Les livres de cette collection pédagogique partagent une même méthode : douze oeuvres sont analysées dans un langage simple, point de départ à l'exploration d'un domaine artistique, d'un musée ou de la production d'un artiste. On pouvait craindre que la bande dessinée, domaine qui tient plus de la littérature que des arts graphiques, s'acclimate mal d'une démarche conçue pour ces derniers. Par une sorte de paradoxe, c'est précisément cet angle inhabituel qui piquera l'intérêt des bédéphiles, alors même que l'ouvrage ne s'adresse pas à eux en premier lieu mais plutôt à un public d'amateurs d'arts, néophytes en bande dessinée.
L'approche de ce livre est esthétique et graphique ; on y parle plus de composition que de narration. Il ne s'agit pas d'établir une liste restreinte de douze bandes dessinées indispensables, mais de commenter douze planches ou couvertures d'albums isolées de leurs récits respectifs, pour évoquer un courant du 9e art. Par exemple, partant de la couverture archi-célèbre du Lotus bleu, Virginie François donne une définition de ce qu'est la "ligne claire" puis évoque l'art d'Hergé, celui de ses collaborateurs (Jacobs en tête) et de ses successeurs (Swarte, Benoit, Rivière, Floc'h, Chaland...).
Sans prétendre à l'exhaustivité, le livre remplit donc deux objectifs : il démontre que la bande dessinée n'est pas une sous-culture infantile mais une forme «d'expression artistique». Plus important, il montre la diversité de cet art, c'est-à-dire sa richesse.
A faire lire d'urgence aux personnes de votre entourage qui ne comprendraient pas votre passion pour la BD !