Avec Le vent dans les saules, Michel Plessix avait su transposer en bande dessinée un best-seller de la littérature jeunesse. Prolonger cet univers dans un deuxième cycle pouvait tenir de la gageure, mais Plessix a la simplicité d'âme qui convient à une telle entreprise. Voici donc à nouveau Crapeau et ses amis, dans une nouvelle aventure en grand format. « Mon dessin fourmille de plein de petits détails partout, explique l'auteur. Ce format convient mieux. Par ailleurs, il existait une confusion chez le lecteur entre le vent dans les Saules et le Vent dans les Sables, certains pensaient qu’ils s’agissaient d’une nouvelle couverture »
Le vent des sables est de ces aventures animalières comme on n'en fait plus, qui ont un fort pouvoir d'enchantement. « Il y a un peu de moi dans chacun des personnages, selon l’âge : Taupe c’est ce que j’étais quand j’étais petit enfant, Crapaud c'est plutôt l’adolescence et son lot de conneries. Il y a des moments où je peux être très réservé, comme Rat à présent. Et je peux avoir des côtés vieux misanthrope comme Blaireau ».
Michel Plessix promène ses personnages à travers un monde ancien, celui de Mogador. « Me perdre dans une ville c’est se laisser aller à ce qu’une ville peut nous offrir, soit en rencontres humaines, architecturales, en lumière. C’est quand on s’abandonne à un moment donné à un lieu donné que les choses viennent à vous. J’ai retrouvé à Mogador (Essaouira) des choses de mon enfance à Saint Malo, un écoulement du temps, qui est plus lent que maintenant. Lorsque j’ai découvert la ville j’ai une impression d’étrangeté et de quelque chose de familier. Un voyage dans l’espace mais surtout dans le temps. »
Ce troisième épisode nous laisse en suspends, définitivement séduits par sa classe et celle de son auteur, pour qui le mot élégance semble avoir été inventé tout exprès.