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''Valentine peut désormais vivre sa vie...''

Entretien avec Vanyda

Propos recueillis par L. Gianati, L. Cirade et A. Cirade Interview 10/01/2012 à 20:48 7401 visiteurs
Avec Celle que... je suis, disponible depuis le mois d'octobre, Vanyda a mis le point final aux aventures de Valentine. C'est avec un peu de nostalgie que l'on quitte cette jeune fille timide mais attachante, dont l'histoire fait aussi bien écho au quotidien de lycéens qu'aux souvenirs de leurs parents, qui revivent, pour l'occasion, la douce époque de leur adolescence. Pour l'occasion, Vanyda a répondu aux questions de deux générations de lecteur, dont celles d'Auriane, seize ans et fan de Valentine.

N’y a-t-il pas un peu de nostalgie à l’idée de quitter Valentine qui vous suit depuis les Beaux Arts ?

C’est vrai qu’elle me suit depuis bien longtemps. J’ai un peu de nostalgie mais je suis surtout contente de passer à autre chose.

On a le sentiment que le point final de la série est reporté à plusieurs reprises et que le mot Fin pourrait intervenir avant certaines séquences finales : cela traduit-il d'une certaine façon la difficulté d'abandonner Valentine ?

Je n’ai pas eu cette impression. Je pense qu’il fallait d’abord faire le tour de tous les personnages secondaires afin que chacun finisse sa propre histoire avant de mettre le point final à celle de Valentine.

L’aspect « nostalgie » est très présent en début d’album avec une complicité qui s’étiole un peu à l’intérieur du groupe d’amis. Peut-on déjà être nostalgique à 16 ans ?

Il n’y a pas d’âge pour être nostalgique. En quittant le CM2 et la Primaire, je l’étais déjà. Concernant les personnages, il s’agit plus de nostalgie à propos d’une complicité qui se perd… tandis que d’autres se créent.

La jupe à carreaux qui "grandit avec l'enfant" comme on disait dans une vieille publicité, c'est un repère, un objet fétiche ?

C’est un repère, oui, même si j’aime aussi dessiner des vêtements différents. Un peu comme ces personnages de BD qui sont toujours habillés pareil, Tintin ou Astérix.

Dans ce troisième tome, on retrouve Valentine très repliée, y compris physiquement, sur elle-même...

Oui, ça vient surtout du fait qu’elle se retrouve dans une classe où elle n’a pas d’amis. C’est un peu son attitude naturelle.

Quelle est la part de vos souvenirs personnels et de vos observations plus récentes dans cette histoire ?

J’ai effectivement aussi puisé mon histoire dans celle de mes amis, de ma sœur, qui a trois ans de moins que moi, de cousines, aussi, qui sont bien plus jeunes que moi.

Comment avez-vous fait le tri parmi tous ces souvenirs ?

Il y a des choses que j’ai laissées de côté. Par exemple, Valentine est fille unique. Pourtant, j’avais des choses à dire sur les rapports entre frères et sœurs, quand on grandit, mais c’était un peu trop pour pouvoir tout raconter dans une seule série. Il y a aussi certains aspects de violence que j’ai connus au collège et au lycée, que j’ai laissés volontairement de côté.

Un des personnages principaux de la série, qu’on ne voit pratiquement jamais, sinon en flashback, est le père de Valentine. Comment son absence a-t-elle influencée certains des choix ou le caractère de sa fille ?

L’absence du père est un peu le fil conducteur de la série. Elle se cherche aussi à cause de ça. Peut-être que son père l’aurait mise en garde sur les garçons, qu’elle aurait donc fait d’autres choix…

L’idée de construire la série en trois tomes était-elle prévue dès le départ du projet ?

Oui, c’était prévu dès le départ avec l’éditeur. J’ai écrit mon histoire en fonction de ce découpage qui me convient finalement très bien pour mettre en place quelque chose, le faire évoluer, et conclure. Il y a eu, au cours de l’écriture, quelques changements de direction, mais finalement très peu. Certains personnages se sont étoffés au fur et à mesure comme celui de Melvin, qui n’était pas du tout prévu au départ. Par contre, j’avais pensé dès le départ à faire évoluer Gaëlle, personnage mal aimé du premier tome.

Est-ce Dargaud qui avait choisi le format de Celle que… ?

Non, c’est moi qui l’avais choisi. En contrepartie, ils m’avaient demandée de découper l’album en plusieurs tomes de 46 pages, dans le cas où la série ne marcherait pas, puis finalement ça a plutôt bien marché. On va les ressortir en couleur, en 96 pages, pour pouvoir toucher un autre public, qui serait rebuté par le noir et blanc. Les couleurs seront réalisées par un copain coloriste. Il y aura donc au total 6 nouveaux tomes, et la série se nommera Valentine car les titres de Celle que… ne pouvaient pas s’appliquer à ce nouveau format, à moins d’inventer des « Celle que… je suis peut-être, pas encore… ». (sourire)

Trois tomes également pour [u]L’Année du Dragon et L’Immeuble d’en face… Est-ce le simple fait du hasard ou le format 500-600 pages vous semble-t-il idéal ?

Je n’ai pas écrit le scénario de L’Année du Dragon. Mais pour les deux autres, je trouve que c’est un bon format pour faire évoluer les personnages sans pour autant trop épuiser le filon.

Valentine est en seconde dans le deuxième tome. Est-ce pour vous une année charnière dans la vie d’une adolescente ?

Je trouvais le passage du collège au lycée très important avec Julie qui redouble, ainsi que le choix des orientations, qui oblige Charles à changer d’établissement par exemple. C’est quelque chose que j’ai vécu, qui a changé mes fréquentations. La seconde est effectivement une année importante : on a plus de liberté, on peut sortir, on n’est plus obligés de faire signer son carnet de correspondance…

Félix traverse les trois tomes sans qu’il y ait pour autant de relation intime avec Valentine, puis il disparaît. Qui est-il vraiment ? Un personnage à part entière, un idéal inaccessible ou un fantasme inassouvi ?

C’est une sorte de réceptacle à fantasmes, ce que Valentine imagine de l’amour. Mais lui ne sert finalement à rien, le pauvre. (sourire) Il reste mystérieux jusqu’à la fin car on ne sait pas qui c’est. Il y a des personnes avec qui rien ne peut se faire… C’est un peu comme quand on rencontre quelqu’un dont on admire le travail et qu’on n’arrive pas du tout à lui parler.

Ça sent le vécu… (sourire)

Oui, ça m’est déjà arrivé. Et ça m’a fait parfois tellement peur que j’ai évité des gens à cause de ça.

Comment pourrait-on définir votre style graphique ? Un manga à la française ?

Comme un style hybride entre les deux, non ?

Évolue-t-il, selon vous ?

Je ne pense pas qu’il ait vraiment évolué. Sur les trois tomes de Celle que…, c’est un peu tout le temps la même chose. (sourire) C’est pour ça aussi que j’ai été contente de finir la série, pour me permettre de changer de style graphique, pas radicalement, mais de façon à tenter de nouvelles expériences. En même temps, je suis un peu comme les lecteurs et les éditeurs, j’aime bien sortir un tome par an. Je me suis donc imposée un rythme de travail qui fait que je n’avais pas le temps d’expérimenter. À la fin, je connaissais donc très bien ce style-là et pouvais faire des pages très rapidement mais sans avoir le temps de faire autre chose à côté. D’autant que j’écris aussi le scénario et que l’inspiration est toujours très difficile à gérer et à quantifier en temps.

D’où vient ce style graphique ? De vos lectures ?

Quand j’étais jeune, les mangas n’étaient pas encore traduits. Ce sont plutôt les dessins animés qui m’ont influencée. C’est donc un mélange de ce que je regardais à la télé et de ce que je lisais en BD (Thorgal, Balade au bout du monde, Sambre, Julien Boisvert…).

Il y a divers clins d'œil dans cette série, à commencer par des affiches d'anime. Ce sont vos films fétiches ?

Ce sont parfois des clins d’œil, parfois des moyens d’appuyer le caractère d’un personnage.

Comment expliquez-vous qu'elles ne changent pas en deux ans dans la salle du club manga ? (sourire)

Oui, c’est vrai. (sourire)

Page 114, on aperçoit une pub pour "8 comix" sur un bus : vous donnez dans le message subliminal ? (sourire)

Oui. J’ai des copains qui y sont publiés. Je leur fait donc un peu de pub. Par contre, il n’est pas encore prévu que j’y publie moi-même quelque chose. Je ne sais pas encore trop quoi penser de la BD sur internet… J’avais commencé à lire en ligne Portugal de Pedrosa, puis j’ai continué en lisant l’album. Tout doit dépendre des projets… Je pense que certains albums pourraient être lus uniquement en ligne.

Vos prochains projets, ce sont plutôt des séries ou des one-shots ?

Ras le bol des séries ! (rire) C’est surtout le fait que mes projets en cours ne sont pas adaptables en séries. Il y a un recueil d’histoires d’amour constitué de différentes collaborations. Il y a aussi un projet sur le Laos avec Jean-Luc Cornette, qui devrait être un gros one-shot en couleur. L’histoire couvrirait 100 ans d’histoire. J’avais envie de faire une BD sur ce pays, dont mon père est originaire. J’ai proposé ce projet à Jean-Luc qui adore l’Asie du Sud-Est. On est partis ensemble, on a interviewé des gens. On a désormais une bonne base pour écrire quelque chose. J’aimerais également pouvoir retravailler avec François Duprat, avec qui j’avais fait L’Année du Dragon. Je suis en train de lui écrire un scénario qui contient également des passages oniriques que je dessinerais, tandis que lui dessinerait les parties réalistes. Ce serait vraiment pour échanger nos rôles.

Valentine, 10 ans plus tard. C’est quelque chose qui pourrait éventuellement donner lieu à un autre album ?

Non, je ne pense pas. Si vraiment je pensais à faire quelque chose 10 ans après, je ne choisirais pas Valentine, mais un autre personnage. Maintenant que j’ai dit ce que j’avais à dire sur elle, elle peut désormais vivre sa vie de façon complètement autonome. (sourire)
Propos recueillis par L. Gianati, L. Cirade et A. Cirade

Information sur l'album

Celle que...
3. Celle que je suis

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  • Vanyda
  • <N&B>
  • 10/2011 (Parution le 07/10/2011)
  • Dargaud
  • 9782505011477
  • 188