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« Les Petites distances est le titre le plus juste une fois qu'on a lu l'album »

Entretien avec Véronique Cazot et Camille Benyamina

Propos recueillis par L. Gianati Interview 11/07/2018 à 11:59 6100 visiteurs

Que sont Les Petites Distances ? Le stade ultime avant le contact ? Un jeu subtil basé sur les sensations ? Une épreuve pour deux amoureux dont les corps tentent de se rapprocher ? "Ce titre est le plus juste une fois que l'on a lu l'album" assure Véronique Cazot. Après le très remarqué Betty Boob, voilà encore un récit touchant et sensible joliment mis en images par Camille Benyamina.


Julie Rocheleau comme Camille Benyamina sont de Montréal. Existe-t-il là-bas un vivier de jeunes dessinatrices de talent ?

Véronique Cazot : C'est fou... D'autant que la dessinatrice avec qui j'ai réalisé ma première bande dessinée, Madeleine Martin, est aussi à Montréal (Et toi, quand est-ce que tu t'y mets ?, deux tomes chez Fluide Glacial, NDLR). Je crois que je vais aller vivre là-bas... (sourire)

Il n'y a donc aucun rapport entre le choix des deux dessinatrices...

V.C. : Non, d'autant que Les Petites Distances a été commencé avant Betty Boob. Le scénario des Petites Distances a été terminé il y a à peu près cinq ans et le dessin a été commencé il y a trois ans et demi.

Pourquoi un tel délai ?

V.C. : Camille a un boulot à plein temps. Betty Boob et Les Petites distances sont deux gros albums qui se sont faits en parallèle.

Vous avez déclaré que Les Petites Distances a connu de multiples rebondissements dans sa conception...

C. : Il n'y a pas vraiment eu de rebondissements même s'il est vrai que j'ai écrit énormément de versions. C'est une histoire que j'écrivais depuis au moins dix ans. Je voulais en fait en faire un film au départ et ça ne s'est pas fait. J'ai ensuite complètement transformé mon histoire pour en faire une bande dessinée.

Le titre a également été modifié plusieurs fois...

V.C. : Oui cet album a eu au moins six titres différents.

Pourquoi ne pas avoir conserver La Fiancée de l'homme invisible ?

V.C. : J'avoue que je préférais ce titre. J'avais proposé Les Petites Distances avant. Ce titre est peut-être plus poétique mais a une connotation très "cinéma indépendant" alors que La Fille de l'homme invisible fait plus comédie romantique. J'avais peur que le titre Les Petites Distances ne raconte rien pour quelqu'un qui ne connait pas la BD.

Pourtant, dès la première planche, le jeu des petites distances opère avec Max et le flux des passants...

Camille Benyamina : Oui. Moi, j'aime beaucoup ce titre. Max et Léonie habitent ensemble dans un univers un peu parallèle. Ils se frôlent et se ressentent... Le titre est très évocateur.

V.C. : C'était sans doute le titre le plus juste, mais une fois que l'on a lu l'album. Je me méfie toujours de mes titres. (rires)

Celui de Betty Boob est pourtant bien trouvé !

V.C. : Oui. Je pense que c'est le premier titre efficace de ma carrière. (rires) Je pense que j'intellectualise trop les titres et ce n'est pas forcément une bonne chose.

Quel est le personnage que vous avez imaginé en premier ? Celui de Max ou de Léonie ?

V.C. : C'est vraiment les deux. Pour moi, ce sont les deux histoires en parallèle qui m'intéressaient. Le sujet dès le départ était un homme invisible qui entre en interaction avec une femme névrosée. Les deux personnages s'apportent quelque chose mutuellement.

Créer un personnage qui disparaît, ce n'est pas un casse-tête, narrativement parlant ?

V.C. : Si, bien sûr. Je pense que ça a été encore plus difficile pour Camille. J'ai un peu simplifié la chose car dédoubler entièrement un monde, ça pouvait faire quelque chose de très chargé. Les pages n'auraient pas été compréhensibles au premier coup d’œil. Je pense que ça aurait sans doute été moins difficile pour un film.

Camille, vous avez choisi la transparence pour Max...

C.B. : Oui. Au début on s'est demandé si la solution n'était pas de mettre Max en noir et blanc. Finalement, la transparence était ce qu'il y avait de plus logique.

Comment avez-vous alimenté le jeu interactif entre Léonie et Max ?

V.C. : J'avais envie de penser aux sens : le toucher, le son, l'intuition, le goût, les odeurs... Je voulais aussi développer le côté subliminal.

L'invisibilité permet à Max de se donner beaucoup d'assurance...

V.C. : C'est ça. C'est aussi ce qui va le sauver lui, ça et l'amour. Il finit par s'affirmer quand il se trouve éloigné du regard des autres. Il va finir par exister et prendre de la consistance. Paradoxalement, privé du regard des autres, il s'éteint aussi d'une autre manière.


La fleur artificielle a son importance. Seule Léonie peut percevoir son odeur...

V.C. : C'est chouette que vous vous en rendiez compte... C'était le premier petit signe pour montrer que Léonie est fantasque, presque extralucide et qu'elle a un rapport différent avec Max. Cela donnait déjà une petite direction à l'histoire fantastique.

Comment avez-vous effectué le casting des personnages qui gravitent autour de Max et de Léonie ?

V.C. : La psy est venue très vite. J'aimais bien le fait qu'elle fasse le lien entre les deux principaux personnages, puisque c'est aussi une copine de Léonie. C'était aussi important de montrer que Max avait tout essayé avant de disparaître, qu'il avait en dernier recours décidé d'entamer une psychothérapie.

On ne comprend la marque de rouge à lèvres sur la nuque d'une copine de Léonie que bien des pages après. Jouer avec les lecteurs, ça vous amuse ?

V.C. : (Sourire) Je trouve ça toujours amusant de mettre des choses que l'on voit seulement au bout de quelques lectures.

Le parallèle avec les sans abris qui, eux aussi, sont invisibles du reste de la société ouvre une fenêtre sur l'actualité...

V.C. :  C'était intéressant d'explorer tous les mondes parallèles qui découlent de l'invisibilité.

Votre bande son, c'était Radiohead et Lou Reed ?

V.C. : Oui, entre autres ! Je tenais beaucoup à insérer dans l'album la chanson Paranoid Android de Radiohead.

Camille, dessinez-vous en musique ?

C.B. : Non, je dessine en films ! J'écoute en fait les bandes sons tout en jetant un œil de temps en temps en dessinant. Je regarde principalement des documentaires, des enquêtes... Comme mon travail dure parfois douze heures d'affilée, il me faut quelque chose à côté qui puisse me motiver.

Votre dessin est très différent de celui de vos précédents albums...

C.B. : C'est marrant parce qu'effectivement je ne voyais pas du tout le dessin de Chaque soir à onze heures ou Violette Nozière pour un projet comme celui des Petites Distances.

V.C. : J'ai en fait vu un dessin de Camille sur Facebook qui pouvait correspondre à ce que je recherchais. Cela a été un gros défi... Au début, elle a dû vraiment chercher le trait qui convenait le mieux.

C.B. : Ça n'a pas été si difficile que ça pour moi. J'aime bien changer de style d'un album à l'autre. Pour Les Petites Distances, il fallait que mon trait soit plus léger, plus poétique. Mes couleurs devaient aussi être moins lourdes. On a beaucoup travaillé sur le personnage de Max...

V.C. : Oui. Il ne fallait pas que ce soit un beau gosse, qu'il attire trop le regard. La seule chose dont j'avais envie dès le départ, c'est qu'il soit très grand, un peu paradoxal quand il s'agit de créer un personnage qui doit passer inaperçu...


Pour Léonie, il y a un peu de vous... non ?

V.C. : Oui... Pourtant, je n'ai pas le souvenir d'avoir demandé à Camille de faire un personnage qui me ressemble.

C.B. : En fait, tu m'avais juste dit que c'était une rousse avec des cheveux bouclés.

V.C. : Alors qu'au départ je l'avais imaginée brune.

C.B. : Sans doute parce qu'il y a aussi beaucoup de toi dans Léonie.

V.C. : Oui et je n'aurais pas assumé le fait de dire qu'elle devait me ressembler. Il y a eu plusieurs essais avec d'autres dessinateurs qui n'ont pas collé. Le dernier avait fait une rousse bouclée et, finalement je suis restée là-dessus. Et c'est vrai qu'en BD, une rousse est un personnage qui ressort au niveau du dessin. (sourire)

Elle a un côté fragile très attirant également...

V.C. : Oui. Beaucoup de personnes ayant lu le scénario l'ont trouvée antipathique.

Dû au fait de jeter les hommes dès le matin au réveil ?

V.C. : Oui, je pense. J'ai fait lire le scénario à beaucoup d'hommes.

C.B. : Le dessin adoucit le scénario je pense.

V.C. : D'un autre côté, je pense que la liberté sexuelle affichée n'est pas assumée par tous. Il y a des choses qui dérangent encore certaines personnes.



Propos recueillis par L. Gianati

Bibliographie sélective

Les petites distances

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  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
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Note: 3.7/5 (18 votes)

Betty Boob

  • Currently 3.50/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 3.5/5 (18 votes)

Et toi, quand est-ce que tu t'y mets ?
1. Celle qui ne voulait pas d'enfant

  • Currently 3.80/10
  • 1
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  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 3.8/5 (5 votes)

Violette Nozière, Vilaine Chérie

  • Currently 4.50/10
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  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 4.5/5 (14 votes)

Chaque soir à onze heures

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  • 6

Note: 3.8/5 (6 votes)