Mot de l'éditeur :
"Je m'appelle Etienne et je suis alcoolique..." Ainsi commence le soliloque de cet homme qui revient sur son histoire et ses souvenirs. En une phrase, tout est dit, ou presque.
Bruxelles, été 1979. Dans la prison où il travaille, Etienne boit. Perdu, comme il l'avoue, "sur une mince frontière entre ordre et désordres". En délicatesse avec sa hiérarchie, il est contraint à la démission. Très vite, c'est la dégringolade, la chute sans fin. Etienne rejoint les exclus de la rue, ponctue de cuites répétées cette errance presque immobile, cette lente dérive.
Toulon, Marseille, Paris. Se saboter par la boisson, obstinément. Son naufrage intime, son no man's land à lui. Peu d'ouvrages de bande dessinée avaient encore abordé de front la question de l'addiction alcoolique. L'album d'Etienne Schréder le fait avec un mélange rare de pudeur et d'impudeur, de retenue et d'abandon. L'accent de l'authenticité.
Né à Bruxelles en 1950, Etienne Schréder est venu à la bande dessinée après plusieurs détours. Étudiant en droit, il bifurque vers la Criminologie et travaille en milieu pénitentiaire durant cinq années. Ses premiers récits en noir et blanc paraissent en 1989 dans le magazine (À Suivre). En 1990, il devient dessinateur à part entière, participe à l'élaboration graphique du film Taxandriade Raoul Servais et fait paraître plusieurs albums : Le Secret de Coïmbra et Loups chez Arboris, La Couronne en papier doré (Casterman), Les Architectes du temps (Ebel), Le Crocodile enchaîné (Audoin), Le Vol d'Icare (Glénat).
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