Toujours est-il que le résultat est maintenant là, que le "cycle" est bel et bien terminé, et que ce "Purgatoire" est l'un des meilleurs albums de l'auteur, et certainement le plus positif.
"Bien sûr que c'est un livre optimiste, je crois que c'est mon premier bouquin qui se termine "bien" ! J'ai bossé trois ans sur ces bouquins, sur une telle période l'état d'esprit change évidemment", explique l'auteur qui avoue ne pas analyser ses histoires, "je ne sais pas vraiment quel est le sujet principal de Purgatoire. J'éparpille de petites informations tout au long du récit pour que le lecteur puisse y piocher à sa guise... Le sujet doit être, je pense, "on récolte toujours ce qu'on sème", c'est a dire "commence à essayer de faire le bien autour de toi en laissant les bondieuseries de côté, tu te sentira mieux dans ta peau et tu en récolteras sûrement un jour ou l'autre les fruits..."
Quand on lui fait remarquer le côté parfois caricatural de certains personnages, Chabouté le reconnaît volontiers, au nom de la nécessité de rendre efficace un scénario complexe : je suis un garçon qui n'a pas fait beaucoup d'études, j'aime bien les choses simples. J'avais besoin de mettre en place rapidement les personnages dans cette histoire. Je préfère faire évoluer des personnages basiques dans mes histoires et laisser des portes ouvertes au lecteur, lui donner une base pour qu'il s'approprie le personnage et lui crée un passé ou un caractère. Dans Purgatoire, le but est que le lecteur se demande environ toutes les trois pages , "et moi, j'aurais fais ou je ferais quoi à la place de Benjamin ?"
Mais alors, pourquoi donc cet auteur qui aime tant parler des hommes a t-il abordé un sujet aussi fantastique que la vie après la mort ? J'avais juste envie de bousiller le cliché du purgatoire , les petits nuages blancs , les petits anges l'air coincé avec leurs ailes dans le dos...
On raconte qu'on a tous un ange gardien, j'ai essayé de m'imaginer quelle tronche pouvait avoir le mien...