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La promesse de Kaze ou quand un samouraï joue les détectives...

Entretien avec Vincent Dutreuil

Propos recueillis par L. Gianati Interview 05/07/2011 à 15:20 8972 visiteurs
La période Edo (début du 17e siècle au Japon) inspire régulièrement de nombreux auteurs de romans et de bande dessinée. Usagi Yojimbo, par exemple, le célèbre lapin samouraï créé par Stan Sakai, continue d’être publié par les éditions Paquet, et ce, depuis 2001. Kaze, quant à lui, est le héros d’une trilogie écrite par Dale Furutani, à la fin des années 90. Rônin, mais aussi redresseur de torts, il parcourt le pays à la recherche d’une fillette, dernier témoin de sa vie passée. Vincent Dutreuil assure avec bonheur l’adaptation de cette très belle histoire et sort, aux éditions de La boîte à bulles, le premier volume de ses aventures.

Entre la sortie de Kaze et celle de Sarah, en 2006, qui clôturait le diptyque Racines, cinq années se sont écoulées. Comment avez-vous, professionnellement, occupé ce temps ?

Je ne consacre pas tout mon temps à la bande-dessinée, car je suis prof d'arts plastiques au collège, et comme en plus j'aime bien travailler sur plusieurs projets en parallèle (pour en avancer un quand un autre bloque ou a besoin de plus de temps pour mûrir), je suis assez lent ! Côté BD, j'ai commencé une adaptation de En attendant Godot, de Beckett, qui n'a pas abouti faute d'accord avec les ayants droit. J'ai fait quelques histoires courtes, publiées ou non, et mis « Antigone » en chantier, tout en réalisant l'adaptation de Kaze.

Que retenez-vous de l’expérience acquise aux éditions Glénat (Ada Enigma et Racines) ? Quelles sont les différences majeures entre un gros éditeur et une petite structure comme celle de « La Boîte à bulles » ?

Être publié chez un éditeur comme Glénat a été une opportunité fabuleuse, qui m'a donné beaucoup de satisfaction et m'a énormément appris, dans des conditions inespérées pour un débutant. Mais ce que j'apprécie vraiment aujourd'hui avec Vincent Henry (le créateur de La Boîte à bulles), c'est son implication dans les livres qu'il publie. Il suit la création à chaque étape, et ses critiques sont toujours bienvenues car j'ai besoin d'un regard extérieur sur mon travail, à condition d'être sur la même longueur d'ondes ! Il aide le livre à être meilleur.

Comment avez-vous découvert la trilogie de Dale Furutani ?

Une bonne âme a eu la gentillesse de me mettre le premier tome entre les mains. Le lendemain, je courais chez le libraire acheter les deux autres !

Quelles ont-été les contraintes liées à l’adaptation ? Dale Furutani a-t-il suivi l’ensemble du projet ?

Pour adapter, il faut se résoudre à couper des éléments que l'on aime beaucoup dans le texte initial, mais qui ne trouvent plus leur place dans l'économie d'un récit en BD : j'ai ôté de nombreux flash-backs qui enrichissaient les personnages secondaires et décrivaient merveilleusement la société japonaise, mais qui n'avaient rien à voir avec l'intrigue. J'ai même dessiné une scène de l'enfance de Kaze, que j'ai finalement renoncé à mettre dans l'album car elle en cassait la cohérence. Il faut aussi réécrire les dialogues pour faire passer l'essentiel avec beaucoup moins d'échanges et de mots, c'est surtout un travail de condensation.
Pour ce qui est de la collaboration avec Dale, je lui montrais régulièrement par mail l'avancement du projet, et il lui est arrivé de faire quelques remarques sur des choses qui m'avaient échappé, mais dans l'ensemble il était enthousiaste, ce qui était très rassurant pour moi !

Le titre de l’album, Cadavres à la croisée des chemins, ressemble beaucoup plus à la version originale anglaise, Death at the crossroads, qu’à la française, La promesse du samouraï. Il est vrai qu’on parle très peu de cette promesse dans ce premier tome…

Je ne voulais pas que l'on prenne cet album pour une histoire de sabres ! Les amateurs auraient été déçus, car il y a finalement peu d'action, et mon dessin ne correspond pas aux attentes de ce genre de public. C'est d'abord un polar, situé dans le japon féodal. Le titre anglais situait donc mieux le récit. Quant à la fameuse promesse, c'est en effet le fil rouge de la trilogie, mais pas de ce tome en particulier.

Certaines mises en pages font penser à un style proche du manga. Comment avez-vous abordé graphiquement cet album ?

J'étais imprégné par l'estampe japonaise, la calligraphie, le cinéma japonais, mais pas particulièrement par le manga, que je connais assez mal ! (hormis Taniguchi, mais comme on dit que c'est le plus européen des mangakas...) Je voulais que toutes ces influences transparaissent, sans chercher à les imiter, ce qui est de toute façon absolument hors de portée pour moi, graphiquement parlant. Après pas mal d'essais et de recherches (je ne compte plus le nombre de versions que j'ai faites des dix premières pages!), j'ai eu un déclic avec le fusain. Le reste est venu naturellement.

Sur le site de « La Boîte à bulles », on peut y lire que vous « envisagez soit d’adapter la suite de la trilogie de Dale Furutani, soit de vous attaquer au mythe d’Antigone ». Pour quelles raisons les deux projets ne peuvent-ils pas être menés de front ?

En effet, il n'y a pas de raison, je compte bien faire les deux !

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur ce nouveau projet ?

Je fais du théâtre en amateur avec ma femme, Isabelle Lambert, qui joue et met en scène, et cela faisait un moment que je souhaitais lier le théâtre et la bande-dessinée, sans trop savoir comment. Suite à la lecture des versions de Anouilh, de Henry Bauchau, et bien sûr de Sophocle, j'ai eu envie de faire une Antigone en BD. Je suis en train d'écrire mon scénario, et ensuite Isabelle va m'aider sur tout ce qui est si difficile, et pourtant si important en BD, et dont on ne parle quasiment jamais : le choix des physionomies, le jeu des comédiens (leur gestuelle, leurs expressions, leurs placements), les costumes, les décors... Un vrai travail de mise en scène ! Après quoi, je n'aurai plus qu'à dessiner !

Vous avez déjà travaillé avec un scénariste (Ada Enigma), en solo (Racines) et sous forme d’adaptation (Kaze). Dans quel domaine vous sentez-vous le plus à l’aise ?

J'ai adoré travailler avec François (Maingoval), qui est quelqu'un de formidable et bourré d'humour. En revanche, travailler seul m'a été beaucoup plus difficile, car je doute énormément et que je remets tout en cause en permanence ! Le fait de travailler à plusieurs crée une solidarité autour d'un projet, et oblige à plus de constance.
Mais les projets viennent quand ils sont mûrs, peu importe leur nature. Ce qui compte,
c'est de travailler avec des gens avec qui on a des choses à partager. Quel que soit le projet, on n'est jamais sûr du résultat, alors tant qu'à faire, autant passer de bons moments !
Propos recueillis par L. Gianati

Information sur l'album

Kaze - Cadavres à la croisée des chemins

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