de wims » 27/01/2008 01:04
Tiens, je viens de voir... Bizarre qu'on ait attendu la sortie du tome 4 pour parler de cette série. Je croyais qu'il existait déjà un topic, je croyais même y avoir posté déjà mes avis au fil des tomes (ma mémoire me fait défaut ou quoi ???), et là j'ai cherché un sujet sur Al... et apparemment rien, à part celui là ! Ben moi ça me troue le cul!.. On attend le tome 4 pour parler d'Al Togo !!!!
Bon en même temps, je ne suis pas vraiment étonné ! Et ça tombe bien, car au delà de la série dont on parle ici, en fait c'est vraiment caractéristique de l'univers de la BD : des fois comme ça, il sort quelques ptits bouquins qui paraissent inapercus, alors que toi t'as super bien aimé. Mais je sais pas, le public est closed, et même si toi t'es open, voilà la série se termine car le public ne suit pas.
Et le pire, dans le cas de Al, c'est que j'ai compris pourquoi. Car Al n'est pas une série facile d'accès. Je m'explique. Petit résumé quand même, pour ceux qui auraient raté le coche : n'allez pas croire, si je vous la conseille, qu'Al Togo est une série complètement transcendante qui va vous faire revoir tout le genre de la BD policière. Mais elle elle a deux qualités : déjà, elle se lit superbement bien. Ensuite, elle laisse quelque chose. Mais attention, avant d'être une série purement policière, elle laisse une empreinte d'humanité.
Pour s'y intérresser, d'accord il faut aimer le trait clair de Savoia (moi perso j'adore), et d'accord il faut aimer les BD assez linéaires, où la finalité n'est pas d'être littéralement transporté par un scénario policier du feu de dieu, parfaitement alambiqué. Je vous le dis cash : c'est loin d'être complètement hallucinant par ses rebondissements, son intensité d'action, ou l'importance des missions que la série nous propose. Sommes toutes, Al'Togo est une série BD très... simple. Et c'est justement pour ça que j'aime cette série. Inutile de me demander pourquoi, je ne saurais même pas vous l'expliquer.
Al'Togo, sans dévoiler le leitmotiv scénaristique que l'on découvre seulement au tout début du tome 4, c'est l'histoire d'un black qui va rentrer dans les forces de l'Europolice, tout en y apportant quelque chose d'humain, parfois maladoitement, parfois très habilement, mais en tout cas comme il se sent gérer la situation. L'Europolice, c'est cette force de l'ordre dont le 4ème de couv annonce cash (peut être à tord, mais je dirais après pourquoi) toutes les obligations : celles de règler les problèmes cohexistants entre les frontières, lorsque les polices nationales ne sont plus compétantes. Alors bien sûr, on pourrait d'attendre à des scénaris calés, techniquement parlant, traitant de rouages d'une organisation que l'on croit sans faille. Alors que c'est tout le contaire, tout simplement parceque la série se centre sur Al, qui est un être avant tout humain. Et "humain" avec tous ses défauts, il abordera ses devoirs de façon très expérimentale, perturbant alors tout le professionnalisme de l'équipe dans laquelle il se voit intégré.
Mais on découvrira au tome 4, que tout ce qu'on croyait acquis n'est pas vraiment forcément bien compris. Que tout est raconté comme l'auteur a souhaité que l'on découvre Al, pour s'en faire une idée : humain au sens propre, et surtout loin, très loin de l'image qu'on se ferait d'un superflic. Alors qu'on aurait aimé voir Al comme ça, on aurait voulu s'attendre à ce qu'il fasse des miracles.
Une idée risquée, scénaristiquement parlant, car les missions imposées au fil des trois premiers tomes ne donnent pas forcément envie de continuer la série, par leur dénouement ou l'empotisme du héros. Elles se soldent pratiquement toutes de la même manière, par une impression d'avoir aimé la lecture, sans pour autant avoir vécu des moments mémorables, hautement calibrés, prédéfinis par un genre policier, où la finalité n'aurait d'autre but que de percer LE grand mystère d'une l'histoire.
Bref, voilà : le tome 4 d'Al m'a vraiment plu, et m'a fait comprendre les précédents. Il est vraiment superbement bien travaillé, tant sur le plan graphique que sur le plan scénaristique. Bref, il y a des séries où il faut attendre quelque chose avant de s'en faire une idée, et c'est le cas ici car dès les premières planches du tome 4, tout prend un sens différent. J'aurais aimé que le public suive, bien sûr. J'aurais aimé découvrir d'autres missions de Al (même si elles n'auraient pas formé pas la vraie raison de la série) avant ce dyptique final. J'aurais aimé que cela continue, mais bon !
En tout cas j'espère qu'après l'ultime tome de Al, les deux auteurs aient encore des envies de travail en commun, car ce qu'ils ont fait ensemble jusqu'à présent m'a beaucoup plu, sans pour autant m'avoir complètement fait halluciné, et c'est suffisamment rare pour le souligner !
Vous savez c'est pas tous les jours facile d'être con.
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