Il se rode à la BD par quelques récits complets dans Le Journal TINTIN des Editions du Lombard et projette une grande série réaliste médiévale, mais l’éditeur préfère confier la conception graphique de son “Chevalier Blanc” à Fred Funcken. Raymond Macherot se tourne alors vers le récit animalier avec “Chlorophylle” en 1956 et lance les aventures parodiques du marin “Le Père La Houle”, puis du détective très britannique “Clifton” (1959).
En 1964, il quitte Le Journal TINTIN pour passer à SPIROU où, selon son ami André Franquin « on s’amuse mieux… » à l’époque. Il est définitivement classé comme humoriste animalier avec “Chaminou”, puis “Sibylline” (1965), ainsi que les chats “Pantoufle” (sur scénario de René Goscinny en 1966) et “Mirliton” (avec Raoul Cauvin en 1970).
Tandis que ses personnages du Journal TINTIN sont repris par divers dessinateurs de cette publication, Raymond Macherot se concentre sur “Sibylline” et collabore un peu avec Yvan Delporte pour les scénarios du patron de remorqueur “Mulligan” (avec Berck en 1969) et sur les premières fantaisies fantastiques d’“Isabelle” (avec Will, André Franquin et Yvan Delporte en 1970).
Caricaturant la société des hommes à travers le petit monde des prés et des bois, Macherot a saupoudré toute sa production d’une poésie très personnelle. Il habitait sur les hauteurs de Verviers et préférait le rythme des saisons dans la nature au brouhaha intemporel des cités où il n’a jamais voulu s’acclimater. Ce grand classique unanimement apprécié a réalisé quelques-unes des meilleures pages de l'Histoire de de la BD belge.
A l’occasion du soixantième anniversaire des Editions du Lombard, l’éditeur avait créé la collection Millésime qui remettait en valeur les plus grands classiques de l’Histoire du Journal Tintin. Chlorophylle avait été retenu par l’éditeur tout de suite derrière Blake et Mortimer et Corentin. Par ailleurs les Editions Dupuis et Le Lombard travaillent déjà à la réalisation d’un projet d’intégrale Macherot qui reprendrait l’ensemble de l’œuvre de ce maître du 9ème Art.
Les Editions du Lombard et les Editions Dupuis s’associent à la peine de sa famille