Je n'avais pas gardé un grand souvenir de ma lecture de la première édition de Sand land, que je n'avais d'ailleurs pas achetée : j'en avais gardé l'impression de quelque chose d'assez fade après les énormes combats de Dragon ball. Glénat ayant sorti une édition perfect ce mois-ci, j'ai quand même voulu l'acheter, plus par complétisme que pour autre chose. Et finalement, j'ai été conquis, malgré un début un peu lent.
On est dans un monde désertique, dont les ressources ont été épuisées suite à un cataclysme naturel et aux guerres entre humains. La planète (ou la partie qu'on en voit) est occupée par des hommes mais aussi par des démons, tous cherchant avant tout à survivre alors que l'eau est devenue très rare et est principalement aux mains du roi qui en profite pour se remplir les poches. Rao, le vieux shérif d'une petite ville, Beelzebub, le fils du roi démon Lucifer et Thief, un vieux démon pas très courageux vont partir à la recherche d'une mystérieuse source cachée.
La quête rappelle fortement les débuts de Dragon ball, le côté grivois en moins (hormis une référence à la femme décédée de Rao, référence d'ailleurs plus touchante qu'autre chose) : on a des personnages principaux aux caractéristiques différentes, un héros principal très fort mais pas surhumain (il doit être à peu près au niveau de Son Goku au début de Dragon ball ; son père est beaucoup plus puissant mais il n'agit pas), des rencontres... Mais le fond est plus travaillé, Toriyama sachant où il va et ne faisant qu'une histoire assez courte. Ca rend le manga très agréable à lire, avec des personnages qui semblent caricaturaux au début mais dont on découvre aussi, au moins pour quelques uns d'entre eux (le roi reste juste un imbécile, Thief est le moins intéressant des personnages principaux), qu'ils ont parfois des traumas (Rao) ou qu'ils sont moins méchants qu'ils ne voulaient en donner l'impression (ça se voit dès le début pour Beelzebub, qui se vante de sa méchanceté en expliquant qu'il ne s'est pas brossé les dents deux fois de suite).
Il y a aussi de bonnes révélations, et notamment sur le sort des Picchis, qui fait penser à celui des Ishvals dans Fullmetal alchemist. Certains paysages et personnages (les swimmers) font aussi penser à Miyazaki. Les dessins sont efficaces, plutôt ronds et contribuent à rendre ce monde plaisant malgré son caractère post-apocalyptique. Ils sont même parfois superbes, en particulier sur la double page très détaillée dans laquelle Beelzebub découvre la source qu'il recherchait.
L'édition perfect mérite son nom : on a des pages couleurs au début et, à la fin, une interview très intéressante de Toriyama qui explique comment il a conçu son manga, des croquis et des dessins alternatifs commentés : j'aime beaucoup son 1er design de Lucifer, qui n'était alors pas qu'un simple sosie de Dabra, mais la pose conservée pour le manga est plus cool que l'initiale :