Dès le début de leur collaboration, J.Béhé avait envie "d'une histoire complète avec une forme un peu romanesque... Cela faisait très longtemps que j'avais envie de participer à un album long hors genre, c'est à dire ni SF, ni policier, ni historique, ni autobiographique non plus d'ailleurs... Enfin, il y avait aussi notre volonté de parler du sentiment d'être étranger. Pour ce type d'histoires dessinées, il ya souvent la notion de "roman graphique" qui se forge au fil des pages.
En ce qui concerne A. Laprun, "la bande dessinée dite classique m'intéresse peu. Le format restreint de 46 pages couleurs donne peu de latitude pour développer en profondeur une idée. Cela me fait toujours un peu penser à la bande annonce d'un film que l'on ne verra jamais.
En tant que lectrice, je suis toujours frustrée par ce genre d'album, plus encore s'il s'agit d'une série. Je me sens manipulée et je déteste devoir attendre pour connaître la suite ou la fin d'une histoire.
Quand on a commencé à écrire Erminio, on savait qu'on aurait plus ou moins besoin d'une centaine de pages... mais on savait aussi que le nombre de pages était libre. On aurait pu faire 200 pages si notre histoire le nécessitait, avec l'accord d'Erwann bien sûr !
Leur collaboration a été le plus fluide possible, ils ont essayé de se rencontrer un maximum après leur travail respectif. A. Laprun rappelle d'ailleurs que "nous faisions ça le soir durant nos heures de repos. Les étapes d'écritures se sont faites pour la plupart dans les bistrots"
Après avoir écrit un synopsis détaillé pour E. Surcouf, ils ont proposé des améliorations à partir des "roughs" du dessinateur. Puis enfin le montage du texte en bulles.
Si cette histoire illustre parfaitement l'intolérance et la lacheté, elle prône également l'intégration.
Erminio "paie surtout le fait de venir d'ailleurs, de n'être pas d'ici. On finira par l'accepter par habitude".
Sans pour autant dévoiler l'histoire, Erminio va vivre une vie de mensonges, certes ponctuée de quelques moments de bonheur, mais dans un consensus difficile, une sorte d'omerta.
Si vous souhaitez retrouver l'univers des ces auteurs, vous pouvez jeter un coup d'oeil à leur site:
http://erwann.surcouf.free.fr/blog/dotclear/
http://josephbehe.net