une époque mixte entre l’antiquité et le moyen-âge.
Les chevaliers disposent de pouvoirs spectaculaires et s’efforcent à rester loyaux envers la corporation et leur devise « concilier le réel et l’idéal ». Tout au long du récit, Paulo et ses amis chevaliers Cosme, Ajax et Gauvain font preuve de bravoure et d’honneur. Leur amitié profonde suscite l’optimisme et l’envie de découvrir le futur.
Dans le contexte de la fiction, la devise doit s’entendre du point de vue fantastique où tous les mondes sont possibles, où le réel et l’irréel coexistent en permanence. L’irréel est ce que nous appelons aujourd’hui « virtuel », ce qui constitue aujourd’hui notre nouvelle utopie. « Athéna ou le Monde des corporations » se tourne résolument vers cette utopie et les nouvelles formes d’expression artistique qu’elle permet. La série se place à l’avant-garde en essayant de fusionner cinéma, animation, jeu vidéo et réalité virtuelle.
Une découverte passionnée de l’inconnu
Crise après crise, le système s’adapte mal à notre nouveau mode de vie dû au progrès technologique et à la mondialisation. Je pense que notre désarroi ne provient pas de notre condition matérielle mais de notre incertitude face à l’avenir.
La saga s’inscrit dans une perspective longue et projette le spectateur dans plus de 600 ans. Le monde des corporations met fin à toutes ces interrogations. Elle parle de notre condition en occultant le quotidien. « Athéna ou le Monde des corporations » se jette à corps perdu dans l’aventure et nous propose un monde réenchanté grâce à la technologie.
Contrairement à la majorité des films de science-fiction, la technologie n’est plus seulement le sujet d’aliénation habituelle, la fin de l’humanité ou la domination de la machine. La technologie offre au contraire la possibilité de perspectives infinies. Elle peut agir comme un poison, mais aussi et avant tout comme un remède.
Un Algorithme poétique, une épopée narrative
L’Algorithme est un instrument de pouvoir qui place Athéna dans une position dominante sur les autres corporations. L’algorithme permet de prédire l’avenir et de générer de nouvelles réalités quantiques. L’algorithme est un élément constitutif de la narration, composé par une multitude de réalités qui en apparence s’imbriquent les unes aux autres mais qui en réalité se superposent ou se télescopent.
Paulo avec l’aide de Cosme, Ajax et Gauvain est amené à combattre contre les forces de l’Empire et la machiavélique Mylène, à éviter les pièges tendus par Rhadamanthe et la tentation totalitaire de Roxane.
Paulo plus que les autres est au cœur de tous les dangers. Son destin est de devenir un chevalier exceptionnel, mais les difficultés sont à la mesure de ses facultés hors du commun. Heureusement Paulo peut compter sur la fidélité de ses amis chevaliers pour braver les dangers, et sur Mylène qui vient finalement à son secours au pire des moments.
Le parcours quantique de Paulo est un parcours initiatique et psychologique qui s’érige en projection cosmogonique. Son âme devient le point d’orgue d’un chaos général, qui conduit Paulo par la force de son intuition à développer naturellement la faculté des chevaliers, la mystérieuse néguentropie. Paulo appelle malgré lui son ange démoniaque à sortir des ténèbres.
Tant qu’il y a de la vie, il y a du mal
Le combat de Paulo contre son ange démoniaque relève d’un manichéisme récurrent dans la saga comme la rivalité entre Athéna et l’Empire. Pourtant le bien et le mal tendent à se confondre parfois.
Cette idée est poussée à son paroxysme chez le personnage de Roxane. La présidente d’Athéna souhaite étendre l’algorithme et son projet de « dématérialisation de la vie » au monde entier. Elle se transforme alors en Grande Inquisitrice pour reprendre la fable contenue dans le roman « Les Frères Karamazov » de l’écrivain Dostoïevski. Roxane souhaite résoudre le problème du tragique de la condition humaine grâce à l’algorithme, au prix de l’aliénation de leur liberté, elle offre aux Hommes le confort matériel (le mystère), une multiplicité de vies palpitantes (le surnaturel) et la vie bonne (l’autorité).
Une odyssée composée de littérature, cinéma et manga
L’idée de transposer le roman historique « Les Trois Mousquetaires » en récit futuriste, m’a apporté beaucoup de plaisir. En premier lieu celui de faire revivre des personnages aussi attachants que ceux de Dumas mais aussi celui de construire un futur original et cohérent à partir de multiples références culturelles et mythologiques.
« Athéna ou le Monde des corporations » emprunte la forme du manga et s’inspire en grande partie des « Chevaliers du Zodiaque ». Le récit comprend une architecture complexe à l’image d’œuvres plus récentes telles que Matrix et Inception, pour créer une science-fiction avant-gardiste à la frontière du jeu vidéo et de la réalité virtuelle.
La saga s’inscrit dans une tradition de culture populaire où le plaisir intellectuel se mêle à celui de l’imagination et du suspense pour offrir un divertissement stimulant.
Je me suis également inspiré pour les 2 derniers épisodes, de Mulholland Drive pour la fin laissée ouverte dans l'éventualité d'une série. Le chapitre 1 est à l’image de l’œuvre de David Lynch, un film à énigme, hybride entre le pilote et un long métrage.
L’amalgame de toutes ces références font de la saga une odyssée : l’aventure fantastique de Paulo Jones, dont les punchlines sont un hommage burlesque aux hexamètres dactyliques d’Homère ; où en réalité, rien n’est vraiment écrit ; où seul le temps du jeu compte, celui qui suit la ligne de vie du personnage et s’écoule doucement vers le Game Over.