BDGest' : Où en êtes-vous de Niklos Koda ?
Olivier Grenson : Avec le sixième et le septième tome, Magie Noire et Magie Blanche, la série commence à s'ancrer un peu plus. J'ai l'impression qu'on a commencé par poser les pièces d'un puzzle qui pouvait paraître flou pour certains, pour nous aussi il l'a été d'ailleurs car Niklos est un personnage que nous ne connaissions pas bien.
Nous avions envie de parler d'espionnage et de magie, le dénominateur commun c'est l'illusion puisque la grande qualité d'un espion comme celle d'un magicien c'est de créer l'illusion. Comme Jean (Dufaux) aime bien la thématique de la manipulation, la combinaison magie-espionnage était vraiment adéquate. Cependant, nous ne voulions pas tomber dans un espionnage obsolète de l'époque de la Guerre Froide avec des microfilms et des documents, et la magie était aussi une métaphore de la manipulation de la pensée qui est l'apanage de notre époque.
Avec Magie Noire - Magie Blanche on retrouve Koda dans un univers assez étrange, ni fantastique, ni ésotérique malgré la numérologie. On essaye de créer une ambiance et un univers propre à Koda.
BDG : Comment travaillez-vous avec Jean Dufaux ?
OG : Il y a quelque chose de particulier avec Jean. Depuis maintenant huit ans qu'on travaille ensemble, il y a une osmose qui s'est renforcée. Ce qui nous plaît, plus que de vendre beaucoup d'albums, c'est qu'on a le sentiment d'avoir beaucoup de choses à raconter, et qu'on se sent bien ensemble.
Maintenant je peux le dire, puisque tout le monde me le signale, mon dessin a beaucoup pris en maturité. Je pense qu'on a encore plusieurs albums de Niklos Koda à faire ensemble. La grande qualité de Jean, c'est de travailler en fonction de la personne qu'il a en face de lui. Il va travailler d'une certaine manière avec Ana Mirallès parce qu'il la connait, avec ses qualités, sa spécificité, son environnement, sa culture. Quand il commence à travailler sur Koda il pense aussi à la manière dont il me perçoit, et la façon dont il perçoit les qualités que je pourrais développer dans mon travail. c'est assez étonnant parce qu'il arrive à raconter des choses qui me correspondent.
Je me retrouve à travers son écriture. Il y a aussi des moments où je lui transmets des envies, des éléments qui pourraient influencer son histoire, mais Koda est vraiment un personnage qui me correspond, qui me ressemble d'une certaine manière.
BDG : Que prévoyez-vous après Niklos Koda ?
OG : J'ai démarré un projet qui émergera j'espère dans deux ans et demi, et qui sera en couleurs directes. Avant ça, il y aura encore deux Koda. J'ai surtout l'envie de faire d'autre choses, de travailler avec d'autres gens.
La chronique de Magie Noire
La chronique de Magie Blanche