La bande dessinée possède depuis longtemps déjà ses maîtres du trait, de la composition, de la planche et de l’art du récit. Pour ne citer qu’eux, il y eut George Herriman avec Krazy Kat ou encore Frank O.King avec Gasoline Alley. Destiné, en apparence, à un public pour enfants, l’Histoire a passé sous silence le graphisme étourdissant des récits d’un Calvo ou d’un Franquin.
La contre-culture des années 1970 participera à la légitimité future de la bande dessinée. Elle ne sera plus instrumentalisée, mais gagnera en autonomie.
Des auteurs tels Robert Crumb, Moebius, Philippe Druillet ou encore Enki Bilal surent s’affranchir des critères traditionnels et amorcèrent une importante transition : la bande dessinée quitta son statut de « genre » et devint un « format », au même titre que la peinture ou la sculpture.
La biennale d’art contemporain du Havre se veut le témoin et l’écho, non pas de cette mutation, mais de cette lente progression.
Seront présentées des œuvres de Vaughn Bodé, Jochen Gerner, Ilan Manouach, Ruppert & Mulot, le collectif Atrabile,… œuvres en résonnance avec des artistes comme Jean Michel Alberola, Wim Delvoye, Christophe Blanc, Pauline Fondevila, Francesc Ruiz…
Un lieu spécifique sera dédié à la 2ème édition du Prix Partouche du film (expérimental) contemporain où les réalisations en compétition privilégient le graphisme.
Différents espaces accueilleront des ateliers élaborés par des artistes en résidence, permettant ainsi au public de participer à la manifestation.