L’évocation des menues aventures quotidiennes de cet attendrissant gamin a conquis les lecteurs de tous âges par sa fraîcheur et sa grande sincérité. A 54 ans, André Geerts était resté un grand bambin. Avec Sergio Salma, il lança également la série « Mademoiselle Louise », une pauvre petite fille riche dont les rares apparitions découlent du même filon de tendresse graphique que son charmant Jojo. Maîtrisant aussi bien le noir et blanc que les couleurs, André Geerts s’est construit un style personnel où se mélangent émotion et ironie, amitié et joies simples. Rarement un auteur aura autant ressemblé à son univers : généreux, sensible, timide et modeste.
Mais, au-delà des histoires et des images qu’il nous a laissées et qui continueront longtemps à nous mettre le cœur en joie, c’est avant tout l’homme que l’on regrettera, son extraordinaire esprit d’enfance, sa préoccupation des autres et la chaleur de son accueil vis-à-vis de chacun. Car André Geerts n’était pas seulement un énorme artiste mais également un être d’exception.
Né le 18 décembre 1955 à Bruxelles, André Geerts aurait pu être pâtissier, pharmacien, parolier, joueur professionnel de tennis ou vainqueur du Tour de France. Heureusement pour nous tous, il a préféré se consacrer à la bande dessinée.
Sorti de l’Institut Saint-Luc, comme bien d’autres artistes locaux, il publie sa première planche en 1974 dans LE SOIR-JEUNESSE et envisage une carrière dans le dessin de presse.
C’est le journal SPIROU qui lui ouvre presque aussitôt ses portes, le rodant à l’animation de rubriques (“La Petite chronique vénusienne”, sur scénario de Jean-Marie Brouyère), aux histoires complètes et aux cartoons. Ces derniers seront édités en deux volumes (“Bonjour, monde cruel” et “Bonsoir, monde cruel”) vingt ans plus tard en 1996 et réédités en intégrale en 2008, sans avoir pris une ride.
En 1983, il crée Jojo, la série qui le rendra célèbre, toujours chez Dupuis. Il dessine, sur un scénario de Pierre Le Gall, « Jabert contre l’adversité », en 1990 chez Delcourt Avec Sergio Salma, André Geertslancera en 1993 la série “Mademoiselle Louise » qui a été éditée d’abord chez Casterman, puis chez Dupuis.
André Geerts a reçu une vingtaine de prix dont
- 1994 : Prix œcuménique de la BD à Angoulême pour le tome 1 de “Mademoiselle Louise” ;
- 1997 : Grand prix de la ville de Durbuy pour “Monde Cruel” ;
- 1998 : Crayon d’or de la ville de Bruxelles attribué par la Chambre Belge des Experts en Bandes Dessinées ;
- 2003 : Grand prix de la ville de Bruxelles attribué lors du festival de Ganshoren ;
- 2007 : Prix des lecteurs jeunesse au festival de Vaison-La-Romaine pour “Jojo vétérinaire”, le 17e album de la série.
Le 18e album de Jojo “Mamy Blues” sortira le 1° octobre.