Décédé en juin 2007, Sid Ali Melouah restera l'une des figures historiques de la bande dessinée et du dessin de presse en Algérie. Il a été à la fois auteur de séries à succès et cofondateur des premiers journaux satiriques jusqu'à ce que le terrorisme islamiste l'oblige à fuir son pays. M’Quidech, El Baroud, El Manchar, M’Quidech et surtout le célèbre personnage de Richa, l’opulente, l’avaient révélé au grand public. Sid Ali Melouah était l’enfant terrible de La Casbah d’Alger, il avait fait de la bande dessinée ou encore de la caricature son mode d’expression favori. Il restera dans les mémoires par son engagement, par son trait corrosif au profit de son prochain et en faveur des causes justes, croquant la bêtise humaine, l’instinct belliqueux, l’obscurantisme et l’intolérance. Il aura partout été salué pour son talent. De 1997 à 2002, il collabora à de nombreux périodiques nationaux français. Il fut récompensé par de nombreuses distinctions internationales, dont le fameux Yellow Kid, la plus haute distinction du 9e art par le jury du 27e Salon international de la BD et du film d’illustration et d’animation Expocartoon, à Rome en novembre 2003. Ce prix couronnait la carrière de Sid Ali Melouah pour les actions qu’il avait déployé pour faire connaître la bande dessinée algérienne. Il fut au cours de l'année de l'Algérie en France, le Commissaire des expositions de bande dessinée et de dessin de presse algériens.
L’album primé : MOUSSA ET DAVID, DEUX ENFANTS D’UN MÊME PAYS, DE MAURICE RAJSFUS ET JACQUES DEMIGUEL (éditions TARTAMUDO).
La fin du deuxième conflit mondial en 1945 n’a pas signifié la disparition d'autres guerres, moins visibles. Tristement, les motifs de haine qui opposent les adultes sont souvent partagés par les enfants. Pourtant, rien ne vaut la paix pour développer de fraternelles rencontres, l'amitié engendre la camaraderie et la confiance. Alors, si sur cette vieille terre du Moyen-Orient, chargée d’Histoire et revendiquée par deux peuples, la concorde peut enfin s'installer entre ceux qui n'en finissent pas de se combattre, les jeunes réapprendront à sourire des deux côtés du mur qui les sépare. Cette bande dessinée atypique est un cri d'espoir mais sans concession sur le conflit entre Israël et la Palestine, dont les échos résonnent dans le monde entier. Un petit bout de terre vers lequel convergent tous les regards de la planète.
MAURICE RAJSFUS est un écrivain et un historien qui a publié de très nombreux ouvrages, parfois polémiques, sur des épisodes sombres de l’histoire de France. Notamment sur la période de la collaboration pendant la deuxième guerre mondiale, les exactions commises par la police française contre les magrébins à Paris – pendant et après la guerre d’Algérie – et d’autres horreurs de l’histoire humaine. Il est connu des médias pour ses prises de position antirévisionnistes et en sa qualité de président de « l’Observatoire des Libertés Publiques », ainsi qu’ancien président de l’association anti-Front National « Ras le Front ». Maurice Rajsfus est un militant des Droits de l’Homme, de la paix entre les peuples, et il se définit lui-même comme « violemment pacifiste ».
JACQUES DEMIGUEL a travaillé pour le cinéma d'animation en qualité de story-boardeur. Il a aussi publié des illustrations dans la presse régionale et nationale. Moussa et David est son premier album de bande dessinée. En 2004, il a publié un album Jeunesse (La Bêtomonde) aux éditions Tartamudo, sur un texte écologiste d’Yves Frémion. Jacques Demiguel est un vrai passionné des images, entre illustration et animation, et propose avec Moussa et David un traité graphique faussement naïf, plein de force et d’invention, composant une atmosphère hypnotique, puissante et simple à la fois.