Cette nouvelle formule a ses détracteurs, mais elle n'est pas illégitime : la bande dessinée est un art dit hybride, dont les éléments ne peuvent pas réellement être isolés les uns des autres. Juger du meilleur dessin d'un album, en faisant abstraction de la qualité scénaristique, de la narration, des couleurs, voire du façonnage (on a vu d'excellents titres ruinés par une édition piteuse), est un exercice qui tient de la pyrolyse. Un peu comme si on jugeait l'eau (H20) sous l'angle des propriétés distinctes de l'hydrogène et de l'oxygène...
Ce point est bien sûr sujet à débats, ainsi que la sélection opérée. Comme chaque année, certains bédéphiles ne manqueront pas de s'offusquer si leurs choix de lecture ne sont pas confirmés par Angoulême. Pour d'autres, plus sages peut-être, la sélection d'Angoulême vaut comme lettre au Père Noël. Mais tous les passionnés se retrouvent pour discuter des titres ignorés (injustement, cela va de soi) par le jury...