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Souvenirs passés et futurs

Entretien avec Christophe Gaultier

BDGest' (J. Briot) News 12/04/2006 à 21:37 1689 visiteurs
Christophe Gaultier conjugue l'auto-fiction à tous les temps : dans Demi-course et casquette Motul, il se souvient de son enfance avec plus de dérision que de nostalgie. Dans Guerres Civiles, saga à épisodes scénarisée par Jean-David Morvan et Sylvain Ricard, il s'agit au contraire de se projeter dans un futur très proche, mais décalé. Ces deux séries correspondent à de nouvelles expériences pour cet auteur, nous avons donc voulu recueillir ses impressions...


- Demi-course et casquette Motul est ton premier livre en tant qu'auteur complet...
J'avais envie d'expérimenter le travail en solitaire sur un livre, mais il m'a fallu beaucoup de temps pour trouver confiance en moi. Je suis parti sur un projet d'autobiographie, que personne ne pouvait raconter à ma place. Héhé !

- Pourquoi le choix de l'autobiographie ?
J'aime bien évoquer les souvenirs d'enfance, les raconter aux copains et en rajouter pour que ce soit plus amusant. Justement, ce sont les copains qui m'ont suggéré de raconter tout ça en bande dessinée. A force d'y penser, je me suis pris au jeu et mis au travail. Ca a commencé à prendre corps, à ressembler à quelque chose. J'ai présenté mon projet à un éditeur, et c'est seulement à ce moment que j'ai vraiment commencé à penser que cela pourrait aller jusqu'à la publication.

- La façon de tes scénaristes de travailler avec toi est très indicative, ou au contraire tu disposes d'une grande part de liberté ?
Sylvain Ricard n'est pas trop directif, mon travail consistait à faire l'illustration de ses textes. Je m'occupais de la mise en scène et du découpage. Il n'y a pas de loi en bande dessinée, il existe autant de façons de travailler que de couples dessinateur-scénariste. Le sujet lui-même influence souvent la façon de travailler. Travailler avec différents scénaristes, cela permet de changer régulièrement de méthode de travail et j'aime ça!

- L'étape d'écriture du scénario t'a posé des problèmes spécifiques ?
J'ai beaucoup travaillé sur l'écriture de Demi-course et casquette Motul. Comme c'est mon premier scénario, j'y ai passé beaucoup de temps, je voulais que les dialogues soient finalisés, qu'il y ait beaucoup d'indications de temps et de lieux, pour que les lecteurs voient vraiment où je voulais en venir. Même les éléments d'humour visuel ont été rédigés de façon détaillée. Grâce à cela, du moment où j'ai commencé le dessin et jusqu'à à la dernière planche, je n'ai pas changé une virgule.

- En somme, tu as fait le travail d'un pur scénariste dans la première phase de ton travail, et celui d'un pur dessinateur sur la seconde phase...
J'ai traduit par des mots ce que je voulais représenter. Le dessin n'est pas ce qui me posait le plus de souci dans la réalisation de ce livre. Comme c'était mon baptême d'écriture, j'ai voulu vraiment le faire au mieux.

- Cette autobiographie contient beaucoup de choses inventées...
Oui, heureusement ! Si j'avais raconté les histoires telles qu'elles se sont réellement passées, ce n'aurait pas été très drôle. Or, les autobiographies "sérieuses", surtout quand elles parlent de l'enfance, ça ne m'intéresse pas. Bien sûr, il peut y avoir des moments avec plus de gravité, parce que la vie n'est pas faite que de cocasse, mais je voulais que la tonalité générale soit humoristique.

- Quelle est la part d'invention dans l'épisode sur la mort de Clo-clo ?
Contrairement à ce que je raconte dans le livre, mes parents n'avaient pas de vénération pour Claude François. Mais pour moi, sa mort a été un choc. Je crois bien que j'ai pleuré. Et aujourd'hui, ça me fait bien rire quand j'y repense.

- Le livre commence avec l'arrivée de ta famille dans un quartier, après un déménagement. Pourquoi ce point de départ ?
Cela correspond au moment où j'ai commencé à avoir une vie sociale, à aller vers les autres. Le fait de passer d'un appartement à une maison est aussi un moment important pour un enfant. Et c'est une période féconde, entre l'âge de raison et l'adolescence.

- On ne voit pas tellement l'importance du dessin dans ta vie : tu ne te montres pas beaucoup en train de dessiner...
Non, je raconte cela beaucoup plus dans le second tome : plus d'un tiers du livre sera consacré à la naissance de ma vocation, qui a démarré quand j'avais trois ans, donc bien avant l'époque de ce premier tome.

- En avril sort Guerres Civiles, avec au scénario Jean-David Morvan et Sylvain Ricard. Peux-tu décrire le concept ?
C'est un feuilleton de 32 pages par épisode, qui seront publiés tous les deux à trois mois. Jean-David a eu une idée de génie. C'est une histoire qui se passe dans le quotidien, qui raconte notre vie à tous les trois, dans ce que serait notre époque si une guerre civile éclatait soudainement, sous la pression indépendantiste des régions. Au lieu de placer des personnages dans ce contexte, l'idée c'est de savoir ce que nous trois, mes deux camarades scénaristes de BD et moi dessinateur, nous ferions et comment nous réagirions dans cette situation.

- Tu es donc à nouveau un personnage, mais cette fois dans une auto-fiction en projection ?
Pas dès le début. Je commence à apparaître à partir du quatrième tome. Géographiquement, nous sommes tous les trois éloignés. Sylvain habite en Ile-de-France, Jean-David à Reims, moi je suis dans le Sud-Est. Il se passe un moment avant qu'ils viennent me rejoindre.

- Le principe de la saga, ce sont des situations de fiction, mais des réactions authentiques. Tu es consulté, pour donner tes réactions ?
Pas encore, car pour l'instant je n'interviens pas, tout se passe entre Jean-David et Sylvain. Une fois qu'ils m'auront rejoints, on verra comment ça va se passer. Ils vont me proposer des situations, et ce sera à moi de réagir le plus honnêtement possible. Ce n'est pas du tout un jeu de rôles, l'idée n'est pas de jouer les héros, mais de savoir ce que l'on ferait, soi, dans une situation donnée. Cela m'oblige à adopter un dessin plus réaliste, assez différent de ce que j'ai fait jusqu'à présent. J'essaie de travailler en dessin direct, sans croquis préparatoire.

- Pourquoi cette contrainte ?
Ce n'était pas une demande des scénaristes. Je reçois un scénario où les actions, les décors et les dialogues sont décrits case par case. En revanche, il n'y a pas d'indication de cadrage, ni de contrainte exprimée quant à ma façon de travailler. C'est simplement que je le sens comme ça. Alors oui, je m'y tiens.. Le rythme de parution va être assez soutenu, il faut que ça aille assez vite. Et en même temps, il faut qu'on y croie. Il faut donc un dessin à la fois réel et spontané, pour plonger le lecteur dans l'action et dans les situations décrites. Pour obtenir le niveau nécessaire de vérité, cette méthode de dessin m'est apparue comme indispensable.

(Propos recueillis le 29 janvier 2006)


>> voir aussi la preview Guerres Civiles
>> chronique de Demi-course et casquette Motul - T1 - Petit plateau
BDGest' (J. Briot)