Après plus de 20 ans de présence du manga en France, l’université d’été de la bande dessinée propose de dresser le bilan du phénomène manga qui a bouleversé le paysage de l’édition de la bande dessinée et redessiné son champ économique. L’occasion aussi de regarder la situation aujourd’hui, en France et dans le reste du monde, et les développements à venir.
Le pré-programme :
Lundi 2 juillet (après-midi) : le phénomène manga
L’arrivée du manga en occident. Les conséquences : Retour sur l’histoire de la diffusion des mangas dans le monde. Impacts sur les territoires ayant une forte tradition bande dessinée. Deux cas à considérer en particulier : les domaines anglo-saxon et français. Conséquence pour l’édition, en librairie, en bibliothèque.
La situation économique en Occident : L’étranger représente la part croissante des ventes de mangas. Les demandes des éditeurs en Occident n’ont cessé d’augmenter ces dix dernières années, au point que dans certains pays « consommateurs » elles ont pratiquement supplanté les productions nationales. Et en France ? La machine à succès a-t-elle encore de belles années devant-elle ? Le marché n’est-il pas en train de se tasser, quid des autres productions asiatiques ?
L’économie du manga aujourd’hui au Japon :Même s’il accuse un tassement significatif ces dernières années, le manga représente tout de même 40% du marché de l’édition japonaise pour un chiffre d’affaires qui dépasse les 4 milliards d’euros par an. A eux seuls les trois plus gros éditeurs – Kōdansha, Shōgakukan et Shūeisha – concentrent 75% de l’édition de manga et totalisent aujourd’hui un peu plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel… Ne passons pas sous silence les autres exploitations d’un manga, en dehors des supports papier, il s’agit bien sûr des déclinaisons pour les différentes chaines de télévision, des adaptations au cinéma ou en anime pour le marché du DVD ou les revenus d’exploitation de licences pour le jeu vidéo. Sans oublier les innombrables produits dérivés qui peuvent représenter plusieurs milliers de références pour une série. Examen de ce marché et de la situation aujourd’hui.
Table ronde réunissant des éditeurs.
Mardi 3 juillet (matin) Manga et culture
Le manga d’auteur : Un des pionniers de l’édition du manga en France, Tonkam, devenu depuis une des collections des éditions Delcourt, a très vite défriché le terrain de la bande dessinée d’auteur (Taiyō Matsumoto, par exemple) avec Amer béton, Frères du Japon. Ouvrant la voie à d’autres : Vertige Graphic (Gen d’Hiroshima de Keiji Nakasawa, Coup d’éclat de Yoshihiro Tatsumi), ego comme X (Yoshiharu Tsuge, Kazuichi Hanawa), Cornélius (Shigeru Mizuki), Imho (Tori Miki, Nekojiru Junko Mizuno, Shigeru Sugiura), le Lézard noir (Suehiro Maruo, Akino Kondoh, Ax Takashi Fukutani). Ces dernières années la bande dessinée d’auteur n’est plus seulement l’apanage des indépendants. Casterman avec ses collections « Ecritures » et « Sakka », outre Jirô Taniguch,i publie Yôji Fukuyama, Kiriko Nananan, Hideji Oda, Kan Takahama… Pika (Hachette) a fait découvrir l’œuvre de Moyoko Anno. Kana (Dargaud) a introduit le travail de Naito Yamada ou de Kamimura.
Table ronde : la bande dessinée japonaise d’auteur
La bande dessinée franco-belge au pays du Soleil levant : si les ventes de mangas en France représentent environ 40% des ventes totales de bandes dessinées, la réciproque est loin d’être vraie au Japon ! Quasi inconnue, la production s’incarne principalement dans une approche auteuriste : de Moebius à Trondheim, en passant par Baudoin, Baru, Varenne, Guibert, Rabaté ou des démarches collaboratives (Boilet, Morvan). Acclimatation au mode de production local et collaborations croisées sont-elles les seules voies pour la bande dessinée franco-belge au japon ? Qu’est qui explique ce manque d’intérêt ?
Mardi 3 juillet (après-midi) La culture manga ?
Difficile d’imaginer désormais un festival de la bande dessinée, du dessin animé, du jeu vidéo, un tant soit peu important sans son versant manga, fût-il symbolique : bandes dessinées, produit dérivés (goodies), musiques, jeux vidéo, travestissements (cosplay), formant un ensemble solidaire auquel s’identifient des communautés aux comportements fortement ritualisés. Se reconnaissant donc dans ce que certains désignent comme la « culture manga ». Mais peut-on véritablement parler de culture ?
Les lecteurs de mangas : qui lit des mangas, quels mangas ?
Présentation des résultats de la vaste étude sur les lecteurs de bandes dessinées réalisée par le DEPS du Ministère de la Culture et la BPI. Destinée à compléter les premières données issues de l’enquête sur les Pratiques culturelles de 2008, cette enquête nationale apporte des éléments inédits en termes de taux de pénétration de la lecture de bandes dessinées et de profil sociodémographique
des lecteurs. Cette présentation situera plus particulièrement la lecture des mangas dans le
champ de la lecture des bandes dessinées.
Les mangados, lire des mangas à l'adolescence
Titre de l’ouvrage de Christine Détrez et Olivier Vanhée, fruit d’une enquêtesur les pratiques de lecture adolescentes. Comprendre ce qui pousse un adolescent ou une adolescente à lire des mangas aujourd'hui oblige à procéder en deux temps. Tout d'abord, le manga « s'encastre » parfaitement dans la « culture jeune » : il s'insère dans toute une constellation d'intérêts, dont la musique, la sociabilité, le numérique, les pratiques amateurs. Mais le manga est aussi le support d'appropriations savantes ou concrètes (apprendre à dessiner, s'habiller, etc.), éthiques et identificatoires.
Table ronde sur le thème de la culture manga (la segmentation du lectorat, les festivals, les cosplays...)
Mercredi 4 juillet (matin) Extensions du champ
Manga numérique, quelle offre chez les éditeurs français ?
Les observateurs sont unanimes : l’édition du manga au Japon doit sa sortie de crise au numérique qui lui a ouvert de nouveaux débouchés économiques. Étonnamment, l’édition française de manga semble accuser un certain retard en la matière. Quelles en sont les raisons ?
L’édition numérique au japon transforme-t-elle la conception du manga papier ?
Le scantrad
Entre démarche fanique et piratage industriel, le phénomène a pris une ampleur telle que les auteurs et les éditeurs, hier complaisants, se mobilisent pour limiter voire s’opposer au phénomène. Mais de nouvelles relations ne sont-elles pas en train de se développer entre éditeurs et teams de scantrad ?
vers une bande dessinée globale
Global manga, manfra… : vers une bande dessinée globale ?
Réalités du marché pour ces mangas « locaux ».
Cité internationale de la bande dessinée et de l’image - Quai de la Charente à Angoulême