L'histoire qu'ils racontent est la leur, celle d'une amitié indéfectible, renforcée autant par les bons souvenirs en commun, que par les différentes épreuves que la vie leur a fait subir.
Unis en amitié et désormais en littérature, les deux scénaristes ont choisi de répondre d'une seule et indissociable voix à nos questions.
- Se lancer dans un projet autobiographique est une vraie prise de risque. Quelles sont les raisons qui poussent à coucher sur le papier une telle histoire ? Y avait-il urgence ? Est-ce une façon de tourner une page ?
Kris et Eric T. : Vraie prise de risque oui. Mais surtout pour Eric car, même si le chapitre 2 abordera un épisode également très douloureux pour Kris, l’essentiel du récit est focalisé sur le passé individuel et familial extrêmement difficile d’Eric. Ceci dit, si on avait conscience de cette prise de risque dès le départ et tout au long de l’écriture, c’est vraiment quand le travail est achevé, que la machine éditoriale est lancée et qu’on ne peut plus l’arrêter que surgissent les vraies angoisses ! Disons que le dernier mois avant la sortie fût assez délicat à vivre et Eric a par exemple éprouvé le besoin d’en parler plus longuement à sa mère. Pour autant, ça n’a pas mis à mal la ferme conviction que ce livre méritait d’être écrit.
Quant aux raisons profondes qui poussent à « commettre » cet acte… En surface, on peut dire qu’il y a pas mal d’égocentrisme et un peu de générosité. Et qu’au fond, c’est exactement l’inverse ! Il y avait cette volonté tout égoïste de laisser une trace de ce que nous avions vécu durant cette période, quelque part de l’inscrire dans le marbre, pour nous, nos gamins, nos compagnes et amis très proches. Mais surtout, encore plus avec le recul, nous estimions que notre histoire était à même de parler à tous ceux qui avaient eu un(e) vrai(e) ami(e) pour la vie et de leur donner confiance en cette amitié. L’expression « copain d’enfance » est très répandue mais on n’utilise jamais « copain d’adulte » ! Comme si une amitié profonde était impossible à vivre ou à faire perdurer une fois que les fameuses « contingences » de cette vie adulte se sont mises en marche. Or, de notre côté, à 35 ans et deux gamins chacun, après vingt ans d’amitié ininterrompue et de multiples expériences professionnelles et amoureuses (enfin multiples, un peu moins pour les amoureuses, hein…), rien n’a changé entre nous. Nous avons toujours autant le sentiment que cette amitié est extrêmement rare et précieuse, qu’elle vaut la peine d’être vécue pleinement et que pour ça, elle mérite tous les efforts. Bref, nous avons toujours autant le besoin de nous retrouver régulièrement et autant de rêves à vivre ensemble.
Ces rêves communs, c’est l’ultime motivation de ce livre : vivre ensemble une aventure de plus, dans la longue lignée de celles déjà vécues et d’autres qui restent à parcourir. Un livre, ça n’a jamais été quelque chose de banal, pour aucun de nous deux, même si, de par nos parcours si différents, nous n’avons évidemment pas eu le même rapport à la lecture et à l’écriture. Ecrire un livre à 4 mains, vivre sa publication et la vie qui va avec, c’était quelque chose qui ne pouvait être que fort et intéressant à expérimenter, du début à la fin. Quand on se retourne, notamment sur le passé d’Eric qui a tout de même arrêté l’école à seize ans et sans le moindre diplôme, ce livre est en soi un truc formidable dont on savoure chaque instant : la signature du contrat lors du festival de Saint Malo après une rencontre à quatre avec Sébastien Gnaedig (directeur éditorial de Futuropolis) et Nicoby, le premier festival d’Angoulême d’Eric en janvier dernier où il a été extraordinairement bien accueilli par toute l’équipe Futuro, auteurs compris, les premiers retours de lecture qui ont été terriblement émouvants, les premières dédicaces, etc. Sincèrement, nous avons beaucoup rêvé notre vie future, rêves souvent réalisés à force d’abnégation. Mais celui-là, je ne sais pas si nous avons été capables de le fantasmer aussi bien…
- Entre l'idée et le début de l'écriture du scénario, par quelles étapes êtes-vous passées ?
L’idée de faire ce livre est née il y a presque dix ans désormais. A la rentrée 1998, nous avons réalisé un autre de nos vieux rêves : habiter ensemble, avec nos compagnes, vivre l’expérience et l’idéal communautaire en quelque sorte. Le premier fils d’Eric était né un an auparavant. L’Atelier des Violons Dingues, association des jeunes auteurs de BD brestois présidée par Kris, était en plein développement. Nous étions tous les deux au chômage (plus ou moins choisi…), vivant dans un grand moulin à la campagne. Bref, nous avions du temps pour nous et vivions 24H/24 ensemble. La merde était derrière nous, on s’en était bien sorti et une nouvelle période, plutôt exaltante à vivre, s’ouvrait à nous. On s’est dit que ce serait bien de coucher en bande dessinée ce que nous avions vécu. Manière de tirer un trait définitif mais positif pour s’élancer de nouveau.
Et bing patatras… C’est l’inverse qui s’est produit. Ça a fait replonger Eric dans ses humeurs noires. C’était encore trop frais. Et surtout, Eric était encore loin de pouvoir réellement croire en son avenir. Le chômage et l’absence de perspectives intéressantes lui sont devenus plus pesants au fur et à mesure des mois. Ce n’était pas le bon moment et on a laissé tomber.
La reprise du projet s’est faite quand Kris a quitté son travail de libraire en 2004 pour se lancer définitivement dans la « carrière » de scénariste. Cela faisait trois ans que nous travaillions ensemble dans la même librairie. Trois ans à prendre un pied pas possible au quotidien. C’était de nouveau une rupture mais cette fois plus heureuse, de nouveau un élan vers de nouveaux rêves à concrétiser et surtout Eric avait cette fois un avenir bien plus assuré. On s’y est remis tranquillement, à notre rythme. Kris savait qu’un tel récit pouvait intéresser Sébastien Gnaedig avec qui il commençait tout juste à travailler autour de « Un homme est mort » et « Coupures irlandaises » entre autres. Mais on savait que l’écueil du dessinateur serait délicat à passer. Qui allait bien avoir envie de dessiner l’autobiographie d’un autre ?! Depuis, il y a eu un précédent avec « Pourquoi j’ai tué Pierre » d’Alfred et Olivier Ka (d’ailleurs, si on peut en profiter pour dire tout l’amour et l’admiration qu’on porte à cet album…). Mais à l’époque, ce n’était pas gagné. Du coup, nous n’avons pas vraiment cherché le co-auteur idéal au départ. Nous nous sommes contentés de l’écriture, de petits bouts de scènes, de longues discussions à évoquer ce que nous pensions raconter, à « triper » sur ce que pourrait être ce livre et l’aventure que serait sa réalisation puis sa sortie. Bref, comme pour tout le reste, nous l’avons d’abord rêvé sous toutes ses coutures avant de concrètement lever le petit doigt…
- Concrètement, comment s'est effectué le travail d'écriture à quatre mains ?
Le plus souvent en voiture… Sans rire, il a été extrêmement divers et chaotique. Basiquement, l’un d’entre nous écrivait une scène et l’autre la suivante, sous la forme d’une petite nouvelle dialoguée. Puis à partir de là, Kris s’occupait seul du découpage BD, case à case, avant de le transmettre à Nicoby. Mais nous n’avons suivi aucun plan, écrivant souvent les scènes comme elle nous venait et sans aucun ordre chronologique. Par exemple, toutes les scènes que nous appelions « Journée noire » dans notre jargon, et qui évoquait cette journée de février 1994 où Eric est au fond du trou, ont été écrites très vite car elles ont laissé des traces forcément très précises dans notre mémoire. Ce n’est que petit à petit, au fur et à mesure de l’écriture des autres scènes, que nous sommes venus les intercaler un peu partout dans le récit. De même, nous avons supprimé un bon paquet de pages au final. On passait notre temps à changer le nombre de pages, à rajouter ou enlever une scène, au fur et à mesure des souvenirs refaisant surface. Nous sommes retournés sur les lieux où tout ça s’est passé, nous avons retrouvé des gens qui avaient partagé ces moments-là et nous avons donc beaucoup roulé… Notre plus grand plaisir était de partir en début de soirée, en voiture, un bon CD calé dans l’autoradio et on laissait la conversation se lancer sur telle ou telle période. On se demande d’ailleurs si, pour le T2, on ne va demander à être indexé sur le prix du baril de brut…
Au retour, le lendemain, on couchait tout ce qui s’était dit sur papier, sous forme de notes, et toute l’architecture du récit volait de nouveau en éclats… Bref, ça a été un enfer pour Nicoby qui, à la fin, ne cherchait même plus à savoir quel était le N° de page qu’il devait dessiner ! Il priait juste pour savoir que nous, au moins, nous sachions où nous en étions… Si le lecteur trouve que le rythme du récit est correct, qu’il sache donc que c’est un petit miracle…
- Est-ce plus facile de livrer des histoires qui relèvent de l'intime ? Est-il plus facile lorsqu'on les raconte à deux ?
C’est terriblement difficile… Au départ, on a confiance car on est persuadé que ce qui a été très important pour vous peut évidemment l’être aussi pour les autres. Puis, au fur et à mesure de l’écriture, on perd toute notion de recul. Nous étions persuadés au final que nous n’arrivions pas à décoller de l’anecdote et qu’il serait très difficile pour des inconnus de s’investir dans notre récit. Pour être francs, et totalement sincères, à la fin, nous étions sûrs d’avoir raté le bouquin. Et là oui, c’est sans doute plus facile d’être à deux : Comme nous avons envisagé l’exil sur une île déserte, on avait trouvé des prix pour les voyages en couple…
Bref, blague à part, l’accueil du livre a été une très bonne surprise, vu nos états d’âme respectifs dans les semaines ayant précédé la sortie. Désormais, nous avons décidé de tirer un trait, à la fois sur notre propre jugement mais aussi sur celui des lecteurs. Nous avons compris que nous sommes incapables de juger notre propre histoire et nous refusons d’essayer de comprendre ce qui peut plaire à ceux qui ont aimé le livre, tant que nous n’avons pas fini l’écriture. Nous écrivons le deuxième chapitre comme le premier : en profitant de ce travail pour avoir une excuse pour de longues virées nocturnes, prendre du plaisir à évoquer ces moments passés, faire le point, envisager ce qui va suivre, etc. La seule différence, c’est que Nicoby nous connaît désormais mieux et qu’il commence à tomber dans le piège de notre amitié ! En tombant sur lui, et en se choisissant mutuellement, nous avons eu, humainement, beaucoup de chance, je crois…
- Comment s'est fait le choix de Nicoby pour illustrer cet album et pour quelles raisons ?
C’est en fait lui qui l’a choisi ! Etienne Davodeau nous a mis en relation, prévenant Kris que Nicoby souhaitait travailler avec lui. Kris connaissait un peu l’homme, un peu plus son travail mais n’en avait retenu que le côté humoristique et ne voyait donc pas bien au premier abord quelle collaboration envisager (Oui, car Kris est totalement dénué d’humour pur, tout le monde le sait…). Finalement, il lui a tout de même envoyé une dizaine de vagues idées de départ et parmi celles-ci, il y avait « Les Ensembles contraires »… Que Nicoby a choisi immédiatement, à notre grande surprise ! Reste qu’on avait du mal à imaginer son dessin dessus. Nous avons donc décidé de faire un essai sur les pages les plus dramatiques de l’album (les deux dernières), en se disant que, s’il arrivait à s’en sortir, ça pouvait être envisageable. Et il s’en est très bien sorti ! Comprenant que nous tenions peut-être là le seul fou à même de dessiner cette histoire et désireux de le faire, nous n’avons ensuite pas perdu de temps en atermoiements… Le fait qu’il soit très rapide (il a toujours dessiné plus vite que nous n’écrivions !) a également joué, sachant qu’on s’embarquait pour plus de 300 pages en tout ! Enfin, son dessin plus « humoristique » était finalement un avantage car le récit, malgré son côté sombre, est également souvent très léger finalement.
- Nicoby confiait que son travail avait été facilité par le fait qu'il découvrait l'histoire au fur et à mesure, sans avoir idée de sa progression et de sa conclusion. Vous pouvez nous éclairer sur cette "stratégie" ?
La volonté dès le départ était d’écrire quasiment en « improvisation », de laisser une scène en amener une autre, un souvenir remonter à la surface et entraînant dans son sillage d’autres souvenirs. L’idée était aussi de rebondir sur ce qu’avait écrit l’autre, à partir de la scène qu’il avait choisi d’évoquer. En fait, le « concept » était de mettre le lecteur dans la position d’un type à qui, lors d’une soirée chaleureuse et propice aux confidences, nous commencions à raconter notre aventure commune, jusque dans ses moindres petits détails. Et pour y parvenir, nous sommes restés volontairement dans le même état d’esprit. Nous-mêmes, nous ne savions pas précisément ce que nous allions raconter dix pages plus loin ! Nous connaissions bien sûr notre propre vie (encore que…) mais le choix de ce que nous allions raconter ou laisser de côté ne s’est fait qu’au fur et à mesure.
Et c’était une très mauvaise idée…
Du moins l’a-t-on cru pendant longtemps. Dès que nous avons dépassé les 40-50 premières pages, on s’est dit que le rythme du récit était techniquement en-dessous de tout : on restait des pages entières sur de menus détails, nous obligeant parfois à passer très vite sur des choses que nous estimions au contraire importantes. On avait du mal à sortir de la « voix off » pour aller vers plus d’action en « direct ». Nous trouvions que l’histoire mettait 80 pages à démarrer, etc, etc. Bref, si ça avait été une fiction, jamais nous ne l’aurions écrite ainsi ! Et ça nous a valu vraiment des sueurs froides car, une fois bien lancé, c’est trop tard pour tout changer ! Comme dit précédemment, nous avons pas mal remodelé le récit par endroits au fur et à mesure de l’écriture mais on ne pouvait pas demander à Nicoby de recommencer tout à zéro ! Et pourtant, l’idée nous a effleuré plus d’une fois…
Et puis l’album est sorti. Les premiers retours de lecture sont arrivés. Et même si ceux qui ne l’ont pas aimé sont rarement ceux qui vous écrivent, on s’est rendu compte que finalement, contre toute attente, cette idée de départ n’était peut-être pas si mauvaise que ça. Et, qu’au moins auprès de certains, ça marchait exactement comme nous l’espérions. Du coup, nous restons sur le même principe sur le T2. En espérant juste connaître moins d’angoisses… Mais une fois de plus, l’accueil du livre nous a donné une certaine confiance (toute relative malgré tout) et pour l’instant, cette écriture du chapitre suivant se fait moins dans la douleur.
- Comment un éditeur réagit-il face à un tel projet ? Compte-tenu du nombre de page et du genre, voir le livre publié par Futuropolis paraît une évidence. Mais d'autres maisons se sont-elles penchées sur le berceau du projet ?
Quand il s’appelle Sébastien Gnaedig, l’éditeur dit oui forcément… Blague à part, nous étions loin d’être confiants. Kris avait raconté le projet à Sébastien il y a déjà un moment. Puis, lors d’une visite à Futuro, il a montré les pages d’essai de Nicoby. Enfin, au festival de Saint-Malo 2006, Sébastien a rencontré le trio au complet et 45 mn plus tard, le contrat était conclu. Il n’y avait pourtant pas une seule ligne d’écrite à part les pages d’essai ! Même nous, en tant qu’auteurs, on se disait qu’il était un peu gonflé quand même… Et, mine de rien, ça nous a mis encore plus de pression car on ne voulait vraiment pas le décevoir. Ceci dit, ça montre effectivement comment une relation de confiance peut s’installer entre auteurs et éditeurs et c’est certainement la grande force de Futuropolis aujourd’hui. Car ce n’est pas vraiment la tendance lourde qui règne au sein du monde éditorial… Reste que d’autres que Futuropolis auraient certainement pu ou su le faire si on le leur avait proposé. Il ne faut pas se leurrer : s’il y a, quoiqu’on en dise, une belle richesse créative aujourd’hui dans le domaine francophone de la bande dessinée, c’est qu’il y a aussi une vraie richesse éditoriale. On ne parle pas obligatoirement des structures éditoriales en tant que telles mais plutôt de certains hommes et femmes qui les animent. Et il faut savoir citer des noms. Car les auteurs ont tout intérêt à défendre ces directeurs éditoriaux qui n’ont rien à voir avec les gestionnaires de collection qu’on voit apparaître parfois. A titre personnel, des personnes comme Corinne Bertrand (qui s’occupe de Quadrants chez Soleil) aurait certainement su aussi nous accompagner sur ce projet. On pourrait aussi dire tout le respect qu’on a pour la façon de travailler de gens comme Thomas Ragon ou des auteurs devenus également éditeurs comme Trondheim ou Chauvel et la liste n’est évidemment pas close. L’avantage chez Futuropolis, c’est qu’il n’y a que ce type d’éditeurs (outre Gnaedig, il est possible d’y travailler avec Claude Gendrot, Alain David ou Luc Brunschwig, excusez du peu…) et qu’ils ont l’entière liberté de leurs choix éditoriaux. Et pour Kris, tous ses projets depuis quatre ans y trouvent naturellement leur place, même s’il a parfois du retravailler des aspects de tel ou tel scénario. Sans même parler des relations amicales, la relation professionnelle est très forte et n’élude surtout aucune difficulté. Un bon éditeur est aussi celui qui sait dire non à un auteur pour l’obliger à être meilleur. Ça ne peut qu’être bénéfique au livre, et donc à tout le monde, au final. Il ne suffit pas de signer un contrat comme on signe pour un mois d’essai. Il faut dès le départ commencer à bâtir quelque chose. L’histoire des « Ensembles contraires », c’est aussi un récit de fidélité, de promesses tenues. Donc, pour Kris, Futuropolis évidemment…
- Un tel album ne laisse pas indifférent. Quelles sont les réactions des proches d'une part et les retours du public d'autre part ?
Pas vraiment indifférentes, effectivement. C’est venu très vite, dès le lendemain de la sortie. Nous ne l’avions fait lire à personne en entier auparavant. Certains avaient lu des petits bouts, par-ci, par-là mais pas la globalité. Et un récit comme celui-là ne peut pas se juger sur quelques épisodes. Depuis, nous recevons une moyenne de 3-4 mails personnels par jour, sans compter les multiples réactions en direct ou sur les forums internet. On peut évidemment supposer que ceux qui ne l’ont pas aimé ne prennent pas le temps de vous le dire ! Il ne faut donc pas en faire une généralité. Mais ce qui est certain, c’est que ceux qui ont été touchés ne l’ont pas été à moitié, oui… Et nous ne pensions pas du tout le réussir à ce point-là. Quant aux proches, beaucoup semblent (re)découvrir des choses auxquelles ils étaient parfois restés relativement aveugles malgré tout. Et prennent leurs téléphones pour nous en parler longuement. C’est assez étrange et ça nous a procuré pas mal de moments forts depuis un mois. Du coup, ça nous a aussi redonné un peu de la sérénité nécessaire pour attaquer le T2. Bref, c’est définitivement une belle aventure mais si on donnait tous les détails, il nous faudrait faire un T3 en épilogue…
- Quels sont vos projets en cours ou à venir, dans la mesure où il est possible d'en parler ?
Ensemble, on ne sait pas. A la base, Eric devait juste écrire ces deux albums, c’est tout. Mais à force, on s’attache, hein… Nous prenons vraiment beaucoup de plaisir dans ce travail commun. Du coup, on se dit que, même en sortant de notre propre histoire, nous pouvons aller vers des récits de fiction qui mettraient en scène des choses, des personnages, des sentiments qui nous sont chers. Ce ne serait pas du Kris ou du Eric T., ce serait du Kris et Eric T. On l’envisage, sans se presser, écrire un autre récit de la même façon, tous les deux ou trois ans, tant que ça nous fait vivre de belles choses. Nous commençons même à avoir pas mal d’idées (et même des titres !). Mais il est trop tôt encore pour dire quoi que ce soit de plus. Si ce n’est qu’il y a de fortes chances qu’il y ait deux personnages principaux !
- Si vous deviez faire découvrir la bande dessinée à un ami, laquelle lui offririez-vous ?
Ha ça, ça dépend de l’ami ! On n’en pas deux pareils ! Mais, il y aurait le choix…
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